Politique: Souvenirs et retour vers le pharmacien de Trechville, Jean-Baptiste Mockey
Le 30 janvier 2012 par Correspondance particulière - I – Introduction
Nos parents qui ont participé à la lutte pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire priaient hier encore, Dieu et le ciel pour que la vie
leur donne l’opportunité de léguer à leurs petits enfants une Côte d’Ivoire libre, digne et prospère. Au soir de leur vie, ils font tous le constat douloureux que la Côte d’ivoire d’aujourd’hui est devenue un enfer.
Le 30 janvier 2012 par Correspondance particulière - I – Introduction
Nos parents qui ont participé à la lutte pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire priaient hier encore, Dieu et le ciel pour que la vie
leur donne l’opportunité de léguer à leurs petits enfants une Côte d’Ivoire libre, digne et prospère. Au soir de leur vie, ils font tous le constat douloureux que la Côte d’ivoire d’aujourd’hui est devenue un enfer.
Un pays ou le crime et la violence gratuite sont devenus les meilleurs moyens de conservation du pouvoir politique. L’écroulement et la régression exponentielle du pays des éléphants, sont un cas d’école pour toute l’Afrique.
Nos parents luttaient hier pour sortir du juron de la France coloniale.
Curieusement, aujourd’hui nos politiciens pourris, hautains et médiocres luttent pour accrocher nos pays africains à la remorque de la France. Courir à Paris pour avoir l’onction de la France sur nos problèmes les plus intimes, tel est le comportement normal du politicien africain d’aujourd’hui. Par quelle malédiction cette immense faillite a-t-elle été possible avec tous les atouts en notre possession ?
Malgré toutes les critiques que nous pouvons faire et surtout les fautes impardonnables que le Parti démocratique de Côte d’Ivoire traîne aujourd’hui encore comme des boulets à ses pieds. l’idée même qu’à la mort du président Félix Houphouët-Boigny, la division, l’irresponsabilité et les ambitions personnelles donc partielles et parcellaires de certains ont conduit le parti et le pays dans l’abîme reste pour les ivoiriens de tous bords un gâchis impardonnable à la section ivoirienne du Rassemblement démocratique africain.
Mais force est de reconnaître, qu’il y a et il faut le dire avec respect et considération, que le PDCI-RDA, a donné à la Côte d’ivoire un personnel de grande sincérités patriotique c'est-à-dire des hommes et des femmes qui étaient convaincus que la dignité de notre peuple passait par la création d’un état nation à notre service et non le contraire.
Nos pensées dans ce sens, vont vers Le Ministre d’Etat, grand médiateur de la république, Vangah Ekra Mathieu, Vers l’écrivain Bernard Blin Dadié, âgé de 96 ans dont le domicile à Cocody, fut cambriolé le 5 juin 2011 dernier par des hommes en armés de kalachnikov et en tenue militaire, qui n’ont jamais été retrouvé.
Nous faisons même le pari qu’on ne les retrouvera jamais. Mais plus grave si Bernard Dadié, retrouve sur un homme en arme un objet lui appartenant, il n’y aura pas dans la Côte d’Ivoire actuelle, une police ou une gendarmerie capable de l’aider à récupérer son bien. C’est cela le visage minable de la Côte d’Ivoire et surtout de l’indépendance pour laquelle il a avait fait la prison à Grand-Bassam en 1949.
En ces temps de douleurs, de meurtres de pillages, de viols, de voles organisés, de menaces et de cœrcitions. Les ivoiriens résignés, pensent aux hommes de valeur qu’ils ont perdu. Nos pensées vont vers, Allo Bataffoué Jérôme, et surtout Germain Coffi Gadeau, dont la sincérité et la fidélité au PDCI-RDA, ne peuvent être mise en doute par aucun ivoirien.
Celui qui retient le plus notre attention en ce, 29 janvier 2012, qui marque le 31em anniversaire de son décès, est incontestablement Jean-Baptiste MOCKEY. Nous pensons sincèrement qu’une simple messe pour le repos de son âme serait organisée par l’église catholique à la demande de son parti le PDCI-RDA. Hélas une telle initiative ne viendra jamais de ce parti, qui est devenu aujourd’hui un petit groupement d’intérêts privés.
La Mémoire de Jean-Baptiste Mockey, pose t-elle un problème aux dirigeants actuels du PDCI- RDA ? Pourquoi la ville de Gand-Bassam, dont-il était le maire et son parti n’ont-ils jamais pris depuis sa mort. Une seule fois, une initiative audacieuse pour célébrer devant la nation ivoirienne, l’engagement politique de notre devancier le pharmacien de Trechville ?
II - Mockey était un nationaliste et un anticolonialiste sincère
Le patriotisme et le nationalisme sont des mots souvent utilisés pour vouloir dire la même chose, mais en réalité ces deux termes se rejoignent et se séparent toujours pour garder leur sens propre. Le patriotisme est un sentiment partagé d’appartenance à un même pays, la patrie, sentiment qui en renforce l’unité sur la base des valeurs communes.
