Avant les plaidoiries, l’avocat de Dogbo Blé annonce les couleurs «L’innocence de mon client est avérée»
Le 11 octobre 2012 par Le Nouveau Courrier - Le procès contre le Général Dogbo Blé Brunot et autres entre dans sa phase décisive à partir de l’audience de ce jour, consacrée aux plaidoiries des
Le 11 octobre 2012 par Le Nouveau Courrier - Le procès contre le Général Dogbo Blé Brunot et autres entre dans sa phase décisive à partir de l’audience de ce jour, consacrée aux plaidoiries des
avocats. Au total six plaidoiries seront entendues, dont quatre de la défense, un avocat constituant la partie civile qui n’est autre que l’avocat du RDR, Me Coulibaly Soungalo, abondamment cité dans l’affaire et celui du procureur militaire, Ange Kessy. Durant une semaine de procès, se sont succédé à la barre mis en cause et témoins dans l’affaire. Les premiers jours du procès, on avait vu et découvert le principal accusé, le Sergent-chef Lago Léo mener les débats, argumenter et porter des accusations. Il s’était parfois même érigé en donneur de leçon ou en un ange gardien des témoins, les rassurant au sujet de leur sécurité – au nom d’on ne sait quelles entrées au sein d’un pouvoir qui devrait pourtant lui en valoir d’avoir tué, comme il le dit, le colonel Adama Dosso ! Du jamais vu au cours d’un procès sérieux, où le principal accusé mène tout le monde dans sa barque à commencer par le président du tribunal, Kangah, qui ne se prive pas de voler à son secours lorsqu’il semble coincé par des questions vicieuses des avocats du Général Dogbo Blé. Au fil des témoignages de ses présumés complices, et surtout de l’homme à abattre, de la principal cible de ce procès, le Général Dogbo Blé, les accusations du sergent-chef Lago ont commencé à fondre comme neige au soleil. Il a du coup perdu de sa superbe et de son assurance. Ce colosse gaillard, au terme des différentes comparutions à la barre d’accusés et de témoins, avaient presque fondu, du moins en apparence et surtout moralement. La plupart des témoins clés et ordinaires se sont succédé à la barre. A partir de ce matin, toute la place est faite aux différentes plaidoiries des avocats et du procureur militaire. «Nous sommes confiants» Selon Me Djirabou, l’un des avocats assurant la défense du Général Dogbo Blé, il n’y a aucun sur l’innocence de son client. Selon lui, c’est désormais à eux, avocats de la Défense, de jouer leur rôle et aussi au juge de jouer le sien, pour que le droit soit respecté. «Nous sommes confiants. Nous avons suivi le dossier depuis l’instruction. Il nous reste à nous avocats de jouer notre rôle (les plaidoiries, ndlr) et au juge de jouer le sien. Nous croyons à l’innocence de notre client», a fait savoir Me Djirabou, hier mercredi 10 octobre à la fin de l’audience. A la fin des différentes plaidoiries, le juge sera face à son destin et à l’histoire. Confirmer l’existence d’une justice des vainqueurs à forte odeur politique ou dire le droit rien que le droit au regard des faits.
Frank Toti
Procès des officiers supérieurs ex-Fds: La sérénité de Dogbo Blé fait trembler le pouvoir
Le 11 octobre 2012 par Le Temps - Le général Dogbo Blé affiche pendant son procès, une sérénité qui fait trembler le pouvoir. Au point que dans la cour de Ouattara, on se demande aujourd’hui «sur quoi compte-t-il».
C’est un avant-goût de ce qui attend le monde entier à la cpi, au procès du Président Gbagbo. De grands moments de vérités que redoutent déjà, ceux qui ont déporté ce grand homme d’Etat dans cette prison onusienne. En pensant le tenir ainsi loin de Ouattara pour qui, il n’y a d’Etat de droit que dans la traque des pro-Gbagbo. Après la déportation du Président Gbagbo à La Haye, il voulait aussi y envoyer le général Dogbo Blé. car toutes les tentatives pour le démarcher à sa cause se sont avérées vaines. Le pouvoir ivoirien s’est finalement trouvé obligé de revoir ses prétentions à la baisse. Après plus d’un an de détention arbitraire, le général Dogbo Blé est depuis quelques jours, devant la justice de Ouattara qui ne voit que ses criminels dans les rangs des ex-Fds. Dans le goulag de Korhogo, il ne fait que subir les pires humiliations. Son séjour carcéral se résume en fait, entre traitements inhumains et chantages de toutes sortes pour qu’il applaudisse le pouvoir actuel. comme si c’est ce qui donnerait une légitimité à Ouattara. «Si tu reconnais Ouattara comme Président, on va te libérer ». Cette phrase, cet officier supérieur de l’armée ivoirienne l’a peut-être entendue plus de mille fois. Mais il est resté égal à lui-même, digne, car il veut simplement que la vérité soit sue dans la crise ivoirienne. ce qu’il essaie de faire depuis le début de son procès, même si le commissaire du gouvernement, Ange Kessy avec qui il s’affichait hier dans la défense de la côte d’Ivoire, a déjà le verdict en poche. c’est bien lui qui pour plaire à son nouveau maître disait