Débats et Opinions: Le Maroc, l'autre base arrière de Ouattara et de Compaoré?

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Alassane Ouattara visite Blaise Compaoré (président burkinabé déchu) à Yamoussoukro le mardi 04 novembre 2014.

La première base arrière de Ouattara fut le Burkina Faso. Cette affirmation
est confirmée par les témoignages audio-visuels du soldat assassiné IB, et
par la présence de nombreux soldats et mercenaires burkinabé sur le sol
ivoirien. Une fois le pouvoir d’État conquis, au moyen des armes, les
soldats en provenance du Burkina Faso qui ont porté au pouvoir Ouattara se
rendent, désormais, au Maroc, pour leur formation militaire. Les objectifs
principaux de ces missions au Maroc sont connus ; il s’agit de donner à
ces derniers une formation d’officiers, dans le but de substituer les
officiers FDS et de conquérir, de nouveau, dans les mêmes conditions, le
pouvoir d’État, durant les présidentielles de 2015. Nous pouvons, pour
notre propre gouverne, faire, à juste titre, une analyse plus profonde des
faits suivants : L’article écrit par Sylla A. de Soir Info, et publié le
mardi 5 février 2013 sur Connectionivoirienne.net rapporte les informations
suivantes: « Les commandants Koné Gaoussou dit Jah Gao et Morou Ouattara
ont quitté la Côte d’Ivoire, depuis mi-janvier 2012, pour le Maroc. Ils
sont dans le Royaume chérifien précisément à l’Ecole royale
d’infanterie (Eri) de Benguerir pour une formation de trois mois. Benguerir
est une ville du Maroc située à 72 km de Marrakech. C’est dans ce
chef-lieu de la Province de Rehamna, dans la région de Marrakech-Tensift-Al
Haouz, que se trouve la plus grande base militaire marocaine. L’Eri de
Benguerir n’a donc pas été choisie par hasard pour accueillir les
ex-commandants de zone (Com’Zone) de Boundiali, Jah Gao et de Bouna, Morou
Ouattara. Ces deux officiers font partie de l’unité des «Forces
spéciales» mise en place, le jeudi 4 août 2011, par le chef de l’Etat,
Alassane Ouattara. Adjoints du lieutenant-colonel Doumbia Lancina, Commandant
de cette unité, Jah Gao et Morou sont en train de prendre, en ce moment, des
cours d’officiers. En clair, ils reçoivent des formations de combats,
d’état-major et de renseignements » . De nombreux autres soldats proches
de Ouattara ont entrepris le même voyage. Le second fait assez récent qui
mérite notre attention est le bref séjour de Compaoré au Maroc et son
retour en Côte d’Ivoire relaté sur le site YABILADI : « Bien qu’il
n’y ait pas d’accord de justice entre le Maroc et le Burkina Faso, le
premier ministre du pays ouest africain avait demandé aux autorités
marocaines de « mettre le président Compaoré à la disposition de la
justice burkinabé », si « une plainte est déposée contre lui ». Le
retour de Compaoré en Côte d’Ivoire devrait enlever une épine du pied
aux autorités marocaines. Fatou Bensouda, la justicière de l’Afrique, et
la CPI, se hâtent de demander la déportation à la Haye d’une femme,
Simone Ehivet Gbagbo, députée ivoirienne, épouse du président ivoirien
Laurent Gbagbo, mais reste de marbre face aux crimes commis par un protégé
de la France ; Blaise Compaoré, qui survole librement l’Afrique. Simone et
Laurent Gbagbo à la Haye nous rappellent les récits douloureux des familles
africaines séparées à jamais à Gorée durant la traite négrière. Au
moment où ces hautes personnalités, ces universitaires africains
émérites, élus du peuple ; Laurent et Simone Gbagbo, sont traités, à
l’image de leurs ascendants noirs, envoyés comme esclaves aux États-Unis
d’Amérique, les descendants de ces derniers y sont canardés, comme des
lapins, par des policiers blancs. Nous avons, de nos jours, des Africains
comme Ouattara, Bensouda, prêts à accompagner, à cautionner cet affront
fait aux Noirs, ignorant que leurs propres descendants subiront le même
sort, si rien n’est fait pour mettre fin à cette ignominie. Il est temps
que les Ivoiriens, dans leur ensemble, comprennent que la lutte pour la
libération de Gbagbo, de Blé Goudé et de Simone Ehivet Gbagbo, est menée
pour leur propre libération et celle de leurs enfants, qui courent, eux
aussi, le risque d’être tués comme des lièvres au pays de l’Oncle Sam
parce qu’ils sont simplement des Noirs. Que les citoyens marocains et leur
Souverain aident les Africains à effacer de leur mémoire collective le
rôle joué par le monde arabe dans la traite négrière, en ne permettant