Il conduit à ressentir de l’amour, de la fierté pour sa patrie. La victoire des éléphants de Côte d’Ivoire devant les Black stars, du Ghana en janvier 1992 à Dakar, est encore dans la mémoire collective des ivoiriens. Ainsi, le patriote est prêt à se dévouer ou à se battre pour défendre la patrie menacée. Dans ce sens le général De Gaulle était le chef des patriotes résistants qui ont défendu la France menacée dans ses racines par l’occupation nazie.
Le nationalisme lui est la prééminence de l’intérêt national mis au-dessus de toutes les autres considérations. C’est aussi une doctrine et une action politique qui vise l’émancipation et l’indépendance d’une nation lorsqu’elle est placée sous une domination étrangère.
La mémoire du nationaliste ivoirien, Mockey Jean-Baptiste, appartient à la Côte d’Ivoire et aux ivoiriens. Il nous appartient en ces temps obscurs ou il nous est difficile de distinguer le chien du loup, en ces temps de gémissement ou nous assistons résigné au triomphe de la médiocrité, d’évoquer son souvenir et les leçons de son engagement dans la vie politique de notre pays. Le pharmacien de Trechville était un nationaliste intransigeant et un anticolonialiste sincère.
L’idéal de liberté, c'est-à-dire, vivre dignement chez nous en organisant notre propre vie nationale et notre activité de production pour satisfaire nos propres besoins. Voilà l’idéal pour lequel il s’était engagé en politique. Son indépendance d’esprit était connue de nous tous et c’est cela qui faisait de lui un homme de conviction. Nous sommes tous malheureux de constater la rareté de tels hommes dans le champ politique ivoirien.
Il était profondément convaincu que les femmes et les hommes ivoiriens pouvaient se réaliser en tant que peuple et acteurs de leur propre histoire. Pour cela leur pays, la Côte d’ivoire devait être d’abord et avant tout un pays libre et non une nation d’esclaves, au service de la France. C’est ce projet de société qui l’avait guidé tout le long de son engagement dans la vie politique.
Nous sommes obligés de revenir sur les détails de sa vie, nous avons plus que le droit de réclamer l’héritage moral qu’il a laissé à notre génération. Car la Côte d’ivoire n’a presque plus d’archives. Les pillages qui ont accompagné l’arrivé du Dr Allassane Ouattara, au pouvoir ne concernait pas seulement les domiciles privés, ni les centres d’état civil des mairie et des Sous-préfectures, qu’on a détruit pour que tout le monde soit ivoirien.
Mais on s’est attaqué aussi au musée d’Abidjan et aux archives nationales de Côte d’Ivoire. C’est-à-dire à la mémoire de notre pays. Notre devancier Jean-Baptiste Mockey, était Diplômé de l’école normal William-Ponty, ainsi que de l’école de médecine et de pharmacie de Dakar.
Il a exercé son métier de Pharmacien à Saint-louis du Sénégal, à Bamako et à Kayes au Mali avant d’être mobilisé de 1941 à 1947, il intègre ensuite le conseil territorial de Côte d’Ivoire, avant d’être un des rares africains à ouvrir sa propre officine de pharmacie en 1956 à Trechville. En 1959 il assuma les fonctions de vice-premier ministre et ministre de l’intérieur.
Pour mieux connaître le pharmacien de Trechville, revisitons ensemble les archives du procès des prisonniers du RDA au tribunal de Grand-Bassam, le jeudi 2 mars 1950 au jeudi 23 mars 1950. Après les poignantes auditions de Vangah Ekra Mathieu et de Bernard Blin Dadié. Il est 10h45, lorsque le juge français Jean Delonet, appelle à la barre l’accusé n0 8 dans l’affaire concernant les affrontements sanglants du Dimanche 6 février 1949.
Il lui demande de répéter cette phrase que nous avons tant de fois entendu dans les tribunaux. << Vous allez jurer de dire la vérité, rien que la vérité levez la main droite et dite je le jure. >> Le prévenu s’exécute. Le juge énumère les charges qui pèsent sur l’accusé et lui demande de décliner son identité. Voici les charges :
A) Sédition, trouble à l’ordre public.
B) Organisation de rixe ayant entraînée des pertes de vies humaines
C) Complicité de violences
D) Pillage en bande organisé,
E) Et d’agents de propagande d’une doctrine
Inféodée à l’Etranger (communiste)
C’est comme si le système colonial était en lui-même humaniste, moral et digne des êtres humains. Pauvre justice française, qui se réclame aujourd’hui encore du berceau des droits de l’homme. C’est en ce moment précis que le juge lui demande alors de décliner son identité.