à qui veut l’entendre, qu’il aura la peau des officiers dits pro-Gbagbo. Il a alors commencé la messe comme la veut Ouattara. Mais Dogbo Blé n’est pas un général fuyard, qui au premier coup de feu, se retrouve dans le camp de son ennemi. Même dans les moments difficiles, il affiche une sérénité qui ébranle le pouvoir. Au point que dans la cours de Ouattara, certains ne font que se demander «sur quoi compte-t-il?». En réalité, le général Dogbo Blé ne compte que sur la vérité. Même si en côte d’Ivoire, le faux tente désormais de se couvrir maladroitement de pâles couches de vérité. Quelques jours après le début de son procès, le pouvoir qui s’attendait sûrement à tout sauf à un homme serein et sûr de lui, se trouve bien sonné. Et les hauts parleurs de ouattara complètement à la peine, ne se sont pas gênés de mettre sur la place publique, ce qui se dit au palais. «Dogbo Blé nargue la justice», ont même écrit certains confrères visiblement sonnés par les révélations de ce général de brigade qui ne fait que donner le tournis à la mafia qui attaque la côte d’Ivoire. Malgré les pires tortures et les chantages, Dogbo Blé est resté égal à lui-même. La marque des vrais généraux. Il a même enfoncé le clou en début de semaine par ses déclarations qui ont fait le tour du monde. «J’ai défendu la République. Je suis en paix avec ma conscience et avec Dieu», a-t-il lâché. Des propos que Ouattara ne voulait sûrement pas entendre à ce procès de la honte. on se rappelle qu’avant le début de cette mascarade judiciaire, le pouvoir avait appelé jean-Marc Simon au secours. Anciennement ambassadeur de France en côte d’Ivoire au plus fort de la crise postélectorale, jean Marc Simon a fini par s’aligner sur les ingérences maladroites de Sarkozy dans la crise ivoirienne. Alors que c’est su de tout le monde diplomate abidjanais que cet ambassadeur français se plaignait continuellement de l’acharnement de Sarkozy sur le Président Gbagbo. Depuis, jean Marc Simon n’a fait qu’aligner les bourdes en côte d’Ivoire, bottant toujours en touches, toutes les convenances liées à sa fonction. on l’a vu remercier de vives voix, le Président Bédié pour «avoir accepté de ne pas aller au deuxième tour». L’homme s’est laissé trahir par sa pensée, car on n’avait pas à demander pardon à Bédié de ne pas aller au deuxième tour, s’il a été battu au premier tour. Mais sans peut-être le savoir, ce diplomate français mettait sur la place publique, tout le complot mis en place dans cette élection en côte d’Ivoire pour venir à bout du Président. La semaine dernière, quasiment sorti de nulle part, jean Marc Simon est encore intervenu comme un cheveu sur la soupe, dans ce procès de Dogbo Blé. Et comme toujours, sur les ondes de rfi, la même radio foncièrement anti-panafricaine. Sa sortie obéissait à un objectif principal, à savoir saper le moral de ce général avant son procès. Mais ça été peine perdue. car le général Dogbo Blé n’est pas Mangou, encore moins Kassaraté qui ont pris la poudre d’escampette aux premiers coups de kalache dans la ville d’Abidjan. Le général Dogbo Blé fait actuellement la fierté de la jeunesse ivoirienne, n’en déplaise au pouvoir
ivoirien. «Mais Dogbo Blé, c’est un garçon. C’est un homme. C’est ce qu’on appelle général», ce sont des propos qui se font entendre dans la ville d’Abidjan depuis le début de ce procès. En fait, c’est le prix de la constance et de la vérité. Dogbo Blé a refusé toutes les compromissions qui lui ont été faites avant son procès. Parce qu’il ne se reprochait sûrement rien. Il a simplement tenu à l’éclatement de la vérité, au prix de sa vie. Pour que le monde découvre ce qui s’est réellement passé en côte d’Ivoire, pendant la crise postélectorale. Dans les rangs du pouvoir, ceux qui ont très vite fait de crier victoire doivent certainement se mordre les doigts aujourd’hui. C’est vrai qu’il sera condamné. Parce qu’Ange Kessy, n’est que l’exécutant d’une mascarade judiciaire. Bien avant ce procès, il avait même envoyé une sorte de message aux Ivoiriens et au général Dogbo Blé. En annonçant la prison à vie pour son frère d’arme, c’est comme s’il lui disait, «on me dit de te condamner à vie». Mais comme on le dit trivialement à Abidjan, «il y a un Dieu pour les justes». La vérité commence à rattraper au palais de justice, le commissaire du gouvernement, seulement en quelques jours du procès. La côte d’Ivoire découvre avec ahurissement, que pendant la crise postélectorale, c’est Ange Kessy qui a demandé que le domicile du colonel Dosso soit perquisitionné trois fois. ce qui veut dire qu’il en sait beaucoup sur l’assassinat de cet officier. c’est peut-être maintenant que ouattara découvre cette vérité au même titre que les Ivoiriens. S’il veut vraiment la lumière sur cette mort, il devrait donc ouvrir de nouvelles enquêtes orientées cette fois, vers Ange Kessy, le commissaire de son gouvernement.
Guehi Brence