Crise politique au Burkina: Ouattara convie les leaders du MPP à Abidjan ?
Par AIP - Ouattara convie les leaders du MPP à Abidjan ?
Ouagadougou- Selon des sources proches de la présidence ivoirienne, le Chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a convié les leaders du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), la nouvelle formation de l'opposition, à venir échanger avec lui sur la crise politique en cours au Burkina Faso.
Cette rencontre, prévue pour le 7 février prochain sur les bords de la Lagune Ébrié, viserait à rassurer l'opposition burkinabè et à rattraper la maladresse commise par le Président de l'Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro qui avait publiquement déclaré être dépêché à Ouagadougou par le président ADO pour adresser un message de "soutien fort " au Président Blaise Compaoré? Rien n'est moins sûr.
De toute évidence, la sortie de M. Soro à l'issue de son audience avec le président du Faso début janvier a été mal ressentie par l'opposition et une grande partie de l'opinion publique burkinabè. Dans l’intervalle, le téléphone rouge a fonctionné à plein régime entre Abidjan et Ouagadougou et les initiatives n'ont pas manqué pour tenter de désamorcer la crise. Alassane Ouattara s'appuyant notamment sur le chef de la diplomatie burkinabè, Djibril Bassolé, pour essayer de colmater les brèches. En vain ...
Sur place ici à Ouagadougou, une équipe de médiateurs chapeautée par l'ex et éphémère Président Jean Baptiste Ouédraogo, affirme s'être "autosaisie" pour empêcher "une implosion sociale" présumée. Selon nos informations, le médiateur en chef aurait déjà entrepris des contacts avec les principaux protagonistes afin de déboucher sur "une transition apaisée". De fait, la principale pomme de discorde semble désormais être la nature de la transition et non plus le référendum.
Que mijote Blaise Compaoré?
Selon une source digne de foi, «le président du Faso pourrait renoncer à l'idée du référendum mais souhaiterait en échange une prolongation de deux ans de son mandat pour bien préparer la transition». Une proposition que l'opposition rejetterait en bloc et en détails. «Il sait depuis longtemps qu'il doit quitter son mandat en 2015. Il a été pris à son propre piège», a ainsi déclaré l'avocat Me Bénéwendé Sankara, rejoint dans cette position par d'autres ténors de l'opposition. «L'idée de la prolongation du mandat de deux ans est loufoque et anti constitutionnelle. La transition doit commencer dès maintenant pour bien préparer la présidentielle de 2015», a indiqué un ténor du MPP.
Au demeurant, la crise politique au Burkina ne laisse pas indifférent les dirigeants de l'Union Africaine et ceux plus près de la CEDEAO. Un chef d'Etat d'Afrique de l'Ouest s'est ainsi dit, en privé, prêt à œuvrer pour «organiser une sortie honorable au Président Compaoré en 2015». Avec en ligne de mire une fonction de médiateur à l'ONU ou à l’OIF.
Pour l’heure, retranché dans son palais de Kosyam - au point de manquer le récent sommet de l'Union africaine, l'intéressé s'est emmuré dans un silence cathodique, laissant prospérer la rumeur en attendant que la bataille entre son "moi et son surmoi" lui apporte l'éclaircie tant attendue.
AIP