Diaspora: Prison ferme pour les patrons des coiffeuses afro de Château d’Eau

Par Le Parisien - Prison ferme pour les patrons des coiffeuses afro de Château d’Eau.

57, boulevard de Strasbourg (Xe), mars 2014. Les salariés du salon de coiffure afro ont obtenu gain de cause devant la justice : leurs patrons et exploiteurs, ont été condamnés à de la prison ferme (LP/Cécile Beaulieu).

C’est l’épilogue d’un long combat mené en 2014, et durant des mois, par les 18 employés du salon de coiffure afro du 57, boulevard de Strasbourg (Xe), exploités par leurs patrons.

Ce jeudi, la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris a condamné Mohamed Bamba, l’un des gérants à deux ans de prison, dont un avec sursis et 31 800 € d’amende, tandis que le second, Walid Daollat, a écopé de 10 mois d’emprisonnement, et 10 600 € d’amende. Les deux hommes devront, en outre s’acquitter solidairement de 1 000 € auprès de chacune des victimes, et verser 1 500 € à la CGT, au titre des dommages et intérêts.

Dans le quartier Château-d’Eau, où les s’alignent les échoppes de coiffure afro et les ongleries, essentiellement entre les mains de patrons « mafieux », employant des salariés payés au compte-gouttes et privés de titres de séjour, la longue grève ponctuée d’actions, menées par les coiffeurs du « 57 » avait fait figure de combat emblématique. Désormais reconnu par la justice.

Indignité, vapeurs toxiques, travail dissimulé, emploi de personnes en situation irrégulière, absence d’aération, de toilettes, installation électrique hors-norme,… Le tribunal a jugé « intégralement coupables les deux gérants ». Au mois de mai 2014, alertée par la CGT, l’inspection du travail avait investi le salon de coiffure où les employés, non déclarés, travaillaient entre 12 et 16 heures par jour, contre une rémunération ridicule.

Précipitamment, Walid Daollat avait proposé 25 000 € cash pour rattraper les arriérés de salaires et tenté de liquider le salon, déclenchant l’action en justice des salariés, dont certains ont été menacés de mort par leurs anciens employeurs. Un second procès, au pénal, devrait prochainement se tenir pour « traite d’êtres humains ».

Par Cécile Beaulieu

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