Zone Uemoa : la BCEAO table sur une croissance de 1,3%

Par APA - Zone Uemoa. La BCEAO table sur une croissance de 1,3%.

© Autre presse par DR Tiémoko Meyliet KONE, gouverneur de la BCEAO.

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) devrait enregistrer une croissance de 1,3% en 2020, contre 6,1% en 2019, rapporte un communiqué de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) parvenu ce lundi à APA.

La zone économique composée du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo n’entrera donc pas en récession malgré les chocs engendrés par la pandémie du nouveau coronavirus.

En effet, si la baisse de l’activité économique dans l’Union a été principalement impulsée par les secteurs tertiaire et secondaire dont les valeurs ajoutées ont baissé respectivement de 3,4% et 3,6% au deuxième trimestre 2020, la valeur ajoutée du secteur primaire s’est quant à elle accrue de 3,1%, en raison de la bonne tenue de la production agricole.

Le secteur primaire, avec notamment la production agricole en termes d’occupation de la population active, étant l’activité économique dominante dans l’Union pourrait expliquer la relative bonne santé économique de l’espace communautaire.

Par ailleurs, le communiqué qui rend compte de la réunion du Comité de Politique Monétaire du 21 septembre 2020 informe que le taux d’inflation est ressorti à 1,7% après 1,2% un trimestre plus tôt et que cette situation est essentiellement imputable au renchérissement des céréales locales, des produits de la pêche, des légumes frais ainsi que des tubercules et plantains, en raison de la perturbation dans les circuits de distribution due au contexte de la pandémie de Covid-19.

Selon les dernières projections, informe la note, le taux d’inflation est attendu en moyenne à 1,8% en 2020 et à 2,0% en 2021.

A l’horizon de huit trimestres, soit à fin juin 2022, le taux d’inflation devrait se situer à 2,3%, dans la fourchette cible (entre 1,0% et 3,0%) définie pour la mise en œuvre de la politique monétaire de l’Union, signale le document.

Partant de ces analyses, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2,00% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure inchangé à 3,0%, conclut la note.

ARD/te/APA

Le Communiqué de presse de la réunion du Comité de Politique Monétaire du 21 septembre 2020

Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a tenu, le lundi 21 septembre 2020, sa troisième réunion ordinaire au titre de l'année 2020, par visioconférence à partir des locaux de la BCEAO, sous la présidence de Monsieur Tiémoko Meyliet KONE, Gouverneur de la Banque Centrale, son Président statutaire.

Le Comité a passé en revue les principales évolutions de la conjoncture économique internationale et régionale au cours de la période récente, ainsi que les facteurs de risque pouvant affecter les perspectives à moyen terme d'inflation et de croissance économique de l'Union.

Au titre de la conjoncture internationale, le Comité a noté que la propagation de la pandémie de coronavirus (Covid-19) à l'échelle de la planète et les mesures prises pour l’endiguer ont entraîné une forte baisse de la croissance mondiale. Dans ce contexte, l’activité économique dans la plupart des pays du monde a connu au deuxième trimestre 2020, une contraction plus prononcée qu'au premier trimestre. En outre, les perspectives de reprise, soutenues par l’assouplissement graduel des mesures de restriction de mobilité à partir de juin 2020 et les politiques de relance mises en œuvre par les Gouvernements, restent fragilisées par les craintes de l’apparition d’une deuxième vague de la pandémie. Selon le Fonds Monétaire International, l’activité économique mondiale connaîtrait en 2020 une récession sévère, avec une baisse de la production mondiale de 4,9%, après une hausse de 2,9% en 2019.

Sur les marchés internationaux, l’orientation baissière des cours des matières premières observée au premier trimestre 2020 s’est accentuée au deuxième trimestre, sous l’effet des répercussions négatives de la pandémie sur les chaînes de production et la demande globale de biens et services. Selon les données de la Banque Mondiale, les prix de l’énergie ont enregistré une contraction de 35,8% durant le deuxième trimestre 2020, après un fléchissement de 18,4% au trimestre précédent. Les cours des produits de base non énergétiques ont également connu un repli de 4,5% sur le deuxième trimestre 2020, après la baisse de 1,1% au premier trimestre. Toutefois, les métaux précieux, dont l’or, ont poursuivi leur renchérissement, avec une progression des prix de 6,2%, après 5,4% un trimestre plus tôt.

Examinant la conjoncture interne, le Comité a relevé que l'activité économique dans l'UEMOA s’est également ressentie des effets de la propagation de la pandémie à partir du mois de mars 2020 dans tous les États membres. Le PIB a reculé de 2,0% au deuxième trimestre 2020 par rapport à la même période de l’année précédente après une hausse de 3,2% un trimestre plus tôt. La baisse de l'activité économique dans l'Union a été principalement impulsée par les secteurs tertiaire et secondaire dont les valeurs ajoutées ont baissé respectivement de 3,4% et 3,6% au deuxième trimestre 2020. Par contre, la valeur ajoutée du secteur primaire s’est accrue de 3,1%, en raison de la bonne tenue de la production agricole. Au total, pour l’ensemble de l’année 2020, l’Union enregistrerait une croissance économique de 1,3%, après une réalisation de 6,1% en 2019.

L'exécution des budgets des Etats membres de l'Union au premier semestre 2020 s’est ressentie, à l'instar de la plupart des pays du monde, des mesures prises pour endiguer la propagation du virus et limiter ses effets économiques et sociaux. Les premières estimations disponibles laissent apparaître un creusement important du déficit budgétaire, base engagements, dons compris, par rapport à son niveau de la même période de l'année 2019. En effet, il s’est chiffré à 6,1% du PIB à fin juin 2020 contre 2,7% un an plus tôt.

Au plan monétaire, la masse monétaire de l'Union a poursuivi sa consolidation, avec un accroissement de 13,2% à fin juin 2020, tiré essentiellement par les crédits aux Etats membres qui ont progressé de 43,2%, en lien avec le financement des importantes dépenses induites par la riposte face à la crise sanitaire. Les réserves de change de l'Union se sont consolidées sur une base annuelle, assurant la couverture de 6,2 mois d'importations de biens et services à fin juin 2020.

Le taux d'intérêt moyen des opérations d'injection de liquidité sur le guichet de refinancement à une semaine de la BCEAO s'est établi à 2,46% au deuxième trimestre 2020 contre 2,90% au trimestre précédent. Depuis le 24 juin 2020, il se situe à 2,00%.

Abordant la situation de l'inflation dans l'Union, le Comité a relevé que le niveau général des prix à la consommation a légèrement augmenté durant le deuxième trimestre 2020. Le taux d'inflation est ressorti à 1,7% après 1,2% un trimestre plus tôt. Cette situation est essentiellement imputable au renchérissement des céréales locales, des produits de la pêche, des légumes frais ainsi que des tubercules et plantains, en raison de la perturbation dans les circuits de distribution due au contexte de la pandémie de Covid-19. Selon les dernières projections, le taux d'inflation est attendu en moyenne à 1,8% en 2020 et à 2,0% en 2021.

A l'horizon de huit trimestres, soit à fin juin 2022, le taux d'inflation se situerait à 2,3%, dans la fourchette cible (entre 1,0% et 3,0%) définie pour la mise en œuvre de la politique monétaire de l'Union.

Sur la base de ces analyses, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangés le taux d'intérêt minimum de soumission aux opérations d'appels d'offres d'injection de liquidité à 2,00% et le taux d'intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l'Union demeure inchangé à 3,0%.

Fait à Dakar, le 21 septembre 2020

Le Président du Comité de Politique Monétaire

Tiémoko Meyliet KONE