Scandale/ Côte d’Ivoire : La banque mondiale dénonce des « audits de surface » et « l’impossibilité de situer les responsabilités »

Par Afriksoir.net - Scandale/ Côte d’Ivoire. La banque mondiale dénonce des « audits de surface » et « l’impossibilité de situer les responsabilités ».

Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a reçu le 5 juillet 2019 à Abidjan, la nouvelle directrice de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, Coralie Gevers.

Maurice Adonis, spécialiste des marchés publics à la Banque mondiale a exprimé son inquiétude devant le rapport de l’audit présenté par le secrétaire général de l’Autorité nationale de régulation des marchés publics (ANRMP) en Côte d’Ivoire.

“Je suis inquiet par rapport à l’utilisation des ressources allouées à la Côte d’Ivoire. Il est certain que l’auditeur n’a pas eu la documentation nécessaire pour faire son travail. Mais nous voulons savoir si ce qui arrive est du fait de l’absence de paiement. C’est pour cela que je dis que dans ces conditions, passer un marché signifie signer un contrat sans toutefois s’assurer de son exécution effective.

Si les entreprises ne sont pas payées, elles ne feront pas le travail. Pourquoi continuer de passer les marchés si on sait que ça ne sera pas exécuté ou mal exécuté. N’oublions pas que nous utilisons les fonds publics et que nous avons l’obligation de rendre compte. La responsabilité du BNETD, qui est chargé du contrôle a-t-elle dit dans le cadre de cette mission.

L’élément qui nous a été difficile de comprendre c’est l’impossibilité de situer les responsabilités, de sorte que je suis resté sur ma faim. Dans les marchés publics, il y a le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre et l’entreprise.

En cas de dégradation, non-exécution ou de mauvaise exécution, on doit savoir qui a fait quoi. Est-ce que le contrôleur a certifié la réalisation conforme au cahier des charges et l’entreprise a été payée ?
Ou bien, le contrôleur a certifié que ce n’était pas conforme et que malgré cela, l’entreprise a été payée ou encore le maitre d’ouvrage a payé sans toutefois se sourciller de ce qui est arrivé au stade de contrôle. Cet élément nous parait fondamental pour la crédibilité et pour la responsabilité.

Au regard de cela, on pourra situer les responsabilités. Autrement dit on aura fait un audit de surface sans situer les responsabilités parce qu’on n’a pas envie de torpiller les uns les autres”, s’est indigné Maurice Adonis.
Rappelons que la Banque mondiale avait mis en garde le gouvernement ivoirien, en janvier 2014, sur sa responsabilité dans la gestion des fonds

Elvire Ahonon