Sortie médiatique de Ouattara sur TF1: La vérité triomphera du mensonge !

Le 20 septembre 2011 par Correspondance particulière - Alassane Dramane Ouattara, a effectué son énième tour de pigeon-voyageur

ADO sur CNN lors de son séjour américain.

Le 20 septembre 2011 par Correspondance particulière - Alassane Dramane Ouattara, a effectué son énième tour de pigeon-voyageur

sur la France. Le prétexte trouvé cette fois, est la cérémonie de remise du prix Houphouët Boigny pour la paix. Passons le nombre pléthorique de personnalités hétéroclites composant sa délégation, allant de présidents d’Institutions, de ministres, aux suiveurs de la république. Le tout, bien entendu, aux frais du contribuable ivoirien. Des chefs d’Etats françafricains non plus, n’ont pas manqué à l’appel. Soit ! Nos projecteurs aujourd’hui, tout comme ceux de la chaîne de télévision française TF1, seront braqués sur l’invité du jour, Monsieur Alassane Ouattara, qui à l’occasion, a accordé un entretien à cette chaîne privée. Premier hic, réception d’un chef d’Etat, sur un plateau de journal télévisé. Ce rôle de président de seconde zone dans lequel se complait Ouattara, et cela lui sied à merveille, ne devrait d’ailleurs étonner tous ceux qui suivent attentivement l’actualité ivoiro-française. Recevoir un chef d’Etat, telle une banale personnalité, au cours d’un journal d’une chaîne de télé privée, fut-elle la propriété d’un riche homme d’affaire français appelé Bouygues, ami personnel de Nicolas Sarkozy, ne saurait être vu comme un honneur. Avec tout le respect dû à son rang, si du moins il en a, on s’étonne qu’un président d’une république, de surcroit de la Côte d’Ivoire et donc représentant les ivoiriens, se présente pour un entretien d’à peine quelques minutes. Deuxième hic. Ouattara se présente sur le plateau de 20h. Récite des réponses à sept petites questions bien préparées. Disparait aussitôt de l’écran. Cet entretien à la sauvette, laisse croire que l’homme voulait d’une certaine façon échapper aux ‘’manifestants de la liberté’’, anti Sarkozy-Ouattara-Wade-Aziz, qui, à l’annonce de l’arrivée de ces chefs d’Etats africains sur le sol français, se sont donnés rendez-vous via les réseaux sociaux, pour réserver à ces arrivants un accueil des plus ‘’chaleureux’’. L’on a encore à l’esprit, les manifestations de rue dans la ville de Paris, notamment devant le siège de l’Unesco où se tenait la cérémonie de remise du prix. Cette médiatique et surtout expéditive sortie du filleul de Sarkozy, cache en réalité une stratégie savamment ficelée entre Paris et Abidjan. Jetons-y un regard critique.
Dans la forme, cela se conçoit aisément, il s’agit de répondre aux besoins impératifs de publicité pour la chaine de télé TF1. Ensuite, il s’agit, sur ordre du sarkozy, bien sûr d’envoyer un message subliminal à l’opinion publique française. Car souvenons-nous que depuis l’intervention de l’armée française dans la crise ivoirienne, le régime de Sarkozy n’a de cesse du justifier son ingérence dans cette crise ivoirienne. Il faut donc pour les autorités françaises, montrer le bien-fondé de leur intervention militaire. Montrer à travers les propos flatteurs Ouattara, que ce dernier est le bon cheval sur qui Sarkozy a misé par rapport à Laurent Gbagbo le nationaliste. Le tout sur fond de pré campagne présidentielle en France.
Dans le fond, on remarque que les questions de la journaliste ont d’emblée tourné autour de la capture (et non ‘’capturation’’ !), et l’emprisonnement du Président Laurent Gbagbo. Comme on l’entend souvent, selon des observateurs: « L’ombre de Gbagbo planera sur la Côte d’Ivoire, tout au long (si Dieu le veut, ndlr) du mandat d’Alassane Ouattara » et nous ajouterons qu’il hantera aussi longtemps encore la conscience, s’ils en ont, de ces assassins français, ivres du sang des fils et filles de la Côte d’Ivoire. Sur la question se rapportant au lieu de détention, et la date du jugement de ce dernier, Ouattara affirme : « Laurent Gbagbo est (…) en résidence à Korhogo dans de bonnes conditions.... (…), une résidence bien équipée... ». Qu’est ce qu’une ‘’résidence bien équipée’’ et ‘’bonnes conditions’’ si l’on n’a pas la possibilité d’aller et de venir ? Valéry Giscard d'Estaing, ex-président français, pouvait affirmer à ce sujet: « La prison c'est la privation de la liberté d'aller et de venir et rien d'autre ». Il faut donc appeler les choses par leurs noms, même si Ouattara se refuse à l’avouer, Laurent Gbagbo est en prison, lui, sa femme, son fils, et ses collaborateurs et avec eux, de façon symbolique, tous les ivoiriens qui se reconnaissent en l’homme, en ses idéaux pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique. Ouattara dit avoir du respect pour la dignité et de la considération pour Gbagbo. Des propos qui contrastent nettement avec ceux de Maître Emmanuel Altit Avocat du Président Gbagbo, Avocat inscrit à la Cour Pénale Internationale, qui dénonce les conditions insupportables de détention du Président Gbagbo à Korhogo. Dans un rapport en date le 10 août 2011, il écrit : « Le Président reste enfermé 24 heures sur 24 dans une chambre close, à peine éclairée, aux fenêtres bouchées. Il n'est autorisé à en sortir que lors de repas frugaux qu'il prend avec son médecin, lui aussi détenu au secret. Il ne dispose pas d'affaires personnelles et il lui est interdit d'en faire venir. Au contraire, la volonté systématique d'humiliation de ses geôliers se manifeste dans le fait que depuis quatre mois, il est forcé à porter les mêmes vêtements et de dormir dans les mêmes draps; il lui est interdit aussi de se faire couper les cheveux... ».
