Présidence de l’Assemblée nationale: Pourquoi Ouattara a renoncé à Soro

Le 30 janvier 2012 par Notre voie - Bien qu’il ait été élu député de Ferkéssédougou dans l’optique de devenir, selon des sources crédibles, président de l’Assemblée

Guillaume Soro.

Le 30 janvier 2012 par Notre voie - Bien qu’il ait été élu député de Ferkéssédougou dans l’optique de devenir, selon des sources crédibles, président de l’Assemblée

nationale, Guillaume Kigbafori Soro, n’occupera plus le perchoir du Parlement ivoirien. C’est Alassane Dramane Ouattara qui l’a annoncé dans une interview au quotidien français Le Monde publiée, le mercredi 25 janvier dernier, début de sa visite officielle en France. «Le Président de l’Assemblée nationale sera issu du Rdr », a-t-il précisé. C’est la première fois que Ouattara s’exprime officiellement sur l’identité du futur président de l’Assemblée nationale. Une déclaration qui marque cependant un revirement total du nouveau chef de l’Etat sur la question. L’information a été accueillie avec beaucoup de surprise dans certains milieux proches du Pouvoir à Abidjan. D’autant qu’au dire des sources concordantes proches du Rhdp et du gouvernement, le Premier ministre, Guillaume Soro Kigbafori, était en pole position pour être le futur président du Parlement. Sur son site, le 9 janvier dernier, l’hebdomadaire parisien, Jeune Afrique, avait même révélé que «le Président Burkinabé, Blaise Compaoré, qui militait pour un maintien de Soro, a finalement changé d’avis. Il a demandé au Premier ministre d’aller à l’Assemblée nationale». Pourquoi alors les choses ont-elles changé ? En effet, le sort de Soro a été scellé, a-t-on appris, lors du tête-à-tête à Abidjan, entre la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Rodham Clinton, et Alassane Dramane Ouattara. Les États-Unis auraient clairement fait pression sur Ouattara afin qu’il envoie Soro devant la Cpi pour comparaître en tant que « témoin ». Pour les Américains, une telle personne serait alors mal perçue comme président d’un Parlement. Selon nos sources, c’est la même position qu’aurait eue Nicolas Sarkozy lors que son entretien à l’Élysée, le jeudi 26 janvier dernier, avec Ouattara. La pression française a également isolé Guillaume Soro. Autre pression subit par Ouattara, celle émanant de sa formation politique, le Rdr. Dont de hauts responsables se sont opposés à toute éventuelle « élection » de Soro au poste de président de l’Assemblée nationale au moment où le Rdr est majoritaire au Parlement. « L’aile dure du Rdr proche de Ouattara dit ne pas faire confiance à Soro au point d’en faire le N°2 du régime, s’il devient président de l’Assemblée nationale. Pour eux, le Rdr n’est plus redevable à Soro. Le parti lui a témoigné sa reconnaissance en approuvant son maintien au poste de Premier ministre », soutient notre source. Récusé pour la présidence du Parlement, Soro pourra-t-il réellement conserver son poste de Premier ministre? La question reste posée. Puisque Ouattara indique clairement qu’il en discute avec Bédié à qui il l’avait promis dans l’entre deux tours de la présidentielle de 2010.

Didier Depry didierdepri@yahoo.fr

Attaque du meeting du Fpi à Yopougon-Justin Koua : “La JFpi exige une commission d’enquête”
Une commission d’enquête pour faire toute la lumière sur les violences intervenues au meeting de rentrée politique du Front populaire ivoirien (Fpi), le 21 janvier dernier, à la Place Ficgayo de Yopougon. C’est une exigence de la jeunesse du Front populaire ivoirien, qui a été réaffirmé par son premier responsable, Justin Koua, samedi dernier, au cours d’une conférence de presse, au siège du Cnrd, à Cocody. « La Jfpi exige ici et maintenant une commission d’enquête pour situer les responsabilités, afin que les auteurs de l’attaque soient sanctionnés », a déclaré, le numéro un des jeunes du Fpi. Justin Koua a donné un délai de deux semaines et demandé que les noms des personnes retenues pour cette tâche soient publiés, pour que les choses se fassent dans la transparence totale. Il a averti que les Ivoiriens aviseront si le régime refuse de déroger à cette demande qui est une exigence démocratique. « S’il n’y a pas d’enquête, nous conclurons que Dramane a choisi l’impunité », a-t-il avancé. Le secrétaire national de la jeunesse du Front populaire ivoirien a fait remarquer que cette attaque contre le meeting du Fpi, n’est pas la première du genre. Il a rappelé les cas de Koumassi, Bonoua, de Port-Bouet, et Yopougon. « Qui perturbe au juste nos manifestations ? Qu’est-ce que l’on nous reproche-t-on ? », s’est-il interrogé. Justin Koua a crié le ras-le bol des militants du Fpi. « Le sang a trop coulé. Nous sommes fatigués de voir nos camarades tomber, d’autres devenir handicapés. Si on ne veut pas qu’on existe, qu’on prenne une décision pour proclamer le parti unique!», a-t-il martelé.
Sur la visite de Dramane Ouattara en France, le conférencier a dénoncé les propos de division tenu par le chef de l’Etat, qui visent selon lui, à semer haine et à saper la cohésion nationale. « L’objectif recherché par Dramane Ouattara, est d’opposer les ethnies, les unes aux autres », dira-t-il avant de s’interroger en ces termes, « sommes nous dans une Côte d’Ivoire plurielle ou sommes-nous dans une Côte d’Ivoire des nordistes ?». Justin Koua estime qu’Alassane Ouattara s’est montré très maladroit en soutenant que la promotion tous azimuts des nordistes aux hautes fonctions de l’administration et dans l’armée, répond à un souci de « rattrapage ». De même, il souligne que le nouveau chef de l’Etat tente de justifier l’injustifiable en faisant croire que les auteurs de l’attaque du meeting du Fpi, sont les personnes qui ont été victimes d’injustice sous le régime Gbagbo. Le secrétaire national de la Jfpi a indiqué que le voyage de Ouattara en France est un non événement. L’accord de défense est plutôt un accord entre Nicolas Sarkozy et Alassane Dramane Ouattara estime Justin Koua. Il n’engage en rien le peuple de Côte d’Ivoire. « Si Dramane Ouattara avait de la considération pour les Ivoiriens, il aurait d’abord consulté le peuple avant de signer », a-t-il fait remarquer. Le responsable des jeunes du Front populaire ivoirien a réaffirmé son engagement à œuvrer pour la réinstauration de l’Etat de droit en Côte d’Ivoire, malgré, toutes ces tentatives de musèlement de l’opposition par le régime au pouvoir. Il exhorté les Ivoiriens à se mobiliser pour le triomphe de la démocratie.

César Ebrokié