Côte d’Ivoire : La lettre émouvante des employés licenciés du groupe Cyclone à la PDG Nady Bamba « Vous êtes notre dernier recours »
Par Ivoirebusiness - Côte d’Ivoire. La lettre émouvante des employés licenciés du groupe Cyclone à la PDG Nady Bamba « Vous êtes notre dernier recours ».
Lettre du Collectif des agents licenciés à Nady Bamba, fondatrice du Groupe de presse Cyclone (indemnités de licenciement)
Le Collectif des agents licenciés du Groupe Cyclone vient respectueusement porter à votre attention la situation que ses membres vivent depuis l’année 2020, relativement au non-paiement du reliquat de leurs indemnités de licenciement.
Madame, au mois d’avril 2020, la Direction du Groupe Cyclone a pris une mesure de mise en chômage technique de plusieurs journalistes et agents. La mesure a été motivée par les répercussions du Covid-19 sur la situation financière déjà difficile de l’entreprise.
Il faut souligner que peu avant cette mesure, des difficultés étaient survenues dans le paiement des salaires, entraînant des retards et parfois des arriérés.
C’est ainsi qu’au terme de deux (2) mois de chômage technique, une première vague de licenciement a eu lieu, pour motif économique. Quelques mois après, une seconde vague de licenciement est survenue, toujours pour motif économique. Au total, ce sont 10 agents du Groupe Cyclone qui ont été concernés par la mesure de licenciement pour motif économique.
Madame, au moment où la Direction du Groupe Cyclone procédait au calcul des droits légaux à leur verser, les agents licenciés ont demandé à la Direction de contacter l’Inspection du Travail pour l’assister, afin que le paiement de ces droits ne donne pas lieu à des réclamations qui déboucheraient sur un contentieux.
Mais l’Inspection du Travail ne sera pas associée au calcul des indemnités des agents licenciés.
Hélas, Madame, les craintes des agents licenciés seront confirmées lorsqu’ils saisissent l’Inspection du Travail pour procéder à la vérification du calcul fait par la Direction Groupe Cyclone. Car il apparaît, après le recalcul fait par l’Inspection Travail, que des dispositions de la Loi du Travail et des textes en vigueur ont été méconnues. Il s’avèrera après toutes les vérifications, que le Groupe Cyclone doit aux agents licenciés un reliquat important.
Les agents licenciés vont formuler de ce fait, chacun, une réclamation auprès de la Direction du Groupe Cyclone en déposant les documents comportant des montants exacts à payer.
Par la suite, la Direction du Groupe Cyclone sera convoquée à plusieurs reprises par l’Inspection du Travail pour une conciliation en vue du règlement de ce contentieux.
Après les discussions, un échéancier consensuel a été établi sous l’arbitrage de l’Inspection du Travail et la Direction du Groupe Cyclone s’est engagée, devant l’Inspecteur du travail, à le respecter pour liquider le reliquat dû aux agents licenciés.
Malheureusement, l’échéancier conclu ne sera pas respecté par la Direction du Groupe Cyclone.
Madame, face à ce blocage, nous avons entrepris de nombreuses démarches de conciliation auprès de la Direction du Groupe Cyclone. Mais les agents licenciés n’ont eu droit qu’à des paiements morcelés et espacés ne représentant qu’une faible partie du reliquat de leurs indemnités.
En décembre 2021, les agents licenciés qui se sont toujours inscrits dans la négociation, ont rencontré la Direction du Groupe Cyclone qui s’est engagée à liquider définitivement les indemnités dues à la date du 26 janvier 2022. Hélas, cette date ne sera pas tenue.
Faisant preuve de patience, les agents licenciés ont rencontré à nouveau la Direction du Groupe Cyclone qui fixera la date du 21 février 2022, qui elle non plus, ne sera pas tenue.
Devant l’insistance des agents licenciés, la Direction du Groupe Cyclone a fait une «dernière proposition» pour la période comprise entre le 2 et le 5 mars 2022. Malheureusement, comme les autres fois, cette date n’a pas été respectée.
Depuis lors, la Direction du Groupe Cyclone avec laquelle les agents licenciés n’ont jamais rompu les discussions, n’ose plus proposer de date. De crainte de ne pas pouvoir les tenir. Nous sommes donc dans une impasse.
Madame, hélas, cette situation qui dure depuis près de deux ans a malheureusement eu des conséquences douloureuses. En effet :
– notre regretté Jean Baptiste Essis, qui n’arrivait plus à assurer les frais de ses soins de santé liés à ses difficultés cardiaques faute de moyens financiers et du fait de la perte de sa couverture maladie suite à son licenciement, est décédé le mardi 1er juin 2021, sans avoir perçu le reliquat de ses droits légaux. Aujourd’hui sa famille traverse des difficultés.
– K. Kouassi Maurice, qui revenait du Groupe Cyclone où il s’était rendu le 19 novembre 2020 pour réclamer le reliquat de ses droits légaux, a été victime d’un accident de la circulation dont il se remet difficilement, faute de moyens financiers pour assurer son suivi médical.
Madame, aujourd’hui plusieurs agents licenciés du Groupe Cyclone qui souffrent de diverses maladies ne parviennent plus à se soigner.
Madame, c’est avec beaucoup de joie et de soulagement que nous avons accueilli la nouvelle de votre retour en Côte d’Ivoire, le 17 juin 2021 après les épreuves que vous avez vécues en exil pendant 10 ans.
Il faut dire que depuis votre retour, nous fondons beaucoup d’espoir sur votre implication pour le paiement du reliquat de nos droits. Car, au regard des «difficultés de trésorerie» évoquées par la Direction du Groupe Cyclone, nous sommes convaincus que vous êtes la seule personne en mesure d’apporter une réponse favorable à notre préoccupation. C’est pourquoi nous vous avons saisie de notre situation par un courrier en date du 11 août 2021, dans lequel nous vous avons tout expliqué.
Vous représentez de ce fait notre dernier recours. C’est pourquoi nous plaçons un grand espoir en vous. Ceci est notre cri de cœur.
Dans l’espoir que ce cri de cœur sera entendu et recevra une réponse favorable, veuillez agréer, Madame, l’expression de notre profond respect.
Fait à Abidjan le 31 mars 2022
Pour le Collectif des agents licenciés du Groupe Cyclone
Le Porte-parole
K. Kouassi Maurice