L’accusé est habillé d’un pantalon noir, d’une chemise bleu ciel, avec les manches retroussées et des souliers noirs. L’homme est calme et serein, il est très noir de peau, son visage large, est balayé par un début de calvitie et mis en relief par des grands yeux clairs. Il s’agrippe à la barre du tribunal. Par une sorte de voyage insolite dans le temps.
Ecoutons notre devancier, le père du nationalisme ivoirien. Cet homme qui exerçait ce délicat métier de mesure et de précision qu’on appelait hier encore apothicaire, que la science moderne désigne aujourd’hui sous le terme de pharmacien. D’une voix calme, à la fois suave et imposante il déclare :
<< Je m’appelle Jean-Baptiste Mockey, je suis né le 14 avril 1915 à Nouamou, dans la région d’Adiaké, je suis le fils de Williams Edouard Kangah et de Mme Marie Niamkey Avoula. J’exerce le métier de pharmacien, je suis marié père de 4 enfants, je n’ai aucun antécédent judiciaire. Je suis membre du comité directeur de la section ivoirienne du rassemblement démocratique africain, le PDCI-RDA. >>
Il balaie ensuite du revers de la main les accusations qu’il qualifie de fantaisistes, il élève la voix pour dire que ce procès est une provocation car c’est à la fois un harcèlement judiciaire et un procès politique.
Il énumère à son tour les humiliations intolérables du système colonial :
- l’impôt de capitation - du travail forcé - des privilèges scandaleux des colons,
- Il parle de l’égalité sociale et humaine qui n’existe pas, du suffrage universel avec un collège électoral unique que réclame le RDA,
- de l’arrogance des colons qui chez nous ont des hôtels et des restaurants interdits aux africains.
- Ceux sont ces paradoxes humiliants et moralement indignes de la France qui ont provoqués les troubles cautionnés par le gouverneur Laurent Péchoux, pour décapiter le PDCI-RDA avec plus de 300 arrestations.
Cette dernière phrase provoque une jubilation visible sur les bancs de la défense où se trouvent les avocats du RDA. Leur nom mérite une place ici, car ils étaient du côté de la liberté des peuples en ces heures sombres de la marche de la Côte d’Ivoire vers l’émancipation.
Nous citons quelques uns : Me Marcel Willard, Henri Donzon, Georges Herissé, Léon Boissier, Gilbert Braquet, De Monville et Me Clarac.
L’atmosphère est tendu dans la salle d’audience, Mockey, continue d’exprimer son dégoût pour le côté injuste et cynique du système colonial qu’il qualifie de monstrueux pour l’équilibre et la paix sous nos cieux. Il parle de la répression sanglante et nauséabonde contre l’île de Madagascar et de son peuple dans la nuit du 29 mars1947.
De la méchanceté criminelle et injustifiable que la France qui a connu hier l’occupation allemande et qui par mépris a déclenché une violence sans nom contre des peuples qui ne demandent rien d’autre qu’à vivre dignement chez eux. Et va conclure par cette phrase terrible pour l’époque coloniale :
<< Ce pays nous appartient et nous allons nous organiser pour qu’aucune compagnie et aucun homme, ne viennent de l’étranger pour nous imposer leur volonté. Je suis et demeure un ami de la France, mais je ne serais jamais un agent français. >>
Il est exactement 11h 57 ce jeudi 02 mars 1950, note le greffier, quand Jean-Baptiste Mockey, quitte la barre du tribunal. Le procureur Delamotte, demande la parole, il intervient presque en mission commandée, pour dire que ce procès n’est pas un procès politique mais de droit commun et concerne les violences du dimanche 6 février 1949. Il demande aux avocats de la défense de le faire savoir aux prévenus. Bref, Les élucubrations habituelles du système colonial. C’est sur ces mots que le juge Delonet suspend la séance.
Dehors c’est le délire et surtout des applaudissements de soutien pour les prisonniers du RDA. Sans le savoir Jean-Baptiste Mockey, vient d’affronter le deuxième des trois jours de sa vie sur terre. Car entre le jour de la naissance et celui de la mort. Il y a un jour que nous devons tous affronter ici bas pour mériter la vie que Dieu nous a donné. Le jour du courage, comme disent souvent nos parents les malinkés d’Odiénné dans le nord-Ouest de la Côte d’Ivoire.
Ce jour-là, fut un jour de communion entre le peuple ivoirien et les prisonniers du RDA. Ce jour-là, fut un jour de fusion, de rencontre et de mariage, entre l’idéale de la lutte émancipatrice et le projet national en gestation que portait le PDCI-RDA. Projet qui se matérialisa par l’indépendance de la Côte d’Ivoire le dimanche 7 Août 1960.
Ce Jour-là, fut aussi la manifestation publique de l’élan libertaire de nos pères par la vérité sans fard, par l’audace, le courage moral et social du Pharmacien de Trechville, Jean-Baptiste Mockey. C’est ce jour-là, qu’il rentra dans la postérité et dans la mémoire collective de notre peuple.
