Situation en Côte d’Ivoire : Un opposant appelle à la mise en place d’une transition démocratique consensuelle et inclusive

Par ivoirebusiness - L'opposant Konan Kouadio Siméon dit KKS appelle à la mise en place d’une transition démocratique consensuelle et inclusive en Côte d'Ivoire.

Kouadio Konan Siméon dit KKS.

DECLARATION

Et, comme il fallait s’y attendre, nous revoici, dix années après, de retour en 2010, avec un pays, deux Présidents et en ‘’téléchargement’’, une crise politique et sociale majeure.
1. Le 31 octobre 2020, dans un contexte de désaccord total sur les conditions d’organisation et sur la participation jugée anticonstitutionnelle du Président sortant, et sur fond d’affrontements interethniques, le régime de Monsieur Ouattara n’a pu, dans un pays quasimentparalysé suite aux mots d’ordre à la désobéissance civile et au boycott actif de l’opposition, organiser, comme prévu par la constitution de la République de Côte d’Ivoire et comme il se devait, le scrutin présidentiel qui n’eût lieu que dans certains endroits du pays.

2. Le 02 novembre 2020, la plateforme des partis et groupements politiques, estimant dès lors que la légalité était en vacance, décide de mettre en place le Conseil National de Transition(CNT) pour assurer les charges de l’exécutif. Le Président Henri Konan Bédié est désigné Président du CNT.

3. Dans la nuit du 02 au 03 novembre, la Commission Electorale Independent proclame Monsieur Alassane Ouattara Président élu.

4. Le 03 novembre, en réaction, le régime Ouattara fait arrêter les principaux leaders, soumettre le Président Henri Konan Bédié et quasiment tous les leaders de ladite plateforme au blocus de leurs résidences respectives et exige la dissolution du CNT qui refuse de se laisser conter et appelle à poursuivre la lutte.

5. L’analyse minutieuse des faits ainsi succinctement rappelés révèle de fortes similitudes avec les évènements de triste mémoire de ces dernières décennies, notamment,avec le bicéphalisme à la sortie de l’élection de 2010 qui a conduit aux massacres de plusieurs milliers de nos compatriotes et, dix ans plus tôt, l’emprisonnement de tous les responsables du RDR et le mandat d’arrêt contre Mr Ouattara qui ont abouti au coup d’état de 1999. Certes, comparaison n’est pas raison, mais les mêmes causes produisent les mêmes effets.

6. Devant cette situation aux conséquences gravissimes qui a déjà engendré plus d’une centaine de morts et de nombreux blessés, je ne peux que regretter profondémentque mes avertissements et alertes répétitives et insistantes ainsi que ma diplomatie discrète auprès des uns et des autres n’aient pas pu permettre d’éviter la crise tant redoutée, hélas !

7. Je m’incline sur la mémoire des nombreux compatriotes tombés et j’adresse mes condoléances aux familles éplorées ainsi que mes vœux de prompt rétablissement aux nombreux blessés.

8. Je réitère mon soutien et mes salutations au grand peuple de Côte d'Ivoire qui a su, par sa grande sagesse et sa maturité politique et citoyenne, déjouer, dans son noble combat pour le respect de notre loi fondamentale, le piège de l'affrontement intercommunautaire.

En ne cédant pas à la provocation et à l'incitation, le peuple de Côte d'Ivoire a donné le message fort que les régimes passeront mais les peuples du Nord, du Sud, de l'Est, de l'Ouest et du Centre demeureront sur leur terre et leur terre d'accueil, ensemble et dans leurs diversités. Je l’encourage à demeurer, en tout temps et en toute circonstance dans cet esprit et dans cette attitude en évitant tout amalgame.

9. Dans la situation d’impasse ou le pays se trouve, il n’y a de solution que le dialogue. Tout autre option et notamment, les arrestations, emprisonnements, intimidations et autres blocus ne pourront qu’envenimer la situation. C’est pourquoi, en ma qualité de Neutre Réconciliateur, n’ayant de position que du côté de la vérité et de motivation que la paix en Côte d’Ivoire, je viens par la présente, aujourd’hui encore, indiquer le chemin de la sortie de l’impasse et le retour à l’ordre constitutionnel comme suit :

1) Libération de toutes les personnalités arrêtées et levée des blocus ;
2) Invalidation par le conseil constitutionnel du scrutin du 31 octobre (ça ne serait que justice et conforme à la vérité) ;
3) Dissolution du Conseil National de Transition ;
4) Dialogue inclusif et concertation nationale pour la mise en place d’une TRANSITION DEMOCRATIQUE, CONSENSUELLE, et INCLUSIVE à l’effet de travailler pacifiquement et sereinement à la restauration de la démocratie et de l’Etat de droit.

10. Dans cette perspective, Initiatives Pour la Paix en Côte d’Ivoire (IPPCI), la plateforme Consensus National pour le Changement, la Réconciliation et la Paix (CNCRP) et moi-même, restons activement saisis et à la tâche pour le PARDON, la RECONCILIATION et la PAIX définitive en Côte d’Ivoire.

Dieu est AMOUR, aimons nous les uns les autres.

Fait à Abidjan, le 09 novembre 2020

Konan Kouadio Siméon dit KKS

Président de Initiatives Pour la Paix en Côte d’Ivoire (IPPCI),
Président de la plateforme Consensus National pour le Changement, la réconciliation et la paix (CNCRP)
Candidat aux élections présidentielles de 2010 et 2015