Législatives: "Renoncez à cette mascarade, Boycottez ce nouveau forfait appelé législatives", Par T . Briga

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Législatives "Renoncez à cette mascarade, Boycottez ce nouveau forfait appelé législatives", Par T . Briga.

Youssouf Bakayoko, président de la CEI.

Les protestations consécutives au refus de doter la Côte d'Ivoire "d'une pseudo constitution" pour pérenniser le pouvoir d'un régime né d'un coup d'Etat, sont encore vivaces. Les opposants à cette forfaiture n'ont pas fini de drainer leur mal-être dans les rues. La concussion de Monsieur Alassane Dramane Ouattara est découverte et mise à nu. Acculé et fragilisé par un taux de participation en dessous de 10% et par une bronca qui gagne le pays entier, il crée une diversion nommée "législatives" .

Le rejet des résultats d'un référendum.

Les cas Ivoirien et Hongrois

La Hongrie a rejeté les résultats de son référendum sur les "MIGRANTS" dont les résultats ne souffraient cependant d'aucune contestation avec 98.30%. Les résultats de ce scrutin n’ont pas été validés, car plus de 50 % des personnes inscrites sur les listes électorales ont décidé de boycotter ce référendum.

Or en Côte d'Ivoire, l'opposition annonce un taux de participation de moins de 10%. Ce taux paraît plus plausible que les 42.42 % annoncés par la Commission Electorale "Indépendante" de Youssouf Bakayoko. Malgré les moyens de communication dont on dispose, il n'existe nulle part de vidéo montrant des files d'attente devant des bureaux lors de ce vote référendaire. Et pourtant, ce texte a été promulgué. Le syndrome des résultats fabriqués et proclamés à l'hôtel du golf en 2010 a fait école.

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Pour se donner un air oxygéné, et surtout pour briser cette dynamique du peuple, le voici qui veut organiser précipitamment, (- date limite de dépôt de candidatures le 17 novembre pour des élections fixées au 18 décembre 2016 -) des législatives. Ce projet est aussi saugrenu que celui du référendum. Cependant, malgré cette précipitation, Affi N'guessan a réussi en un temps record à constituer une liste de 210 personnes pour les placer dans les starting-blocks. Monsieur Affi semble être bien introduit au coeur du régime actuel.

Existe -t-il un deal entre Affi N'guessan

et le régime Ouattara ?

Tout esprit critique est conduit à s'interroger si le séjour de Monsieur Affi dans les prisons de Bouna et surtout sa libération ne conditionnent pas sa conduite actuelle. Car depuis cet épisode, son attitude s'est métamorphosée par rapport à celle qui était la sienne avant qu'on ne vienne le chercher à l'hôtel "La Pergola", sans doute avec son propre consentement, pour être détenu. On peut également s'interroger si la négociation qui a abouti à sa libération n'a pas eu pour fondement, de lui confier une mission, celle de défaire le FPI créé par Gbagbo, Abou Dramane Sangaré et autres... ?

Monsieur Affi, sorti de prison, fait singulier, a réussi tout seul à chasser de sa demeure d'Abidjan les dozos puissamment armés qui l'occupaient. Ce signe avant coureur aurait dû attirer l'attention et susciter la méfiance. Mais malgré cela, Miaka Oureto le président par intérim du FPI, et ses amis, en démocrates avertis, ont donné la présidence du FPI à Monsieur Affi, son poste d'avant son emprisonnement. Dès cet instant, son plan de détruire le FPI de l'intérieur a commencé à être exécuté. S'appuyant à cet effet sur des décisions de justice du régime toujours en sa faveur, il a débuté son travail de sape. Les militants du FPI qui ont vécu longtemps dans la clandestinité avant que leur parti ne soit reconnu comme un parti officiel d'opposition, n'ont pas mis longtemps pour flairer et déjouer ces/ses manoeuvres. Il a été exclu du parti.

La démarche des défenseurs du Non dans le Front du Refus emprunte la même voie : affaiblir le Front du Refus en son sein.

L'affaiblissement du Front du Refus.

Les tenants du Front du Refus n'ignorent pas le machiavélisme et cynisme de l'adversaire, et ce qu'il cherche à atteindre; diviser cette force. Une fois émiettée, elle deviendra non seulement vulnérable mais surtout plus facile à détruire. Cette idée de législatives, participe de l'attrape nigaud.

L'idée de participer à ces législatives est prônée et défendue par une frange du Front du Refus qui appelait à voter Non. Le Front est victime de sa composition hétéroclite, ainsi certains de ses membres qui semblent avoir des liens et être de connivence avec le régime, veulent aller à ces législatives. Selon les nouvelles qui circulent, une partie de ce front, qui faute d'avoir eu par elle-même, une audience visible en Côte d'Ivoire, donc incapable de mobiliser seule, sur le slogan du Non des foules, s'est accrochée à la majorité, dirigée par les tenants du Refus. (Abou Dramane Sangaré; Mamadou Coulibaly...).

