Côte d'Ivoire : Une Coalition nationale pour le changement (CNC) est née pour une alternance démocratique
Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Côte d'Ivoire. Une Coalition nationale pour le changement (CNC) est née pour une alternance démocratique.
Une Coalition nationale pour le changement vient de connaître son scellage officiel (le 15 mai 2015) par la signature d'une charte, à Abidjan (Riviera). Cet espace qui regroupe des talents de ressources diverses, doit travailler consciencieusement à la construction du bien-être des populations ivoiriennes. La coalition devra donc se donner tous les moyens pour contraindre le pouvoir à aller dans le sens de l'organisation d'élections crédibles, ouvertes, transparentes pour être incontestables. Notre pays, terre d'espérance, d'hospitalité et de fraternité a accueilli des ressortissants de nombreux pays sans retenue. Cette ouverture, qui a été souvent considérée par certains comme de la naïveté, a connu en retour une ingratitude indescriptible et d'autres revers sans nom. La situation actuelle donne l'impression - et c'est ce qu'il y a de positif - que les Ivoiriens sont désormais sensibilisés sur l'amour du frère et de la soeur, sur le sens d'une réelle solidarité, sur l'attachement à un pays et sur le sens de l'intérêt collectif.
Certains des fils et filles de notre pays, parce qu'ils veulent garder le pouvoir - qu'ils ont eu dans les conditions que nous savons -, et conscients de ne pouvoir s'assurer sa prolongation de façon légale, s'ingénient à perpétuer des actes de violence, d'intimidation, de violation flagrante des droits de l'homme et du bafouement éhonté de la liberté d'expression. Où est la démocratie qu'on nous a promise ? Ceux qui ont le pouvoir pensent qu'ils devraient le garder en pourchassant d'autres fils et filles du pays, maintenant ainsi d'autres en exil dont ceux qui vivaient déjà à l'étranger mais qui ne peuvent aussi aller dans ce pays parce qu'également menacés, alors que la Côte d'Ivoire garantissait d'antan la libre circulation des personnes et des biens.
Koulibaly, Essy, Akoun, KKB, Abou Drahamane, Banny et les autres doivent en toute humilité et dans la solidarité travailler à l'édification de « l'Ivoirien nouveau ». C'est celui qui a l'amour et le respect du bien collectif, qui doit intégrer que chacun doit être à la place qu'il mérite, qui doit être tolérant, qui doit avoir le sens de la gestion des priorités et avoir le respect de l'autre.
En mutualisant les expériences et les compétences, en s'employant à gérer les ressources humaines de façon efficiente, en restant à l'écoute et en s'ouvrant, les responsables de la CNC pourront rassembler les Ivoiriens et les Ivoiriennes vers un destin maîtrisé. Il s'agit surtout de contraindre Ouattara et Bakayoko à comprendre que dans ce pays de plus d'une soixantaine d'ethnies - qui connaît un brassage séculaire des populations -, les ressortissants d'une seule partie du pays ne peuvent pas imposer leurs humeurs aux autres parce qu'ils ont les moyens réels ou supposés de commettre de la violence à grande échelle. Les Ivoiriens et Ivoiriennes parce que très édifiés aujourd'hui, devront regarder dans le sens de leur intérêt collectif, en excluant toutes dimensions qui dispersent inutilement les énergies pour ne se concentrer que sur les enjeux majeurs et centraux de la lutte.
En scellant la CNC, nous voudrions tous croire que toutes les leçons des échecs multiples, de la culture du nombrilisme, de l'égocentrisme, des feintes insoupçonnées, de l'accaparement, parfois du sectarisme et des positionnements intéressés, surtout des élites – qui ont fait trop de torts – ont été tirées. Koulibaly, Essy, Akoun, KKB, Banny, Abou Drahamane et les autres ont la grande responsabilité de ne pas décevoir les Ivoiriens. Nous devons intégrer chacun à son niveau que s'il y a une solidarité entre les principaux acteurs de l'opposition, Ouattara et Bakayoko auront du mal à menacer, à emprisonner et à brimer à tour de bras des Ivoiriens qui ont des opinions contraires aux leurs -.
Trop d'espoirs ont été déçus parce que ceux qui ont incarné par le passé l'espérance, ont oublié d'où ils venaient, une fois qu'ils ont accédé aux responsabilités. C'est le lieu de dire que nous sommes aussi là parce que des acteurs se sont montrés inconséquents hier par la gestion de contingences personnelles alors que le peuple grondait et ruminait son incompréhension. Les Ivoiriens voudraient croire que des espoirs ne seront pas cette fois-ci déçus. Ces mêmes Ivoiriens, conscients que la liberté s'arrache de hautes luttes, sont prêts à se rassembler pour travailler collectivement au bien-être de chacun.
Avec cette grande coalition qui vient de naître, cet instrument noble qui doit être à la hauteur où on l'attend - au lieu d'être cosmétique -, il sera question de créer les conditions d'une alternance démocratique, si le pouvoir devient lucide pour jouer le jeu. Sinon, le changement passera par la sortie des tenants de ce pouvoir s'ils restent sourds aux aspirations d'un peuple qui ne peut plus supporter de vivre sous une dictature féroce. Les élites doivent donc s'interroger à chaque instant pour réévaluer leurs approches. Les acteurs de la CNC demandent au peuple de s'approprier cette grande structure. Ils ont en retour le devoir de ne pas décevoir.
Une contribution de Claude KOUDOU