pas que leur pays soit impliqué
dans cette forme moderne de traite négrière dont sont victimes les
Ivoiriens, des Africains, qui dans un passé, pas trop lointain, défendirent
le trône des Alaouites. Que le peuple marocain se souvienne, en effet, de
Moulay Rachid, né d’une esclave noire. Le sultan Moulay Ismaïl
(1672-1727), un des plus illustres des Alaouites, demi-frère de Rachid, mort
accidentellement à Marrakech, succéda à son frère défunt. Il imposa son
autorité sur l’Empire chérifien grâce à une armée composée de milices
d’esclaves-soldats noirs en provenance de l’Afrique Occidentale et du
Pachalik marocain de Tombouctou. Ces valeureux guerriers appelés les
Abidal-Bukhari furent des combattants d’élite qui affermirent
l’autorité des Alaouites. Ces derniers étaient, évidemment, les «
frères » de Moulay Rachid, né d’une esclave noire. Les Marocains ne
peuvent oublier ce pan de leur histoire, en faisant de leur pays une autre
base arrière de Ouattara, pour endeuiller des familles ivoiriennes. Blaise
Compaoré, nullement inquiété par la CPI de Fatou Bensouda est de retour en
Côte d’Ivoire pour simplement prêter main-forte au président-banquier
Ouattara, qui est loin d’être un stratège militaire capable de donner du
fil à retordre aux vaillants militants du FPI qui ont porté, avec
intelligence et finesse, à la tête de leur parti politique, l’intrépide
résistant Laurent Gbagbo, élu à une majorité écrasante. Qui mieux que
Compaoré s’est, en effet, infiltré au sein de notre Armée nationale,
sous les apparences d’un artisan de paix ? Qui mieux que Compaoré dispose
d’une importante base militaire en Côte d’Ivoire ? Compaoré ne recule
devant rien pour accomplir les basses besognes commanditées par la France.
Avec son retour, il devient, auprès d’un Ouattara souffrant, le bras armé
du régime d’abidjan qui refuse la contradiction, la démocratie, le
suffrage universel. Il espère protéger ainsi son héritage politique,
économique au Burkina Faso, grâce au soutien de ses alliés ivoiriens et
français. C’est, en effet, du Maroc que sont aussi venus les puissants
exilés politiques de l’opposition ivoirienne qui se sont violemment
opposés à la candidature de Gbagbo à la tête de son parti politique, le
FPI. Fatou Bensouda, qui a fait du dossier Gbagbo une affaire personnelle, a,
de son côté, tissé des liens indissolubles avec le Maroc puisque son
époux est un maroco-gambien (Wikipedia). Si à toutes ces figures
incontournables de la crise ivoirienne nous ajoutons les origines
algériennes, maghrébines, de l’épouse de Ouattara, nous ne pouvons que
relever, dans un premier temps, le rôle géopolitique joué par le Maroc
dans la déstabilisation de notre pays. Le Royaume chérifien apparaît comme
une seconde base arrière de Ouattara où se rencontrent les taupes du FPI et
les adversaires de Laurent Gbagbo. Les prochains jours nous permettront de
mieux observer le fin stratège Compaoré devenu, certainement, le Chef
d’État major officieux de Ouattara pour décapiter le FPI, et installer
son « frère ». Cette fois-ci, les ennemis de notre pays, de notre
Constitution, de la paix véritable, seront emportés, engloutis, grâce au
Très Haut, par leurs propres flots. Ces ennemis de la paix, du bonheur, de
la liberté des peuples africains seront pris à leurs propres pièges
puisqu’ils sont désormais coupés de leurs principales sources
d’information ; le cheval de Troie introduit au sein du FPI ayant été
éventré, et les taupes démasquées dans leur majorité. Le peuple
burkinabé se doit surtout de comprendre que Compaoré étant, à présent,
à leurs portes, nous nous devons de resserrer nos rangs, en invitant les
compatriotes du milicien burkinabé Ouremi, à renoncer à leurs basses
besognes. Les Ivoiriens et les Burkinabé se doivent d’assumer leur propre
destin et de discuter d’égal à égal avec la France. Les Noirs ne sont
pas nés pour devenir d’éternels laquais et être tués, à bout portant,
comme du gibier, sur toute la surface de la terre, du fait de la couleur de
leur peau. La souveraineté, la bonne gouvernance, la liberté passent par la
prise de conscience de notre propre dignité. Nous ne sommes pas l’anneau
manquant entre les singes et les hommes (les Blancs), nous sommes des êtres
humains à part entière. C’est de cela qu’il s’agit !

Une contribution par Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)