Côte d'Ivoire: Ces "hommes politiques" qui attendent de profiter de l'effort des autres! Par Bedi Holy

Par Ivoirebusiness/Débats et Opinions - Côte d'Ivoire. Ces "hommes politiques" qui attendent de profiter de l'effort des autres! Par Bedi Holy.

KORHOGO le 26 octobre 2020. Manifestation contre un 3e mandat d'Alassane Ouattara et désobéissance civile. Image d'illustration.

Un ami, camarade de conviction est si déçu de certains hommes politiques de notre pays, qu’il a écrit, il y a quelques temps, des propos très durs à leur encontre. Je partage absolument ce qu’il dit, et je voudrais ici l’affirmer sans hésitation.

Voici quelques-unes de ses phrases : « On insulte chaque jour le vieux (Henri Konan Bédié), arguant qu’il ne veut pas passer la main à la jeune génération... Aujourd’hui où l’actualité est à la bataille décisive pour la libération de notre pays, ceux qui sont sur le terrain de la bataille des mots, celle qui consiste à bousculer les mensonges distillés par les Adjoumani, Bictogo et consorts, ce sont les anciens ; de même qu’à regarder la présence effective aux côtés de la population, ce sont encore les vieux, hommes et femmes.

Aux côtés des jeunes qui ne sont pas des politiques et se font massacrer quotidiennement par les tueurs qui ont été déversés dans notre pays par la cliques des imposteurs, on voit les Henri Konan Bédié, Simone Ehivet Gbagbo, Maurice Kakou Guikahué, Daniel Boni Claverie, Pascal Affi N'guessan…

Ce sont des personnes qui ne viennent pas d’arriver sur la scène politique. Même si Affi N'guessan peut se sentir mieux dans les rangs de ceux qu’on appelle « la jeune génération », il n’est pas si neuf que cela ! Assoa Adou du FPI est de la génération de Laurent Gbabo.

Sur le terrain, seul Mamadou Koulibaly, dans la tranche jeune de nos hommes politique, donne réellement de la voix, aux côtés de la « vieille génération ». Soro, lui, est carrément dans un profond « Didiga ».

Tous les autres, les Mabri Touakeusse et autres Amon Tanon restent totalement inaudibles. Billon,quant à lui, il fait quelques incursions dans les médias et c’est tout.

Si on peut comprendre et encourager l’action des cyber-activistes, à qui il faut tirer son chapeau, et saluer les publications et autres interventions de tous les acteurs en exil, de même qu’il importe de dire un grand bravo à la diaspora, il y a vraiment de quoi être déçu de tous ces nouveaux acteurs politiques, « la jeune génération », qui apparaissent devant l’épreuve comme de petits malins sans envergure, attendant que le travail soit fait, pour venir occuper des postes.

Qu’on ne me dise pas qu’ils font un travail que je ne peux pas voir, parce non initié : personne, honnêtement, ne peux dire que ceux qui font ce que tout le monde voit ne font que cela ! Il n’est pas difficile de comprendre que des gens dont, contrairement à mon ami et camarade que s’est trouvé très déçu je tais les noms, sont tapis dans la nature, « attendant que le repas soit prêt pour venir s’installer et manger, sans égard pour ceux qui ont l’ont préparé ».

A tous ceux qui parlent de « jeune génération » à laquelle on devrait laisser la place, il suffit de rappeler que les changements ne se font pas par décision ou par décret : ce qui est nécessaire s’impose tout seul. C’est parce que certaines situations ne sont pas advenues normalement ou naturellement qu’elles engendrent tant de chagrin.

Et je me rappelle encore le propos du Président Laurent Gbagbo à ce sujet : il disait à peu près que ce n’est pas parce qu’on aura exclu les anciens que les problèmes seront résolus. Surtout que dans le cas de la Côte d’Ivoire, les anciens sont toujours « bons pour le service », au contraire de cette « jeune génération » dont les plus en vue restent inaudibles et invisibles au plus fort des batailles.

D’un autre côté, sans jeter la pierre à personne, l’histoire vraie de nombre d’entre ces « jeunes » n’est pas toujours rassurante !...

Cela dit, on n’agit jamais qu’avec ce qu’on a à disposition : alors, si ce sont les anciens qui font notre affaire, avançons avec eux, plutôt que de chercher à changer pour changer, en écoutant et en regardant, tout le temps, du côté de ceux qui ne sont pas nos amis et ne cherchent qu’a nous piétiner.

Samedi 7 novembre 2020

Par Bédi Holy