Urgent - Kofi Annan, ancien Secrétaire général de l'Onu, désavoue Ouattara: “Si Gbagbo n'est pas coupable, il doit être libéré »
Par IVOIREBUSINESS - Kofi Annan désavoue Ouattara à Abidjan “Si Gbagbo n'est pas coupable, il doit être libéré ».
Kofi Annan, ex-secrétaire général de l'ONU et président du Groupe ‘’The Elders’’ en visite en Côte d'Ivoire depuis 48 heures, animait hier une conférence de presse à l'Hôtel Ivoire Sofitel d'Abidjan Cocody. Concernant l'audience sur le verdict du procès du Président Laurent Gbagbo qui s'est tenue le 09 octobre dernier, c'est un véritable pavé dans la mare que cet allié du régime Ouattara a jeté. Pour lui, « si Gbagbo n'est pas coupable, il doit être liberé». Autrement dit, si la Cour pénale internationale décide que Laurent Gbagbo n'est pas coupable des accusations portées à son encontre, elle doit le libérer purement et simplement. Et cette décision de la CPI devra être acceptée par tout le monde, y compris le camp Ouattara. Venant d'un homme comme Kofi Annan, au cœur de grandes intrigues internationales ayant conduit au kidnapping du Président Gbagbo en son Palais le 11 avril 2011 par l'Onuci et la France, on comprend aisément que la libération de Laurent Gbagbo se précise de jour en jour. Et les informations selon lesquelles Kofi Annan serait venu en Côte d'Ivoire préparer le retour de ce dernier se confirment un peu plus.
Selon nos informations, ce revirement de l'ancien secrétaire général de l'ONU, ne serait pas du goût de son poulain Alassane Dramane Ouattara, qui a fait du maintien du Président Laurent Gbagbo à la CPI, la priorité de ses priorités. Une note secrète envoyée par le régime Ouattara à la CPI afin que Laurent Gbagbo ne soit pas libéré, vient d'être découverte par notre confrère « Aujourd'hui » (11/10).
A la question d'un confrère de savoir si la libération et le retour de Laurent Gbagbo étaient les conditions nécessaires pour une réconciliation véritable en Côte d 'Ivoire, le président des Elders a affirmé que cela était du seul ressort et de la seule responsabilité de la CPI. Mais selon lui, au cas où cette dernière décidait que Laurent Gbagbo n'était pas coupable, elle devrait le remettre en liberté. Voilà qui est clair comme de l'eau de roche.
Kofi Annan a toutefois invité les collaborateurs du Président Gbagbo à travailler avec le régime pour la réinstauration d'un État de droit, solide, et prospère en Côte d'Ivoire, car la réconciliation nationale était un processus long qui devra impliquer tout le monde.
Selon lui, réconciliation nationale et justice sont étroitement liés. Il a donc plaidé pour la fin de la justice à sens unique ou justice des vainqueurs : ‘’tous ceux qui ont commis des crimes contre l’humanité doivent être traduits en Justice, de façon impartiale et sans complaisance’’, a martelé le président du groupe de sages The Elders.
Serge Touré