Il gagnait ainsi la confiance, l’estime et le respect de ses compatriotes. Il deviendra par la suite le secrétaire général du PDCI-RDA, lors de son 3em congrès, les 19, 20 et 21 mars 1959. Car il venait de remettre à chaque ivoiriens sans le savoir peut être, ce qui constitue l’acte de naissance du nationalisme ivoirien. Qui est, il faut le redire ici un, nationalisme libérateur.
Ce pays nous appartient et nous ne devons plus accepter le diktat de qui que ce soit. C’est le sens des dernières paroles de Mockey, devant le tribunal colonial de Grand-Bassam. Le nationalisme ivoirien n’est donc pas né d’un chauvinisme teinté de xénophobie ou d’un racisme primaire anti-blanc.
Il est né après la transformation du syndicat agricole africain en parti politique, lorsque des enseignants, des fonctionnaires, des commerçants, des transporteurs et autres membres des professions libérales ont rejoint les rangs du PDCI-RDA, c’est le parti qui a remporté toutes les consultations électorales jusqu’à l’indépendance. L’homme qui l’a le mieux porté, celui qui l’a exprimé avec le plus de passion et qui lui avait donné un élan émancipateur, était sans conteste son meilleur apôtre, le pharmacien de Trechville, Jean-Baptiste Mockey.
III - Le verdict du tribunal de Grand-Bassam le Jeudi 23 mars 1950.
Il fallait s’y attendre le juge Delonet et le procureur M. Delamotte, qui représentent la justice de la France coloniale, n’allaient pas laisser les prisonniers du RDA s’en tirer à si bon compte. Il fallait frapper fort pour montrer aux africains, qui commande leur pays d’indigènes incultes.
Le verdict tombe ce matin du jeudi 23 octobre 1950 à 9h10, note le greffier. C’est comme un coup de massue pour les prisonniers et les militants du RDA.
- Bernard Blin Dadié, écope de 3 ans de prison avec sursis
- René Sery Koré : est acquitté
- Lama Camara : 2 ans de prison
- Philippe Vieira : 5 ans de prison
- Ekra Mathieu : 5 ans de prison
- Albert Paraiso : 5 de prison
- Jacob Williams : 5 ans de prison
- Et Jean-Baptiste Mockey : 5 ans de prison
Ces condamnations seront cassées en appel en 1951. Pour les besoins de la vérité, nous rappelons ici à nos lecteurs que nos parents n’étaient pas assis tranquille en éprouvant une satisfaction quelconque dans le système colonial. Ils ont lutté pour que les hommes et les femmes de notre génération puissent vivre en Côte d’Ivoire la tête haute et digne.
Il nous appartient de tirer les leçons des luttes d’hier pour savoir si nous sommes dignes ou pas de leurs combats et des espérances qui ont nourris leur engagement dans la lutte pour l’indépendance ? Est-ce que nos comportements et nos choix d’aujourd’hui nous rendent dignes des luttes de nos pères ? Y a-t-il encore aujourd’hui dans la classe politique ivoirienne un homme ou une femme capable de porter le flambeau de l’indépendance réelle de la Côte d’Ivoire ?
Retournons si vous le voulez bien, chers lecteurs au tribunal de Grand-Bassam, pour écouter le premier des prisonniers du RDA cité à la barre. Notre devancier Vangah Ekra Mathieu, avait préparé le tribunal et l’assistance à la déclaration de son frère Jean-Baptiste Mockey, parlant du colonialisme, il déclarait en conclusion de son audition :
<< Le colonialisme, cet avortons hideux de l’impérialisme, ne vit et ne prospère que sur le fumier des cadavres humains. La liberté et l’abondance sont incompatibles avec les intérêts des banques et du gros commerce. >> Fin de citation,
Chers lecteur nous évoquons ici des paroles qui n’ont pas été prononcé en catimini dans un petit hameau de la jungle africaine, ou dans un minuscule village de la savane africaine. Encore moins dans un bar par un consommateur ivre d’alcool. Elles n’ont pas été prononcées de nuit en rasant les murs comme on va chez les marabouts. Mais dans un tribunal colonial, par un homme à la fois déterminé et obnubilé par le désire de liberté et de libération de son pays et de son peuple, il est encore vivant il s’appelle Vangah Ekra Mathieu.
IV – Mockey, tu es dans nos cœurs
C’est bizarre de faire aujourd’hui le constat qu’il n’y a aucun édifice public, ni aucune place qui porte le nom de Jean-Baptiste Mockey en Côte d’ Ivoire. C’est justement pour cela qu’il occupe une si grande place dans nos cœurs et dans le visage sans ride du nationalisme ivoirien.
