Après la libération de 20 prisonniers LMP , le FPI hausse le ton: Laurent Akoun « Nous ne ferons jamais profil bas… »

Publié le lundi 14 novembre 2011 | L'Inter - Les ex-détenus se disent prêts à reprendre le combat.

Laurent Akoun, secrétaire général du FPI.

Publié le lundi 14 novembre 2011 | L'Inter - Les ex-détenus se disent prêts à reprendre le combat.

Le temps était à la fête mais aussi au recueillement samedi 12 novembre au siège du Congrès national de la résistance pour la démocratie (CNRD) à l’occasion d’une cérémonie d’accueil des 20 prisonniers de l’ex-Majorité présidentielle (LMP). 16 sur les 20 ex-détenus ont répondu présent à l’appel pour cette manifestation en leur honneur. La joie se lisait sur les visages, la volonté de poursuivre le combat pour lequel ils ont été emprisonnés pendant plus de six mois au nord du pays était affichée. En présence du président du CNRD, Bernard Dadié, le secrétaire général par intérim du Front populaire ivoirien (FPI), Laurent Akoun, n’a pas mâché ses mots. Il a répondu à Amadou Soumahoro du Rassemblement des républicains (RDR) qui appelait récemment les élargis de LMP à « faire profil bas ». « Cela fait pitié de dire qu’il faut faire profil bas. C’est plutôt la loi qu’il faut respecter. Nous ne ferons jamais profil bas », a martelé Laurent Akoun. Il a adressé aux ex-prisonniers des mots d’encouragement et de réconfort, leur traduisant ainsi l’affection du FPI et du CNRD. « Vous avez fait cette prison parce que vous êtes des acteurs qui ont une conviction. Comptabilisez le temps passé dans ces goulags du nord comme un gain. Nous sommes fiers de vous, du combat noble que vous avez mené. Cette lutte ne connaitra son épilogue qu’à la libération du dernier prisonnier », a affirmé M. Akoun, assurant que tuer un combattant ou l’emprisonner ne tuera pas le combat. Au nom des « anciens taulards », l’ex-ministre Kata Kéké a prié que les autres cadres de LMP encore détenus soient libérés. « A Boundiali, hier matin (vendredi, Ndlr) ils étaient 10 à rester en prison. Que c’était triste. Mais rassurez-vous, ils sont forts, le moral est haut », a-t-il déclaré, faisant souffler sur cette belle cérémonie un vent de tristesse. Poursuivant, il a passé aux responsables du CNRD et du FPI un message des personnalités encore détenues à Boundiali. C’était émouvant. « Camarades, vous tenez le bon bout, gardez le cap et surtout ne vous inquiétez pas pour nous », a-t-il rapporté. Avant d’exprimer sa gratitude aux Mgrs Marie-Daniel Dadié et Paul Dakoury pour leur soutien en vivre et en prière. Kata Kéké a affirmé que les ex-prisonniers sont disponibles et prêts à reprendre le combat. « Nous sommes prêts à travailler », a-t-il dit. Tous les élargis du FPI et de LMP présents ont reçu une fleur de couleur rose pour leur dire akwaba !

Serge Boguhet (Caméraman à la RTI) accuse Jeff Aka

« Je n’ai plus peur de la prison ! ». Les mains levées, il balançait les deux doigts comme le font les militants du Front populaire ivoirien (FPI). Le caméraman de la télévision nationale, Serge Boguhet, libéré de la prison de Bouna, était samedi au siège du Cnrd, pour dire sa part de vérité et crier sa colère contre des responsables de la Rti, principalement Jeff Aka, réalisateur à la Radiodiffusion télévision ivoirienne. « La réalité, c’est que quand les blancs ont cassé la télévision, on a pris les caméras pour aller émettre chez Tagro et c’est de chez Tagro que l’ancien directeur m’a demandé de garder les caméras, que je devais remettre ensuite au nouveau responsable de la RTI », a-t-il expliqué avant d’accuser. « C’est Jeff qui m’a trahi, ce n’est pas quelqu’un d’autre. Le 11 avril, il m’a appelé pour me dire que Dégny Mexent dit que je détiens des armes à la maison. Jeff est venu chez moi le lundi 17 avril, il a pris une valise de micro et une caméra. Nous avons compté les caméras, elles étaient au nombre de 10. Jeff me disait qu’on le nommerait directeur. Mes malheurs viennent de Jeff mais je lui souhaite longue vie », a accusé l’ex-taulard. Il a nié avoir gardé des armes à son domicile pendant la crise post-électorale, rappelant qu’il est caméraman et non militaire.

Hervé KPODION