Scandale/Grève dans le secteur public – Ouattara menace les fonctionnaires: "La loi sera appliquée de manière intégrale"

Par Ivoirebusiness - Scandale. Grève dans le secteur public – Ouattara menace les fonctionnaires "La loi sera appliquée de manière intégrale".

Vendredi 11 novembre 2016. Abidjan. Alassane OUATTARA a reçu le Rapport annuel 2015 de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDHCI) sur l’état des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. © APA par Amah SALIOU.

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a menacé vendredi tous les fonctionnaires et agents de l’Etat engagés depuis mardi dans une grève générale, largement suivie, pour réclamer "le retrait du décret portant abattement des pensions de retraite…".

Il a prévenu que la loi sera appliquée « intégralement" à l’égard des fonctionnaires entrés en grève depuis lundi, qualifiant ces grèves d’«illégales».

" Ces grèves sont illégales, la loi sera appliquée de manière intégrale comme je l’avais déjà dit le 1er mai", a déclaré M. Ouattara, lors de la cérémonie de remise officielle du rapport 2015 de la Commission nationale des droits de l’homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI), au palais présidentiel à Abidjan-plateau.

"Les enfants de Côte d’Ivoire ont le droit d’aller à l’école et il y a des règles et des procédures à respecter pour aller en grève", a-t-il dit, rappelant que c’est en 1992, alors qu’il était Premier ministre, qu’il a défini avec les syndicats ces procédures.

« Il est totalement inadmissible que des enseignants ou des fonctionnaires se lèvent comme ça, sans suivre les procédures légales, pour aller en grève », a-t-il menacé à la télévision nationale, précisant que « la loi sera appliquée de manière intégrale et sans exception ».

Selon une source proche des syndicats de fonctionnaires et agents de l’Etat, le droit de grève est un droit constitutionnel et toutes les procédures définies par la loi ont été suivies.
Selon cette source, la grève générale, largement suivie, n’a rien d’illégale, encore moins intempestive, et ne viole aucun droit comme l’affirme le chef de l’Etat.

Mardi, la plateforme des organisations professionnelles du secteur public, une faîtière revendiquant 50 syndicats, a lancé une grève de 72 heures de mardi à jeudi, pour protester contre la réforme de la retraite qui induit une réduction de la pension de retraite, tout en revendiquant également le paiement d’un présumé stock d’arriérés de 243 milliards de francs CFA. Dans le même temps, une centrale syndicale d’enseignants du primaire a entamé une grève de 5 jours, lundi, pour les mêmes revendications.

Un mouvement d’arrêt de travail accentué par un boycott des cours dans les écoles publiques, et pour lequel la ministre ivoirienne de l’Education nationale Kandia Camara a menacé vendredi qu’"au cas où le débrayage reprendrait la semaine prochaine (et que) la grève continue, le gouvernement fermera les écoles et les salaires des enseignants seront suspendus".

Serge Touré