Pourtant et c’est le propre même des pays bizarres, il y a un Boulevard Gabriel Louis Angoulvant, à Abidjan, un Boulevard Valery Giscard Estaing, un pont Général De Gaulle, un Boulevard François Mitterrand. Un boulevard de la Loraine, un Boulevard de Marseille, un Boulevard du Gabon et du Cameroun Et sans doute demain un Boulevard Nicolas Sarkozy ou Carla Bruni.
Car à ce rythme il n’y a rien qui pourra freiner l’irresponsabilité et l’inconscience des dirigeants politiques d’un pays qui a depuis longtemps renoncé à ses propres valeurs pour faire de ses persécuteurs ses propres héros. Plaire aux maîtres blancs, les politicards ivoiriens n’ont que cela comme but de vie.
La Côte d’Ivoire est un pays bizarre qui fait chez lui ce que personne ne fait et ne fera pour lui nulle part ailleurs dans le monde. Demandez simplement aux Français, aux Gabonais et aux Camerounais, s’il y a un boulevard de la Côte d’ivoire chez eux ? Et vous comprendrez que dans la vie chacun s’occupe d’abord de ses propres problèmes avant les amitiés de circonstance et les solidarités de façade.
Angoulvant, fut le premier gouverneur a prôné l’action militaire contre les ivoiriens. Il avait dirigé dans le sang la pacification de la Côte d’Ivoire, il y a pourtant un Boulevard à son nom à Abidjan. Nous venons tous d’apprendre que le prochain pont d’Abidjan, portera le nom d’un homme dont-on connaît l’implication dans la surfacturation des complexes sucriers.
Le même complexe sucrier que les pays voisins avaient acheté chez le même fournisseur à 5 milliards de Francs CFA, avait coûté 11 milliards de Francs CFA, aux contribuables ivoiriens. C’est aussi cela la Côte d’Ivoire, un pays amnésique, qui a renoncé à ses propre luttes et a accepter a plat ventre, comme un chien, le destin que les autres ont décidé pour lui. C'est-à-dire un os ou les restes des repas de ses maîtres du jour.
En effet il ne reste que Le ministre d’Etat, Ekra Mathieu, aujourd’hui Grand médiateur de la République à la retraite et l’ancien ministre de la Culture, l’écrivain, Bernard Dadié, tous les autres anciens prisonniers du PDCI-RDA, sont aujourd’hui décédés. Nous constatons qu’aucun d’eux n’est mort riche, aucun d’eux n’avait organiser une fête dans son village pour célébrer l’argent qu’il avait sur son compte en banque.
C’est beaucoup plus leur humilité, leur foi dans l’espérance d’une Côte d’Ivoire libre, qui est le capital qu’ils ont laissé aux hommes et aux femmes de notre génération. Leur chef de fil était incontestablement Jean-Baptiste Mockey. Curieux destin pour ce pharmacien dont l’officine se trouvait dans le quartier populaire de Trechville.
C’est l’homme qui prononça, le samedi 27 novembre 1948 devant le conseil général de Côte d’Ivoire, un réquisitoire cinglant, contre tous les colons qui voulaient se livrer à la spéculation foncière sur les rives de la Lagune Ebrié : << il nous faut garder cette terre et faire en sorte qu’il soit désormais impossible à toute personne ou à toute société venue de l’extérieur de se voir attribuer à tout jamais, d’importants domaines. J’insiste sur le mot définitivement. >>
L’orateur s’attaquait sans équivoque aux puissants intérêts coloniaux au nom de la majorité des nationaux. Incorruptible, il avait soutenu jusqu’à sa mort qu’il était un ami de la France, mais qu’il ne sera jamais un agent français.
Si on ajoute à ce discours l’importante déclaration de Jean-Baptiste Mockey devant les assises du tribunal de Grand Bassam, le 2 mars 1950.
On retrouve dans les faits un homme, qui n’a pas mangé au pain moisi de la combine mafieuse, l’indépendance nationale et la liberté d’exiger le meilleur pour son pays était le but sa vie. Incroyable retournement de situation et par une sorte d’ironie dont la grande hache de l’histoire a le secret, c’est dans la Côte d’Ivoire indépendante, que Jean-Baptiste Mockey, l’inspirateur du nationalisme ivoirien, sera prisonnier dans le bagne concentrationnaire de Yamoussoukro Assabou.
Une prison toute neuve construite par un chef d’Etat, dans son propre village pour y embastiller l’aile nationaliste de son propre parti, et cela dans le seul but de plaire aux intérêts français dans son propre pays. N’est ce pas notre frère Bernard Dadié qui nous disait : << elles sont lourdes, lourdes les chaînes que le nègre met au cou du nègre pour complaire aux maîtres du jour. >>
V - Pour toi MOCKEY le militant
Dans le mot militant, il y a le latin militis, qui veut dire soldat, qui désignait en son temps, ceux qui se battaient les armes à la main pour défendre leurs idées, leurs convictions ou celle de leur école de pensée. C’est ce que nous retenons de Jean-Baptiste Mockey.
