Présidentielle 2015 - Inéligibilité de Ouattara: "Seul Gbagbo peut de nouveau rendre légitime la candidature de Dramane Ouattara", par Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)
Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Isaac Pierre BANGORET (Écrivain) "Seul le Président Laurent Gbagbo peut de nouveau rendre légitime la candidature de Dramane Ouattara".
Le RDR, après le PDCI de Bédié, vient de désigner Dramane Alassane Ouattara candidat à la présidentielle de 2015. Il nous faut lever, de manière définitive, toute équivoque sur la candidature contestée de Dramane Ouattara, qui met notre pays face au dilemme politique suivant : choisir Ouattara ou la Côte d’Ivoire. Qui soutient la candidature de Dramane Ouattara choisit, en effet, d’effacer la Côte d’Ivoire de la carte, parce qu’elle ne répond à aucune disposition juridique de notre pays. Sa candidature, dans ce contexte politico-juridique, suspend automatiquement notre Constitution, dissout notre Parlement, toutes les institutions de la République, et fait de Dramane Ouattara l’État de Côte d’Ivoire, car sa volonté, ses dires, ses décisions ont la primauté sur toute notre administration. La question n’est pas de savoir si nous aimons ou non Ouattara. Les membres du RDR et du PDCI-RDR se doivent de surmonter leurs émotions pour appréhender, de manière objective, le chemin qu’ils nous demandent d’emprunter ; il s’agit de celle de la force et non de la LOI. Toute personnalité politique qui réussirait désormais en Côte d’Ivoire à constituer une armée pourrait fouler aux pieds notre Constitution, nos lois, nos Institutions. Si nous appliquons au Burkina Faso le principe de réciprocité : croyez-vous qu’un Ivoirien peut se permettre d’imposer au peuple Burkinabé sa candidature à la présidentielle 2015, alors qu’elle n’est pas conforme à la Loi fondamentale de ce pays ? Surmontons nos égoïsmes, nos intérêts personnels, si nous voulons laisser en héritage à nos enfants un pays où il fait bon vivre, où les loups ne se permettront pas de dévorer, jour et nuit, les agneaux, les brebis, parce que le pâturage ivoirien n’aura plus d’enclos (plus de Loi fondamentale pour protéger chaque ivoirien). Dramane Ouattara, candidat du RDR, ne fait que confirmer le désir du clan Ouattara (et non des militants de ce parti) d’annexer la Côte d’Ivoire, en détruisant la pierre angulaire de notre Loi fondamentale : l’article 35. Ivoiriens, nous ne voulons pas voir brûler l’héritage que nous ont laissé nos pères. Il nous suffit de parcourir l’article relatif à Kiébré Seydou du mont Péko publié le lundi 23 mars 2015 sur Connectionivoirienne.net, et d’analyser les propos d’Adama Sankara, représentant des Ivoiriens d’origine burkinabé, pour discerner les pièges politiques futurs de Dramane Ouattara, qui attend de faire du foncier rural, le feu, qui, selon lui, dévorera notre pays. Trente mille clandestins d’origine burkinabé qui se sont introduits dans le parc naturel du Mont Péko, avec l’aide des soldats de Ouattara, se doivent de le rétrocéder à la coopération Suisse qui le reboisera à terme. Aujourd’hui leur situation est qualifiée de catastrophe humanitaire, et à San Pedro, Ouattara a décidé « d’anéantir » tous les groupes armés qui sévissent dans cette zone de notre pays. Ouattara a la faculté de susciter le désordre et de se présenter ensuite comme le seul capitaine capable de rétablir l’ordre. Nous sommes confrontés à ces situations déplorables lorsque des hommes comme Dramane Ouattara refusent de respecter les lois qui régissent notre pays, notre Loi fondamentale. Lorsque nous parlons de la catastrophe humanitaire des trente mille clandestins burkinabé, n’oublions pas d’évoquer celui des exilés ivoiriens qui ont fui leurs terres à cause des milices de Ouattara. Des groupes armés se sont constitués de chaque côté pour défendre des prétendus acquis. Les problèmes relatifs au foncier rural se rencontrent dans tous les pays du monde. La solution n’est pas « d’anéantir » les membres de ces groupes armés mais de proposer des solutions conformes aux lois ivoiriennes sur
