Suppression de primes, baux administratifs, etc... : Ça grogne encore dans l`armée /Ce que les militaires demandent à Ouattara

Publié le mardi 5 juillet 2011 | L'Inter - Des voix se font entendre encore au sein de l'armée. Ça murmure de mécontentement au niveau de la grande muette et des éléments ont

Ouattara et ses généraux, le 21 mai 2011 à Yamoussoukro.

Publié le mardi 5 juillet 2011 | L'Inter - Des voix se font entendre encore au sein de l'armée. Ça murmure de mécontentement au niveau de la grande muette et des éléments ont

décidé de faire savoir l'objet de ce
qu'ils appellent leur ''tristesse''. Selon les interlocuteurs, qui nous ont joint pour
marquer une sorte d'indignation, un message émanant du chef de l'Etat leur a été
transmis depuis la semaine dernière, qui fait état de la suppression de certains
avantages les concernant. «Le président veut diminuer nos soldes. Il a décidé de
réduire de 50.000 F CFA nos salaires mensuels. Alors que parmi nous, il y en a qui
ont 6 ou 7 enfants. Avec le coût élevé de la vie actuellement,on ne peut même pas
payer un sac de riz. Comment allons-nous nous en sortir?», nous ont communiqué au
téléphone, d'un numéro caché, des éléments des Forces Républicaines de Côte
d'Ivoire (nouvelle appellation de l'armée ivoirienne). Ces derniers, selon qui le
message est passé dans toutes les casernes le jeudi dernier, vont même plus loin en
déplorant l'implication des baux dont ils sont bénéficiaires dans ces réformes les
concernant. «En décembre, on nous dit qu'ils vont toucher les baux. Les baux seront
cassés. Chacun devra alors se débrouiller pour se loger comme il peut avec son
indemnité logement qui lui sera versé dans sa solde. C'est triste. Tout le monde est
triste actuellement», ont indiqué nos interlocuteurs, qui ont décidé de plaider auprès
du chef de l'Etat pour obtenir une diligence de sa part. «Nous demandons pardon au
président de la République, qu'il revienne sur sa décision. Nous avons de nombreuses
charges. Comment allons-nous nous en sortir, si on nous retire ces privilèges?»,
supplient les éléments des ex-Forces de défense et de sécurité anonymes que nous
avons eu au téléphone. Véracité des faits oblige, nous avons joint d'autres sources,
qui ont confirmé l'effectivité de l'information sur la réduction des avoirs des hommes
en tenue. Toutefois, nos sources ont plutôt parlé de la suppression des primes de
guerre communément connues sous l'appellation de ''hauts les cœurs'' d'un montant
de 50.000 F CFA consentie au plus fort de la crise ivoirienne, d'abord aux ex-FDS au
front, puis généralisées par la suite. Ainsi, la réduction dont il est question ne
toucherait pas les soldes réelles des hommes en tenue. Mais, il s'agirait juste d'un
retour à la normalité, passée la période de la guerre pour laquelle l'ex-régime
s'employait à leur reverser une prime ''d'encouragement''. D'ailleurs, une deuxième
source contactée dira qu'il ne s'agit pas d'une suppression, mais d'un simple décalage
dans le paiement desdites primes, juste pour prendre en compte les nouveaux entrants
dans l'armée au niveau des soldes. Plus tard dans la soirée, le ministre délégué à la
défense, intervenant sur le plateau de la télévision nationale à 20h, a confirmé la
décision de suppression. Laquelle, selon M. Paul Koffi Koffi, est une mesure juste
d'équité pour éviter de faire des frustrations au sein de la nouvelle armée composée
aussi bien des ex-FDS bénéficiant des ''hauts les cœurs'' et les Forces armées des
forces nouvelles (FAFN), qui n'en touchaient pas. Selon les chiffres avancés par le
ministre délégué à la Défense, c'est la somme de 200 millions de F CFA qui était

reversée mensuellement aux ex-FDS, mais, dans un contexte de belligérance, qui
n'est plus le même aujourd'hui. D'où la nécessité d'harmonisation des soldes à son
niveau, au moment où il est question de fondre les volontaires pour l'armée nouvelle
des ex-FAFN, qui ne bénéficiaient pas de cette prime, dans les ex-FDS. Ainsi donc,
comme l'a précisé le ministre Koffi Koffi, la page des primes est tournée. Nouvelle
armée, plus de ''hauts les cœurs''. En ce qui concerne les baux, nos sources contactées
allient rumeur et vérité, sans pouvoir en dire davantage. «Ce sont des rumeurs
auxquelles on est habitué. On entend chaque fois qu'on va enlever les baux, mais ça
n'est jamais arrivé. Et chaque fois, ça continue ainsi», nous a répondu un officier
bien au cœur de ce dossier.

F.D.BONY