Inconsciemment, le pharmacien de Trechville, nous a fait payer cher et au prix fort ce qu’il y avait de plus beau et de plus précieux en lui : la vie, nous n’avons plus d’homme courageux et audacieux. La Côte d’Ivoire est aujourd’hui un pays à plat ventre, les ivoiriens amères constatent que le militant Mockey, nous a laissé pantois et stoïque à la fois, glacés d’effroi depuis que la mort l’a emporté, Ce matin fatidique du jeudi 29 janvier 1981.
Aucune enquête sérieuse n’a pu déterminer jusqu’à ce jour les conditions de cet accident bizarre qui lui coûta la vie. Curieux destin, camarade militant et cher devancier, Tu nous a laissé au beau milieux du chemin à un moment où nous avons le plus besoin d’un pharmacien de ta dimension pour planifier la problématique de la santé publique dans ce pays délabré qu’est devenue la Côte d’Ivoire.
Nous demandons au pharmacien que tu fusses de nous trouver un antidote puissant capable de nous permettre de survivre au venin mortel du néocolonialisme, arrogant, hautain et rampant, ainsi que des morsures criminelles de ses pantins locaux.
Nous te disons ici merci pour hier, merci de nous avoir indiqué le chemin des luttes avenirs pour parvenir à la libération totale de chaque ivoirien. Nous avons appris de toi que se coucher à plat ventre devant les intérêts coloniaux et impérialistes ne nous mèneront nulle part. seul la lutte libère les hommes et les peuples de la servitude et de la domination étrangère. Merci pour cette belle leçon, qui vivifie ton souvenir dans notre pensée la plus fidèle.
Nous t’assurons en ce jour anniversaire de ta mort, que la liberté, l’indépendance et la souveraineté de la Côte d’ivoire, pour lesquelles tu avais connu la prison en 1949 à Grand-Bassam, restent et demeurent le souffle vivifiant, le rêve et le désire majeur qui irriguent les veines de chaque ivoirien digne de ce nom.
Nous t’informons qu’après ton départ. C’est une Côte d’ivoire sans âme avec un PDCI-RDA plus que divisé qui a conduit le président Félix Houphouët-Boigny à sa dernière demeure le lundi 7 février 1994 à Yamoussoukro.
Il est mort de complications postopératoires d’un cancer généralisé de la prostate dans les services d’urologie du pr. Bernard Debré, à l’hôpital Cochin de Paris.
Il fut remplacé à la tête de notre pays par un certain Henri Konan Bédié, que tu avais connu comme ministre de l’économie et des finances, puis président de l’Assemblée nationale. Parti pour fêter, boire, manger et fumer son cigare dans son village de Daoukro. N’ayant pas su prendre à temps, les bonnes décisions pour régler une mutinerie militaire, qui au départ ne concernait qu’une poignée de soldats. Il fut renversé le vendredi 24 décembre 1999, par une soldatesque conduite par un général d’opérette, du nom de Gueï Robert, dit Bob.
Quand au président, Grégoire Philippe Yacé, l’homme qui avait présidé le tribunal d’exception qui te condamna a mort dans le bagne concentrationnaire de Yamoussoukro-Assabou le 14 janvier 1963. Il a vécu longtemps après toi, il a même eu le temps de voir sa femme mourir dans ses bras et c’est isolé de la scène politique ivoirienne et abandonné de la plupart de ses amis, qu’il est mort le dimanche 29 novembre 1998, dans une clinique d’Abidjan. Comme quoi tout se paie ici bas. On ne sort jamais indemne de la connivence mafieuse, de l’arrogance, de la suffisance et de la magouille en politique.
La Côte d’ivoire nous pouvons te le dire aujourd’hui cher devancier, est un pays défiguré, coupé en deux. Il est pratiquement impossible à un bété, à un Dida ou à un Gueré d’aller vivre et travailler à Korhogo ou à Boundiali. Ceux qui y habitent sont tolérés comme le chat rassasié observe la souris s’en aller, pour lui faire croire à un semblant de convivialité ici bas. Car dans la république des FRCI, tu es avec Allassane Ouattara ou tu meures, soit au pays dans ce cas tu es un exilé interne ou à l’étranger en exil extérieur, comme Paul Antoine Bohoun Bouabré.
Nous sommes dans une situation ou l’Etat, préfère tuer son propre citoyen au lieu de résoudre le problème de société auquel le pays est confronté. Tu ne le sais pas sans doute, FARCI, c’est le nouveau nom que le Dr Allassane Ouattara a donné à l’armée mono ethnique de la nouvelle Côte d’Ivoire, qui est aujourd’hui un condominium de la France.
