Côte d’Ivoire : Le ministre Gnénéma Coulibaly annonce que la requête de mise en liberté provisoire des pro-Gbagbo sera soumise aux juges

Par IVOIREBUSINESS - la requête de mise en liberté provisoire des pro-Gbagbo sera soumise aux juges, selon Gnénéma Coulibaly.

Le garde des sceaux, ministre de la justice, des droits de l’homme et des libertés Mamadou Gnénéma Coulibaly, a annoncé jeudi que sur les ondes de la radio ONUCI-FM, que la requête de mise en liberté provisoire des pro-Gbagbo sera soumise aux juges.
Il répondait ainsi à la demande formulée mardi par le chef de l’Etat lors de son adresse à la nation, dans laquelle il annonçait avoir demandé à la justice nationale, de "réexaminer" à nouveau la mise en liberté provisoire des autres détenus pro-Gbagbo.

"J’ai demandé que la justice réexamine à nouveau la mise en liberté provisoire pour d’autres détenus de la crise postélectorale", a déclaré Alassane Ouattara qui s’exprimait sur les antennes de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI, service public) à l’occasion du nouvel an.
Les plus emblématiques des prisonniers politiques du régime Ouattara sont l’Ex-première Dame Simone Ehivet Gbagbo et Charles Blé Goudé, tous deux réclamés par la Cour pénale internationale (CPI). Mais le régime Ouattara refuse désormais de les extrader à la CPI, préférant les juger par une justice ivoirienne reconnue comme étant encore incertaine et expéditive.

Tous les prisonniers politiques du régime Ouattara se sont retrouvés en prison à l’issue de la sanglante crise postélectorale qui a secoué le pays de décembre 2010 à avril 2011, faisant plus de 3000 morts officiels, mais 15000 morts selon d’autres sources, après le refus d’Alassane Dramane Ouattara de reconnaitre sa défaite à l’élection présidentielle face à son rival Laurent Gbagbo, défaite dument constatée par le Conseil constitutionnel, organe législatif suprême du pays dont les délibérations ne souffrent aucun recours. Mais M. Ouattara, avec l’aide de son ami Nicolas Sarkozy, Président français d’alors, et l’Onu avec la Communauté internationale, a opéré un putsch contre Laurent Gbagbo, en le kidnappant en son palais le 11 avril 2011. Ce dernier est aujourd’hui détenu à la Cour pénale à La Haye, où la procureure Fatou Bensouda peine à trouver les preuves des accusations portées contre lui. Ce qui fait dire à plusieurs analystes que Laurent Gbagbo est pris en otage par la CPI.

La justice ivoirienne a accordé en décembre 2012, la liberté provisoire à neuf prisonniers pro-Gbagbo. Parmi eux, Gilbert Marie Aké N’gbo, le dernier Premier ministre de Laurent Gbagbo, les anciens ministres Désiré Dallo, Christine Adjobi et Jean-Jacques Béchio.

Sur la liste, figuraient également le syndicaliste Basile Mahan Gahé ainsi que Norbert Gnahoua Zibrabi, directeur de publication de deux quotidiens pro-Gbagbo, Maho Glofiéhi, un chef de milice de l’Ouest, et Ibrahim Magassa, un homme d’affaires franco-ivoirien. Enfin, le Commandant Dua Kouassi, l’aide de camp de Laurent Gbagbo, faisait aussi partie de la liste.

Le 5 août 2013, la justice ivoirienne a encore annoncé l’élargissement de 14 détenus pro-Gbagbo dont Pascal Affi N’guessan, Président du Front populaire ivoirien (Fpi) et Michel Gbagbo, fils de l’ex-Chef de l’Etat ivoirien.

Au nombre des militaires pro-Gbagbo encore détention, se trouvent notamment le Général Brunot Dogbo Blé (condamné à 15 ans de prison), les Commandants Séka Séka Anselme et Jean Noël Abéhi.

Eric Lassale