Aujourd'hui, sortis de leur anonymat, les Non veulent des postes de députés, mais pour cela, ils doivent tomber les masques. Ceux qui incarnent cette tendance et qui louvoient encore, comme Naki Abel qui s'est autoproclamé le responsable de la diaspora, quand on sait la diversité d'opinions et de positions dans cette diaspora, il paraît difficile de comprendre de qui Monsieur Naki tient ce titre. soit !

Messieurs Kouadio-Konan-Bertin; Gnangbo Kacou et autres, minoritaires dans le Front du Refus, voudraient ou s'en sont désolidarisés pour concourir à ces législatives aux résultats déjà connus, car le rhdp se servira abondamment d'abord et attribuera à ces suiveurs, pour que la comédie soit acceptable, quelques miettes.

Leurs représentants officieux seraient, selon les rumeurs, actuellement sur la place de Paris pour dit-on, préparer la venue des responsables de cette mouvance. Si cette hypothèse devait se vérifier, qu'ils se rassurent, la diaspora les attend avec impatience.

N'écoutez pas les vendeurs d'illusions.

Des écrits sont publiés ici et là, qui annoncent pour certains les sept raisons de ne pas boycotter les législatives, tandis que d'autres mettent en cause la stratégie de Abou Dramane Sangaré.

Il convient d'exposer brièvement les raisons qui plaident pour le rejet de ces "législatives" et qui contredisent les arguments de ceux qui les soutiennent.

D'abord la commission électorale indépendante (CEI), est un organisme aux ordres. Depuis 2010, son ossature demeure la même avec un président (Youssouf Bakayoko) inamovible. Lors du "vote" dit référendaire cet organisme ne s'est nullement offusqué de la discrimination, notamment l'absence des affiches de campagne en faveur du Non dans le pays.

Le refus d'aller à ces élections exprime selon nous le mécontentement du peuple et reflète une cohérence. Ne pas reconnaître la légitimité du texte qui génère ces "législatives" et concourir ensuite selon les règles définies par ce même texte heurte la conscience. Ceux qui menacent d'une perte de réflexes d'électeur pour l'avenir, méprisent l'intelligence du peuple ivoirien.

En effet, la dynamique née de ce Front ne doit pas être relâchée. Elle doit être poursuivie pour que le pouvoir revienne effectivement au peuple. Par ailleurs l'idée que des députés de la "troisième République" pourraient agir de par le monde pour libérer les détenus politiques dont le Président Koudou Gbagbo constitue une escroquerie morale.

Ensuite que le Président Koudou Gbagbo en son temps ait participé aux législatives de 1990 et de 1995, il faut noter que la configuration n'est pas la même aujourd'hui, car le pays vit sous le joug d'une dictature. La liste serait longue de ces femmes et hommes qui croupissent dans les prisons du régime pour des opinions politiques.

Les comptes de ceux qui étaient en exil et qui sont rentrés, parce qu'ils croyaient en une réelle réconciliation, ont été trompés. Leurs comptes bancaires sont gelés. Ils vivent aux crochets de leurs parents. Cf. Le député Atteby dans l'émission "Grand débat Africa 1 du 24 octobre 2016"

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Ces machins qui se gratifient des titres d'organisation des droits de l'homme sont muets, alors que les droits qu'ils sont censés défendre sont en ce moment bafoués dans le pays. Du temps du Président Gbagbo, elles étaient plus loquaces dans leur posture de plaideur quérulent...mais c'était une autre époque.

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Enfin, les prouesses falsificatrices de Youssouf Bakayoko ne sont pas à discuter. Elles sont avérées. L'idée que de nombreux volontaires de l'opposition pourront être dans les bureaux de vote pour veiller sur les intérêts de l'opposition ne peut qu'être duperie et un leurre de plus.

Car en 2010, malgré le quadrillage des bureaux de vote du pays par des représentants des différents candidats, en plus de ceux des Unions africaine et européenne, Monsieur Konan Bédié s'est plaint que 600 000 voix lui ont été soustraites frauduleusement au premier tour. Et dans plusieurs villes du nord, Gbagbo a obtenu zéro voix au second tour, malgré le vote de ses assesseurs présents dans ces bureaux.

Dans ces conditions quelle crédibilité peut-on accorder à cette CEI dominée par un seul camp ?

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Il découle qu'aller à ces prétendues législatives ne peut qu'alimenter cette suspicion qui pesait déjà sur les appelants du Non dans le Front du Refus. Les observateurs qui les assimilaient au Cheval de Troie dans ce groupe n'avaient donc pas tort.

Boycotter ces législatives semble la seule voie raisonnable. Ceux qui préconisent autre chose que le boycott, exceptés le Rhdp et ses partis satellites, sont des vendeurs d'illusions.

Une contribution de T. Briga