Dans la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui, Les partis politiques peuvent exister. Mais ils doivent simplement se taire comme le PDCI-RDA, le fait si bien. Ils sont infiltrés et surveillés comme du lait sur le feu. Gare à eux s’ils s’avisent à organiser des meetings pour exprimer leurs idées et à haranguer les foules. Ils auront droit à la force, à la brutalité et à la puissance de frappe de la milice ethno tribale présidentielle que sont les FRCI.
Les ivoiriens hagards et médusés, se demandent s’ils sont dans leur propre pays ou s’ils sont dans un mauvais rêve. Ils attendent le messie, mais pour cela il leur faudra un baptiste pour leur procurer le baptême nécessaire pour franchir les portes de l’espérance.
Concernant le francs CFA, cette monnaie qui place les ivoiriens et la sous région à la remorque de la France. On nous dit qu’elle ne sera pas dévaluée. Mais comme la France a toujours géré cette monnaie à son profit et qu’aujourd’hui elle est en faillite économique, la queue entre les jambes comme un chien apeuré elle va vivre à son tour les exigences d’austérité qu’elle a toujours imposées à nos malheureux pays africains.
Nous pensons tous malgré les assurances de la BCEAO, à qui nous n’avons plus confiance que cette monnaie sera dévaluée et qu’il n’y aura pas dans l’espace africain francophone un seul responsable politique capable de dire non à l’occupation politique, économique et monétaire de nos malheureux pays africains.
Ce n’est pas Idriss Deby, Blaise Compaoré, Paul Biya, Sassou Nguesso, Faure Eyadema, Ali Bongo ou Allassane Ouattara, qui pourront s’opposer aux diktats de la France. Ils se comportent tous comme des supplétifs du président français dans leur pays. Ils sont tellement redevables à la France, qu’ils tremblent de tout leur corps au simple regard d’un petit vagabond français.
Curieusement, ils sont des chefs d’Etats, ayant pour mission de bâtir le bonheur de leur peuple. Pauvre Afrique, certains de nos dirigeants d’aujourd’hui sont des agents de la CIA ou de la DGSE, française. Dit nous cher devancier, Comment un pays peut-il s’épanouir avec une traîtrise aussi profonde et criminelle au sommet de l’Etat ?
C’est en nous appuyant sur les leçons de ton engagement politique, vite oublié par le PDCI-RDA. Que nous interpellons ici ta mémoire, Toi qui porte le nom du baptiste, nous te prenons à témoin pour dire : qu’un gouvernement ne peut pas renier une partie de sa propre population sans se renier lui-même. L’ivoirité était un crime contre la Côte d’Ivoire que tu aimais. Et la république des FRCI vient d’achever la défiguration complète de ton pays aujourd’hui méconnaissable.
Mesdames et Messieurs, Le 14 mardi 2015, sera le centenaire de la naissance de Jean-Baptiste Mockey. Nous demandons à son parti le PDCI-RDA, à la Communes de Trechville et à celle de Grand-Bassam. De prendre l’initiative d’un colloque international portant sur la vie et l’engagement politique de Jean-Baptiste Mockey. Le partage de sa pensée par les ivoiriens de tous bords, est sans doute le meilleur hommage que nous devons tous à cet homme de science emporté par la vie politique sous nos cieux.
V - Postulat de conclusion générale
C’est triste de l’évoquer, mais à l’époque coloniale, pour masquer ses propres carences et ses forfaitures, l’administration coloniale parlait des évènements d’Algérie au lieu de guerre, des évènements de Dimbokro, des évènements de Bouaflé, des évènements de Madagascar du 29 mars 1947, plus de 300 000 morts. Ou des évènements tragiques du 6 février 1949 Trechville.
Pour ne pas entrer dans les détails macabres, des violences encouragées par l’administration coloniale qui le dimanche 6 février 1949, avait exhorté les militants du (BDE) Bloc démocratique éburnéen, d’Etienne Djaument, à s’en prendre aux militants du PDCI-RDA, de Félix Houphouët-Boigny. Dans le but d’en finir avec le RDA en Côte d’Ivoire. Le résultat trouble aujourd’hui encore notre sommeil. 50 morts, 1200 blessés et plus de 300 arrestations.
C’est pourquoi il faut toujours lire entre les lignes pour comprendre ce qu’on veut dire, ou ce qu’on veut nous cacher, quand on nous parle des évènements du Sanwi en 1959, plus de 3000 morts. Des évènements du guébié en janvier 1970, plus de 4000 morts. Des évènements de la cité universitaire de Yopougon en mai 1991. C’est une descente des commandos de la gendarmerie pour massacrer les étudiants.
En claire le pouvoir politique organise une barbarie et une brutalité sans nom contre sa propre jeunesse. Sans parler des évènements de la crise postélectorale plus de 100 000 morts, de la destruction des bien publics et privés, ainsi que de l’arrestation de Laurent Gbagbo et de ses collaborateurs.
