Les jeunes Akouè: «L’essai de Thiam comme chef canton n’est pas concluant»

Publié le samedi 28 janvier 2012 | Le Nouveau Réveil - En réaction à la déclaration d’une frange de la chefferie traditionnelle qui a animé un point de presse pour dénoncer les

Augustin Thiam.

Publié le samedi 28 janvier 2012 | Le Nouveau Réveil - En réaction à la déclaration d’une frange de la chefferie traditionnelle qui a animé un point de presse pour dénoncer les

agissements de sa jeunesse et surtout réaffirmer leur soutien sans faille à nanan Augustin Boigny N’dri III, le président de la mutuelle des Fils et Filles de N’gokro (Assabou), Diallo Isidore, et celui de la jeunesse communale de Yamoussoukro ont tenu à lever des équivoques pour recentrer le débat. Le premier cité, à savoir Isidore Diallo, a fait la mise au point suivante «Bien que le choix d’Augustin Thiam n’ait pas respecté les règles de l’art traditionnel akan baoulé, ce choix, jusque-là, n’a pas été contesté. Pour nous, il était à l’essai puisque jusque-là, il n’a pas encore été intronisé. Donc que ces chefs sachent que ce n’est pas son mode de désignation qui est mis en cause» A-t-il précisé avant de dire ceci «Aujourd’hui, ce que nous lui reprochons, c’est son comportement vis-à-vis de la population qu’il représente. Un chef ne peut passer le clair de son temps à baigner dans les injures, dans les palabres. Est-ce comme cela qu’on rassemble un peuple ? Je me pose la question. C’est pourquoi, nous jeunes, disons que nous avons le devoir de prendre notre responsabilité pour rectifier le tir. Car aujourd’hui, Thiam Augustin n’est plus en phase avec son peuple. L’essai n’a pas été concluant. Nous demandons aux gardiens de la tradition de se référer à qui de droit pour nous trouver un nouveau chef. Que nos chefs aient le courage de la vérité car le comportement de Thiam n’est pas celui d’un chef Canton. Qu’ils aillent voir tantie Berte, tantie Monique, le Roi d’Abengourou, le roi de Sakassou, les enfants d’Houphouët Boigny et d’autres sachants pour sauver la mémoire d’Houphouët Boigny, le premier chef canton akouè qui, pour ses charges multiples, a laissé nanan N’gôh diriger». Propos approuvé par Kouassi Aimé de la jeunesse communale qui a suggéré «que tous se retrouvent sous l’arbre à palabre pour l’équilibre de l’information»

JEAN PAUL LOUKOU

Après la demande de destitution du chef de Canton par la jeunesse Akouè / La chefferie persiste et signe : « Nanan Boigny N’dri III demeure notre chef de canton »

Publié le samedi 28 janvier 2012 | Le Nouveau Réveil
Suite à la demande de destitution de Nanan Boigny N’dri III, chef du village de Yamoussoukro et chef Canton des Akouè, le mercredi 25 janvier dernier, la chefferie traditionnelle, par la voix de son secrétaire permanent, M. Kouassi Yao Maurice, a animé un point de presse pour décrier le comportement de la jeunesse Akouè qu’il dit « être manipulée ». Par ailleurs, avec insistance, il a, au nom des gardiens de la tradition, fait savoir à l’auditoire que Augustin Boigny N’dri III reste et demeure le Chef Canton et Chef du village de Yamoussoukro. L’intégralité de la déclaration.

La destitution d'un chef de village ne se fait pas aussi facilement comme vous le pensez à plus forte raison celle d'un chef de Canton.

Depuis quelques jours, les journaux font échos de la destitution de Nanan Augustin Boigny III, Chef de village de Yamoussoukro, chef de Canton des Akoué

• Enfin, on se croit où ?
• Dans quelle région sommes-nous ?
• Le peuple akouè est-il en train de perdre ses repères ?

Le choix d'un chef de village en pays akoué obéit à certaines règles ancestrales et divines. Il faut être de la lignée matrilinéaire de la famille fondatrice du village. Nanan Augustin Boigny N'dri III ne souffre aucune contestation sur ce point au niveau du village de Kouassi N'gokro devenu le grand Yamoussoukro. Je voudrais aussi vous rappeler que l'Akan en général et l'Akoué en particulier n'a pas de problème identitaire. En 1986, sur les ondes de Radio Côte d'Ivoire et à la télévision ivoirienne, le Père fondateur de la Côte d'Ivoire moderne, le Président Félix Houphouët Boigny, a dit que ses héritiers sont les enfants de maman Marietou. Nanan Augustin Boigny N'dri III en est un. Une minorité de jeunes manipulés par je ne sais qui, prend le malin plaisir de s'étaler dans les journaux pour réclamer le départ de Nanan Augustin Boigny N'dri III. C'est une méconnaissance de la tradition et des coutumes. Il le dise si bien, Nanan a été choisi par ses pairs. Je voudrais vous signaler que c'est sur proposition de la famille des ayants droit au trône et avec l'accord de la notabilité de N'gokro que le choix a été entériné par ses pairs. Yamoussoukro est de plus en plus uni, car nos frères dioulas ont leur mot à dire dans la gestion et le développement de Yamoussoukro au moins sous l'aire de Nanan Augustin Boigny N'dri III. Nos frères ont repris leur place avec l'élection d'un des leurs comme Député de Yamoussoukro commune. Place qui leur a été prise depuis le départ du Député Siaka Diaby. (Pour mémoire, le petit village de Kouassi Ngokro devenu le grand Yamoussoukro a été construit avec les familles Diabi-Touré-Fofana-Soumahoro et les Sekou Diallo). Jamais sous Nanan Augustin Boigny N'Dri III, Baoulé et Dioula s'affronteront. La collaboration pacifique se pérennise entre toutes les communautés de Yamoussoukro. La preuve, c'est que toutes les ethnies gravitent autour de Nanan Augustin Boigny N'dri III pour développer Yamoussoukro. Je suis surpris que la jeunesse respectueuse des traditions et coutumes puisse décider du départ du chef de Canton et l'imposer à certains chefs traditionnels garants de nos traditions et coutumes. Avec tout le respect que je dois à ces chefs qui ont répondu à l'appel de cette jeunesse, je me demande si ce sont de vrais chefs et comment ont-ils accédé aux trônes dans leur village respectif. Se sont-ils laissé manipuler? Alors dans ce cas, c'est une irresponsabilité intolérable. Le licenciement d'un agent du district relève de l'administration. Si les agents en question pensent que c'est un abus d'autorité, il y a des voies de recours. Mon étonnement, c'est la prise de position d'une frange de la jeunesse communale dans une affaire purement administrative et professionnelle. J'en appelle au calme et à la sérénité des chefs de village, je vous exhorte à faire preuve de sagesse afin que le peuple akouè puisse bénéficier des fruits du transfert imminent de la capitale politique et administrative à Yamoussoukro.

M. KOUASSI Yao Maurice