CPI : Des milliers de pro-Gbagbo, au départ de toutes les capitales européennes vers La Haye
Le dimanche 11 décembre 2011 | IVOIREBUSINESS – Près de 10.000 personnes (5000 selon la préfecture de police) en voitures privées ou à bord de cars (11 au départ de Paris) depuis
Le dimanche 11 décembre 2011 | IVOIREBUSINESS – Près de 10.000 personnes (5000 selon la préfecture de police) en voitures privées ou à bord de cars (11 au départ de Paris) depuis
les grandes capitales européennes, ont convergé ce week-end (vendredi et Samedi) à La Haye pour apporter leur soutien à Laurent Gbagbo, le président ivoirien kidnappé en son palais le 11 avril dernier, puis doublement déporté à Korhogo puis à La Haye, à la Cour pénale internationale.
« Du jamais vu », selon des habitants de La Haye, petite ville tranquille de la province néerlandaise, qui est en passe d’être déstabilisée.
Selon Abel Naki, président du Cri-panafricain, « ce n’est qu’un début, la vitesse de croisière sera atteinte dans les toutes prochaines semaines ».
Tous les hôtels de La Haye affiche complet depuis le transfèrement de Laurent Gbagbo le 30 novembre dernier à la CPI.
Les restaurateurs se frottent aussi les mains, eux qui ont vu leurs chiffres d’affaires multiplié par 10.
Le standard téléphonique de Laurent Gbagbo à La Haye, assailli par des milliers d’appels, sonne constamment occupé. C’est une réelle chance d’avoir un interlocuteur au bout du fil.
A La Haye, les habitants se perdent en conjectures, exprimant des soupçons sur la nature réelle du prisonnier politique Gbagbo, se demandant s’il est réellement « ce criminel de guerre » dépeint par les médias occidentaux.
La première comparution de Laurent Gbagbo a eu lieu lundi dernier, audience au cours de laquelle au cours il ne s’est pas privé de dénoncer les conditions de son arrestation "sous les bombes françaises" le 11 avril à Abidjan.
La prochaine audience est fixée au 18 juin 2012.
Les manifestations ont exigé à la CPI « de faire venir ici les vrais responsables des massacres en Côte d`Ivoire, MM. Alassane Ouattara, Soro et les chefs militaires », ont-ils scandé en chœur.
Laurent Gbagbo est soupçonné par la CPI d`être "coauteur indirect" de crimes contre l`humanité lors des violences post-électorales de 2010-2011, à savoir meurtre, viol, actes inhumains et persécution commis par ses forces entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.
Le refus par son rival Alassane Ouattara de reconnaitre sa défaite, pourtant confirmée par le Conseil constitutionnel en première instance,
avait plongé le pays dans une crise meurtrière qui avait fait 3.000 morts.
Aujourd’hui dimanche, ont lieu les premières législatives post-crises. Le FPI, le principal parti d’opposition a appelé les ivoiriens à les boycotter pour cause d’insécurité, d’emprisonnement de ses cadres, d’exil de ses membres, de transfèrement de Gbagbo à la CPI, et de gel des avoirs de plusieurs centaines de pro-Gbagbo.
Catherine Balineau