Côte d’Ivoire: l’ONU se dit préoccupée par l’arrestation de plusieurs leaders de l’opposition

Par Ivoirebusiness - Côte d’Ivoire. L’ONU se dit préoccupée par l’arrestation de plusieurs responsables de l’opposition.
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© Autre presse par DR Mme Michelle, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies.

Mme Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, s'est dite préoccupée par l'arrestation de plusieurs leaders de l'opposition ivoirienne dans un communiqué rendu public lundi, a appris un journaliste d'Ivoirebusiness.

Mme Bachelet a exprimé "de sérieuses préoccupations concernant l'arrestation de plusieurs leaders de l'opposition dont au moins huit seraient toujours en détention et le déploiement des forces de sécurité au domicile d'autres personnes", a-t-elle déclaré.

Elle a invité toutes les parties en Côte d'Ivoire à "s'abstenir de toute incitation à la violence et à engager un dialogue constructif pour résoudre la situation difficile à la suite de l’élection présidentielle".

« J'exhorte les responsables politiques de toutes les parties à travailler ensemble pour apaiser les tensions par le dialogue et non par des mesures de sécurité brutales et des arrestations », a-t-elle précisé, appelant à ce "que le droit à la liberté de réunion pacifique soit protégé".

« Il n'est dans l'intérêt de personne d'alimenter la menace d'une instabilité politique croissante", a déclaré la Haut-commissaire, rappelant les violences que de telles provocations ont entraînée en 2011.

« J'appelle toutes les parties à modérer la rhétorique haineuse et à s'efforcer de trouver des solutions communes, dans le plein respect de l'État de droit et des droits de l'homme, par le biais d'un dialogue inclusif et constructif, car il n'est dans l'intérêt de personne d'alimenter la menace d'une instabilité politique croissante », a-t-elle ajouté.

Le procureur de la République de Côte d'Ivoire, Richard Adou, a annoncé vendredi qu'il avait ouvert des enquêtes judiciaires sur les accusations portées contre certains membres de l'opposition, dont plusieurs étaient déjà détenus.

Dans ce contexte, Pascal Affi N'guessan, candidat et porte-parole du Conseil national de transition (CNT) mis en place par l'opposition après la non tenue de l'élection présidentielle du 31 octobre 2020 et présidé par Henri Konan Bédié, a été interpellé puis inculpé pour son rôle dans la création du CNT.

Le Haut-commissariat s'est dit également préoccupée par des "rapports inquiétants" faisant état d'"individus non identifiés qui ont tiré des coups de feu au domicile de certains responsables de l'opposition" politique ivoirienne.

"Ces rapports indiquent que des convois transportant des fonctionnaires ont été attaqués par des hommes armés non identifiés dans la région centrale du pays, entre Bouaké et Béoumi, et à Toumodi, ce qui aurait fait des victimes, dont un décès", peut-on lire dans la déclaration de la Haut commissaire de l'ONU.

Nous y reviendrons.

Eric Lassale