CPI: « Laurent Gbagbo souhaitait la paix », selon le témoin P-520

Par IvoireJustice - « Laurent Gbagbo souhaitait la paix » selon le témoin P-520.

Le Président Laurent Gbagbo à la CPI le 14 juin 2016.

Antoine Panaite

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Le nouveau témoin du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé a apporté hier des informations sur les rouages des institutions ivoiriennes pendant la présidence Gbagbo. Pouvant potentiellement s’incriminer, il a obtenu du juge de la CPI des droits exceptionnels. P-520 s’est présenté le visage caché.

Il n’aura pas fallu longtemps pour comprendre que la personne témoignant anonymement (pour le public) et par vidéoconférence hier mardi devant la Cour pénale internationale (CPI) avait joué un rôle important lors de la crise postélectorale. Alexis Demirdjian, substitut de la procureure, a en effet fait part du poste que le témoin P-520 occupait à l’époque de la guerre. Un poste à responsabilités qui l’a conduit à demander, en l’échange de son témoignage devant la Cour, des garanties contre l’auto-incrimination.

Témoignage incriminant, témoignage à huis-clos
Conformément à un règlement de procédure de la CPI, ces garanties contre l’auto-incrimination peuvent être décidées par les juges dès que ces derniers les considèrent nécessaires.

Le juge-président Cuno Tarfusser a répondu favorablement à la requête du témoin P-520. En conséquence, il explique que cette garantie prévoit que les éléments présentés par le témoin ne pourront être utilisés « directement ou indirectement contre lui dans le cadre de poursuites ultérieures devant la Cour » et que, si des questions auto-incriminantes sont posées, les éléments apportés par le témoin « resteront confidentiels et ne seront pas révélés au public ou à un État ».

Pour le témoin, Laurent Gbagbo « souhaitait absolument » la paix
Hormis cette décision et les nombreux huis-clos, les parties publiques du témoignage de P-520 ont apporté des éléments succincts, notamment sur l’organisation et le fonctionnement de la présidence de la République à l’époque de Laurent Gbagbo. Sur ce point, le témoin évoquera entre autres la composition du groupe « qui assurait la sécurité physique » de Laurent Gbagbo : un groupe composé essentiellement de membres de la garde républicaine, coordonnés par le chef d’Etat-major.

En session publique, le témoin est aussi revenu sur la « dissolution des groupes d’autodéfense » après les accords de Ouagadougou de 2007. « Autant que je me souvienne, le président de la République, explique-t-il, avait décidé que les groupes d’autodéfense soient dissous et désarmés (…) il ne voulait plus qu’il y ait des groupes armés parce qu’on allait à la paix et aux élections. » Il ajoute : Laurent Gbagbo « souhaitait absolument qu’il y ait la paix. »
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