Chaque fois qu’un gouvernement ou une institution utilise le mot évènement pour désigner une tuerie de masse, il faut y voire une turpitude et une forfaiture derrière des massacres qu’on cachent sous le tapis présentable que représente le mot évènement. Qui devient pour nous dans le langage courant une parole désignant des crimes indignes et honteux. Ce rappel étant fait.
Nous disons ici que dans notre voyage de retour vers un homme et surtout notre exploration de reconnaissance vers la figure emblématique du pharmacien Jean-Baptiste Mockey, de sa corrélation avec la cause de la liberté et l’exigence de la souveraineté nationale dans le contexte de la Côte d’ivoire contemporaine.
Deux paradigmes se sont affrontés, l’indépendance de la nation ivoirienne et le patriotisme qui chemin faisant se sont drapés dans le manteau du nationalisme identitaire ces dernières années. Ce qui est loin du plaidoyer du Pharmacien de Trechville devant le tribunal colonial.
Nous voulons dire aux uns et aux autres, que dans cette période de l’histoire ivoirienne, il y a un fait connu depuis longtemps : il existe dans cette Côte d’Ivoire quelque chose de supérieur à la tribu, à la région, à la religion, à l’ethnie ou même à la géographie. C’est la volonté de vouloir vivre ensemble, c’est en cela qu’Ernest Renan disait que << la nation est un plébiscite de tous les jours >>.
Au fond le plus important pour les ivoiriens, c’est la nature du ciment qui soude la collectivité nationale. Car la société ivoirienne d’aujourd’hui est la résultante d’une hybridation de populations favorisées par les aléas de l’histoire (une longue histoire de sédimentation, de turbulence, de combats communs contre l’ordre colonial, de cohabitation et d’espérances communes).
Le problème majeur de ce pays aujourd’hui est de faire face à l’intégration de ses citoyens. Donner une place digne à chaque membre de la société ivoirienne. Faire en sorte que chaque ivoirien compte. C’est malheureux de le dire mais l’histoire de la socialisation de l’individu en Côte d’Ivoire a permis d’intérioriser les appartenances ethniques et tribales et non une citoyenneté civique.
Cela doit nous amener vers la consolidation d’une société civile indispensable pour saisir les enjeux de la consolidation de la démocratie chez nous. Cette démarche impose aux ivoiriens un triple défi.
1) - le défi de l’intégration social qui ne peu être fondée que sur les principes de réflexion critique, de résolution discursive des conflits provoqués par l’exigence d’égalité, d’autonomie, de participation et de justice sociale.
2) Le défi de redynamiser la société civile en favorisant l’éclosion de mouvements sociaux axés sur l’élargissement des droits, avec pour corollaire l’autonomie de la société civile coiffée d’une démocratisation croissante.
3) Le troisième défi concerne davantage l’imaginaire collectif des ivoiriens. Nous ne croyons pas qu’il faille choisir, comme le proposait récemment un leader politique ivoirien, entre la démocratie participative et la démocratie représentative. Les mouvements sociaux doivent cohabiter avec un système de partis concurrentiels qui sont comme le bâti démocratique encadrant l’évolution continue des rapports sociaux.
C’est sur ce terrain de la société civile que les ivoiriens apprendront à élaborer des compromis, à prendre un recul réflexif sur leur propre perspective, recul nécessaire à son élargissement ; qu’ils apprendront à valoriser non la pensée unique mais la pensée convergente ; à reconnaître et à recréer ce qu’ils ont en commun.
C’est dans cette voie qu’ils feront le ménage dans la maison commune, pour que naisse chez eux aussi ce patriotisme et ce nationalisme civique, qu’évoquait Daniel Ouezzin Coulibaly, le lion du RDA, dans sa lettre aux prisonniers du PDCI-RDA, détenus à la prison civile de Grand-Bassam :
<< Je suis malheureux à l’idée de ne pouvoir compter dans cette troupe de choc ! Je vous remercie d’avoir régénéré en moi un espoir mourant.
Vous et nous saurons tout donner pour l’indépendance.
Sachez qu’un militant n’a rien donné s’il n’a donné de sa personne.
Vous ne serez jamais oubliés, heureuses victimes, héros des temps nouveaux. Votre exemple servira à la postérité, certainement plus avide de liberté.>>
Pour les ivoiriens, il existe des liens profonds entre le développement de leur vie nationale et le patriotisme qui les a conduit à affronter les mains nues les chars de l’armée française le 6, 7,8 et 9 novembre 2004. Ce patriotisme à féconder un nationalisme identitaire dangereux pour le vivre ensemble.
Nous avons essayé modestement de l’observer depuis sa source jusqu’à ces manifestations récentes, merci de nous avoir accompagné dans ce voyage vers le message émancipateur de justice et de liberté pour tous, du pharmacien de Trechville, qu’était Jean-Baptiste Mockey.
Merci de votre aimable attention.
Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en communication
Lugano (SUISSE)
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