Réconciliation nationale / Charles Konan Banny : «Notre pays est menacé »
Publié le mercredi 26 septembre 2012 | Notre Voie - « La meilleure prise de conscience, ce sont les affres que nous avons subis de la guerre, mais malheureusement nous avons tous oublié ce que
Publié le mercredi 26 septembre 2012 | Notre Voie - « La meilleure prise de conscience, ce sont les affres que nous avons subis de la guerre, mais malheureusement nous avons tous oublié ce que
nous avons vécu (...) Il n’y a pas d’avenir et de paix sans pardon (...) Notre pays est menacé, arrêtons nos petites querelles. Les Ivoiriens n’ont pas touché le fond, car il y a pire, comme ça été le cas en Somalie. Ce pays a réussi cependant à se réconcilier. C’est donc possible pour nous. La chose importante que vous puissiez faire pour la paix et la réconciliation, c’est de cultiver toujours l’esprit rotarien qui doit être diffusé partout ». C’est le message délivré par le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), l’ex-Premier ministre, Charles Konan Banny, à ces poulains rotariens le 22 septembre dernier, à l’hôtel Pullman d’Abidjan-Plateau. C’était au cours d’une conférence publique portant sur le thème : « la paix par le service ».
Comment faire du service, un moteur de réconciliation ? A cette question, M. Banny a répondu que la meilleure façon d’éloigner le spectre de la guerre et de cultiver la paix, c’est de bannir l’injustice, d’établir la primauté du droit, de développer la considération pour son semblable et d’envisager la différence non comme un motif de haine et de mépris, mais bien au contraire, comme une source d’enrichissement mutuel. La recherche de la paix, dira-t-il, implique, dans le cas de la Côte d’Ivoire, une justice transitionnelle. « Cette réconciliation nationale peut être recherchée par des méthodes variées et complémentaires. En effet, notre pays possède un savoir. Les conflits, même les plus graves, se résolvent par l’effet communément admis de pratiques culturelles apaisantes et restauratrices des équilibres qui ont été perturbés. Lorsque l’esprit est apaisé, il s’ensuit une paix sociale véritable », a-t-il soutenu. Selon le président de la Cdvr, ce sont les politiques qui menacent le plus la paix dans le monde et particulièrement dans notre pays. « La paix est absente de la Côte d’Ivoire depuis de longues années. Les violations massives des droits de l’homme affectent le pays tout entier. On peut faire la politique en disant la vérité. Ce sont les responsables politiques qui menacent la paix », a déploré Charles Konan Banny. Qui précise que l’homme peut, par sa pensée et ses actes, menacer la paix ou la préserver. Pour lui, le préalable à la paix, c’est la réconciliation nationale. « La Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) travaille à ramener la paix en recherchant les causes, la vérité, les violations, l’identification et l’indemnisation des victimes qui doivent être au cœur du processus. Pour se faire, des consultations nationales se feront. La réconciliation passe par la recherche d’un nouvel équilibre au sein de notre société ». Au cours de cette cérémonie des rotariens, la somme d’un million de fcfa a été collectée pour les orphelins de Zouan-Hounien, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Djè Abel
Seydou Diarra, Camille Aliali, Bernard Dadié… : Ils volent au secours de Banny
Publié le mercredi 26 septembre 2012 | Nord-Sud
Charles Konan Banny et son équipe en charge de la réconciliation s’abreuvent à la source des «Vieux» pour le succès de la mission de concorde nationale. Au nombre des mohicans, Seydou Elimane Diarra, Séry Gnoléba, Barthélémy Kotchy, Bernard Dadié, Jean Konan Banny, Lambert Amon Tanoh. Avec eux, Emile Kéi Boguinard, Auguste Daubrey, Jule Hié Néa, Albert Hoba et Bernard Oulaï Tiabas. A la résidence de Camille Aliali où la rencontre s’est déroulée, pendant un peu plus de trois heures, les doyens ont partagé avec la Cdvr leur vision de la réconciliation dans «l’intérêt de toute la Côte d’Ivoire». «Depuis quelque temps, la Commission dialogue, vérité et réconciliation a entrepris de rencontrer les partis politiques, les femmes, les jeunes, les Ong, le clergé et aujourd’hui il a demandé à rencontrer quelques anciens de la vie publique», a indiqué M. Aliali. « Nous avons encouragé la commission à poursuivre sa mission en demandant à tous les Ivoiriens, quels que soient les problèmes qui nous ont opposés, d’oublier le passé pour construire l’avenir. L’avenir c’est pour vous les jeunes», s’est-il exprimé. Le cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) a ajouté : «nous avons connu une période où nos aînés nous avaient tracé une voie : la voie de la sagesse, du travail bien fait, la construction nationale. Nous souhaitons que la Commission s’attelle à cette mission pour que la paix revienne dans notre pays pour le bonheur de tous». Toutes ces personnalités d’idéologies politiques diverses ont influencé la vie de la Côte d’Ivoire il y a quelques années en arrière.
Bamba K. Inza