La loi sera la même pour tous, clame l’invité du jour. L’impunité ne sera pas tolérée. (…) Les violations de droits humains, les crimes seront punis. Oui, cela se comprend aisément : quand il s’agit des pro-Gbagbo, point n’est besoin de faire des enquêtes. Ils sont systématiquement emprisonnés ou traqués. Quant aux tueurs de Ouattara, l’ont devra attendre d’hypothétiques rapports d’enquêtes que lui, Alassane Ouattara, devra personnellement superviser, bien sûr, en tant que juge et partie. Pourtant de nombreuses organisations des droits de l’homme, dont la cellule des droits de l’homme de l’Onuci, ont déjà publié des rapports accablants ses chefs de guerre et leurs apprentis-sorciers. A quand donc cette ‘’loi’’ sera-t-elle la même pour tous et que l’impunité ne sera plus tolérée ? Seul Dieu nous le dira un jour ! Voilà ainsi présentée cette justice à double vitesse que refusent de voir et dénoncer les média occidentaux.
Sans ciller, Ouattara, annonce : «… nous sommes en période de réconciliation ». Vous avez dit réconciliation ? C’est bien lui et ses tueurs à gages, avec l’aide des la forces franco-onusiennes qui ont semé la mort et la désolation dans ce pays. Bombardant, pillant, assassinant et brûlant tout sur leurs passages. Kidnappant le président élu par les ivoiriens et faisant de lui un prisonnier. Ouattara le sait très bien : la libération, sans condition, de Laurent Gbagbo et de tous les prisonniers politique, reste la condition sine qua non pour un début de réconciliation en Côte d’Ivoire. Même s’il feint de le savoir, cette vérité le rattrapera tôt ou tard. Alors, de qui Ouattara veut-il se moquer ? Ce que Ouattara ne dit pas aussi, en affirmant : « Nous avons maintenant la paix », c’est que des milliers d’ivoiriens sont encore en exil hors du pays, vivants dans des conditions parfois inhumaines. N’étant toujours pas à l’abri d’arrestations, voire d’exécutions. N’a-t-il pas, il y a quelques semaines, réhabilité les prisons en Côte d’Ivoire ? Ces prisons, en vérité n’attendent, ni plus ni moins, que ces ivoiriens black-listés et attendus de pied-ferme par le régime de Ouattara.
A la question sur la relance économique, notre super-économiste, sourire aux lèvres, répond : « La Côte d’Ivoire va connaître en 2012, un taux de croissance de 8%... ». Que fait-il d’extraordinaire ou que fait-il de plus que le Woudy de Mama ? On se souvient que ce dernier aussi, en pleine crise et surtout avec seulement une moitié du pays, avait réalisé, des prouesses sur le plan économique, sans rien quémander de l’extérieur. On n’a même envie de dire à Ouattara, au-delà des chiffres, auxquels le citoyen lambda ne comprend d’ailleurs absolument rien, les ivoiriens veulent du concret. Surtout dans leurs assiettes et dans leurs poches. Ils veulent aussi être débarrassés de tous ces voyous et meurtriers armés incontrôlés, qu’il a déversé aux quatre coins du pays, pendant que policiers et gendarmes sont absents dans plusieurs régions du pays, sans armes, ni équipement nécessaires.
Parlant des relations entre la France et la Côte d’Ivoire, notre invité affirme : « (elles ndlr) sont actuellement très fortes ». Ouattara reste redevable à la France, qui peut encore en douter ? En effet, le Président Gbagbo lui-même, parlant des relations avec la France, a qualifié ces relations de ‘’rapport dialectique du cavalier et de la monture’’. Ici, Sarkozy=cavalier et Ouattara=monture. Et Gbagbo d’ajouter : « … Je reste persuadé que (…), quelles que soient la qualité et la quantité du foin que le cavalier donne à la monture, la position de celui-là (le cavalier) reste largement confortable par rapport à la position de celle-ci (la monture). Voilà en substance comment on pourrait évidemment désigner les relations France-Côte d’Ivoire, sous le règne de Ouattara. La dernière question, de la journaliste, concernant les révélations de l’avocat français, Robert Bourgi, a été posée, bien plus pour remuer le couteau dans la plaie que pour la réponse attendue. L’occasion fut belle pour trainer à nouveau Jacques Chirac et Dominique de Villepin dans la boue, bien entendu, eu égard à la prochaine campagne présidentielle de 2012 en France, dont Sarkozy caresse le secret espoir de remporter, et plus loin Laurent Gbagbo, pour servir aux français, l’image d’homme corrompu.
Quoi qu’il dise, le préfet Ouattara Alassane, aux ordres de Paris, récite habilement la leçon donnée par Sarkozy et apprise par cœur. Qu’est ce que donc, les ivoiriens peuvent-ils attendre d’Alassane Ouattara, dans l'affirmation de leur souveraineté, préalable à tout épanouissement ?

Une contribution de Marc Micael