le foncier rural. Dramane Ouattara inéligible, le dos au mur, voudrait plutôt s’en servir pour brandir un autre document comparable à celui de l’ivoirité, sur la catastrophe humanitaire des travailleurs étrangers clandestins, les apatrides de la Côte d’Ivoire qui ignoreraient leur pays d’origine. Ban Ki-Moon et Sarkosy, qui gagne du terrain en France, pourraient, tous les deux, s’en servir pour écrire avec Dramane un autre scénario apocalyptique sur notre pays, en nous privant, cette fois-ci, « d’eau et d’électricité », après l’embargo sur les médicaments, afin que la Loi fondamentale de notre pays soit de nouveau foulée au pied. Pour éviter toute catastrophe apocalyptique à notre pays où nous voulons que tous ses habitants vivent en harmonie, il serait bon de suggérer aux conseillers de Dramane Ouattara, qui ne consacre aucun moment de son temps à la réflexion politique, ce scénario, qui lui offre une porte de sortie honorable. Il lui faut, en effet, créer un contexte juridique conforme à notre Constitution susceptible de lui permettre de rendre légitime sa candidature à la présidentielle de 2015. Ce contexte lui est offert par le président Laurent Gbagbo, qui s’est servi de l’article 48 pour défendre le peuple ivoirien, les intérêts de la République, et non les siens. Il ne s’agit pas de faire de cet acte politique un cas de jurisprudence, mais de restaurer plutôt l’ordre politique qui existait avant la guerre, qu’il a déclenchée contre les Institutions de notre pays, en considérant que le contentieux électoral de 2010 ; le litige n’est pas encore vidé, comme l’a relevé Madame Simone Ehivet Gbagbo face à ses juges. L’on considérera alors nul et non avenu les décisions de Choï (de la CEI) et de Yao N’Dré (de la Cour constitutionnelle) et sauverait ainsi la face de tous les acteurs nationaux et internationaux de cette crise. Une telle attitude poserait les jalons d’une paix durable en Côte d’Ivoire puisque devront être libérés et dédommagés tous les prisonniers politiques dont le président Laurent Gbagbo, son ministre Blé Goudé, son épouse ainsi que tous les prisonniers militaires. L’argent du contribuable ivoirien servirait à mettre un baume au coeur de tous ceux qui sont meurtris dans leur chair dans les deux camps, créerait ainsi les conditions de la paix et ne servirait plus à entretenir les armées de l’ONU, de la France et des milices pro-Ouattara. Tous les exilés ivoiriens rentreraient en Côte d’Ivoire afin que le foncier rural dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire soit abordé et résolu dans une ambiance fraternelle. Si l’on considère que le litige électoral n’est pas vidé alors l’article 48 et les dispositions prises par le président Laurent Gbagbo rendraient légitime la candidature de Dramane Ouattara et de tous les candidats à la présidentielle de 2015. Cependant le fait de restaurer l’ordre politique qui existait avant la guerre suspendrait toutes nos institutions et nous ferait adopter automatiquement la solution politique du PIT ; il s’agit d’une « Conférence nationale souveraine ». Une telle solution remettrait les compteurs politiques à zéro, puisqu’elle est adoptée face à un blocage politique. La candidature de Dramane Ouattara ne répondant à aucune disposition juridique de la Côte d’Ivoire, l’acte politique du RDR, qui le choisit comme candidat exprime la volonté de ce parti politique d’intenter un coup d’état contre notre pays, contre nos Institutions, contre notre Constitution. Dans un tel contexte politico-militaire, toute insurrection armée qui viserait à renverser Dramane Ouattara serait légitime. Il appartient donc aux Ivoiriens, et aux habitants de notre pays de prendre en main leur propre destin pour nous éviter le pire, l’anarchie qui provient de toute attitude politique propre aux régimes fascistes de Mussolini et d’Hitler, qui ont choisi de suspendre leur Loi fondamentale afin de gouverner au moyen des armes et de la terreur.
Une contribution par Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)
NB: Le titre est de la rédaction