S’adressant aux populations de Lopou (Dabou) / Laurent Akoun : “Nos gouvernants veulent la mort de Gbagbo”

Publié le mardi 11 octobre 2011 | Notre Voie - Le secrétaire général par intérim du Fpi, Laurent Akoun, pense que le pouvoir Ouattara œuvre à la mort du Président Laurent Gbagbo,

Laurent Gbagbo parmi ses avocats à Korhogo.

Publié le mardi 11 octobre 2011 | Notre Voie - Le secrétaire général par intérim du Fpi, Laurent Akoun, pense que le pouvoir Ouattara œuvre à la mort du Président Laurent Gbagbo,

emprisonné à Korhogo, dans l’extrême Nord de la Côte d’Ivoire. Il s’exprimait ainsi, dimanche dernier, à Lopou, chef-lieu de sous-préfecture, dans le département de Dabou. Aux populations qui ne cachent pas leur fidélité à Gbagbo, Laurent Akoun a déclaré que : «nos gouvernants veulent la mort de Gbagbo. Ceux qui ne cessent de répéter qu’ils ont préservé sa vie, veulent bien la mort du président Gbagbo. Il vit dans des conditions extrêmement difficiles. Gbagbo est fort dans la tête, il écrit ses livres, mais les gouvernants veulent l’affaiblir physiquement.» Il a expliqué à ses hôtes que contrairement à ce que dit le pouvoir Ouattara, Gbagbo n’est pas gardé à la résidence du chef de l’Etat à Korhogo. Mais, révèle-t-il, est détenu dans une petite maison où il lui est impossible de faire un petit mouvement. Et le secrétaire général du Fpi de déplorer cette façon de traiter ses adversaires politiques. « Qu’est-ce qui peut justifier tant de haine ? Laurent Gbagbo n’a jamais eu un seul mot méchant à leur endroit. Gbagbo leur a fait quoi ? On ne souhaite pas la prison à son adversaire et nous n’avons jamais voulu réduire à néant nos adversaires », a rappelé Laurent Akoun. «Dans l’histoire du monde, on a connu des empires et des royaumes. Mais où sont ces puissants royaumes ? Chaque chose a son temps. S’ils n’ont pas compris et qu’ils pensent qu’ils auront des parapluies jusqu’à l’éternité, c’est leur problème », a-t-il prévenu. Selon M. Akoun, le seul débat qui intéresse les Ivoiriens est celui de la libération de Laurent Gbagbo et ses camarades. «Nous ne leur demandons pas si c’est possible, mais nous leur disons : libérez Gbagbo. Car libérer Gbagbo est sera le vecteur et le moteur du développement harmonieux », a souligné Akoun Laurent. Ne comprenant pas du tout l’acharnement du pouvoir actuel contre Gbagbo et ses camarades, il a tenu à rappeler qu’il n’y a pas un camp des coupables d’un côté et de l’autre celui des victimes. «On sait ce qu’ils ont fait. Ceux qui disent être frustrés et qui ont pris les armes, peuvent-ils remettre en vie ceux qu’ils sont tués ? Il ya des gens qui ont cassé des banques pour bâtir leur fortune. Il y a des gens qui ont égorgé des gendarmes. Qui a envoyé la guerre ? Construit-on un pays dans la haine», s’est-il interrogé. Avant d’avertir: «notre existence ne dépend pas de leur vouloir. Ils ne peuvent pas tuer notre combat. Quand le Fpi va frémir, ils verront.»

Lopou ou le village courage

Le choix de la sous-préfecture de Lopou pour cette visite de la délégation du Fpi réside dans les récents évènements qui s’y sont produits le 7 août dernier. En effet, selon les différents témoignages, ce jour de célébration du 51ème de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, les villageois dans leur grande majorité ont fait une mise en scène pour dénoncer l’humiliation faite à Laurent Gbagbo et à ses camarades. Cette mise en scène, au dire des villageois, était tellement parfaite que personne n’a pu s’empêcher de pleurer.
«Le 7 août, nous avons marché pour demander la libération de Laurent Gbagbo. La suite, vous la connaissez avec les nouvelles autorités», a rappelé Mel Augustin, parlant au nom des populations. En effet, le pouvoir Ouattara qui n’a pas apprécié ce spectacle a démis de ses fonctions le sous-préfet de Lopou, Mme Brigitte Veh et le préfet de Dabou, M. LéonZougbo. Aujourd’hui, l’intérim du sous-préfet est confié à celui de Toupah. C’est donc pour saluer cet acte de bravoure que Laurent Akoun, Gervais Coulibaly, Tchéidé Jean Gervais, Tapé Kipré, Lavry Nicolas, Soumahoro du comité central et N’Guessan Simone se sont rendus à Lopou. L’occasion a encore été donnée à ce vaillant peuple de se souvenir de Laurent Gbagbo et de réclamer sa libération. Jeunes, vieux et vieilles arborant les photos de Gbagbo, prisonnier de Sarkozy et Ouattara, ont accueilli la délégation dans l’enthousiasme. «Quand on voit ce que nous sommes en train de voir ici, nous sommes encouragés. Il y a encore des garçons en Côte d’Ivoire. C’est quand j’ai vu les images de Lopou des évènements du 7 août que j’ai décidé de rentrer de mon exil du Ghana », a déclaréGervais Coulibaly tout ému.
Pour Jean Gervais Tchéidé chargé des finances au Fpi, le peuple Adioukrou a montré que la graine semée par Laurent Gbagbo a bien germé.«Laurent Gbagbo se repose avant de venir nous retrouver. Dans 2h, il fera jour et on viendra faire la fête avec vous», a-t-il annoncé. Propos accueillis par des vivats. Tous les villageois qui ont pris la parole se sont particulièrement préoccupés du sort de Laurent Gbagbo. Qui, on le voit, reste toujours vivace dans les esprits et cœurs des Ivoiriens.
La rencontre s’est déroulée dans la cour du patriarche Esmel Gnagne Ernest âgé de 106 ans et ami de Laurent Gbagbo et de feu Mémel Fotê Harris. Cette rencontre a débuté par une prière faite par le député Fpi de Yopougon, Atchory Abraham, fils de Dabou.

Benjamin Koré
Envoyé spécial à Lopou
Sarkozy et Obama prétendaient sauver la démocratie : Ils ont installé la violence au pouvoir en Côte d’Ivoire
Publié le mardi 11 octobre 2011 | Notre Voie
Dans l’opposition, ils ont réussi à faire croire qu’ils étaient les victimes de la violence. Aujourd’hui, l’insécurité et la vague de violence dans lesquelles les pro-Ouattara ont plongé la Côte d’Ivoire, alors qu’ils ont le pouvoir d’Etat, démontrent clairement que Nicolas Paul Stéphane Sarkozy de Nagy-Brosca et Barack Husséin Obama n’ont pas fait avancer la démocratie dans le pays comme ils le prétendaient en renversant le président Gbagbo, le 11 avril dernier. Bien au contraire, tout tend à démontrer qu’ils ont donné un coup assassin à la démocratie chez nous.

« C’est désolant et regrettable. Alassane Dramane Ouattara disait récemment que la Côte d’Ivoire est devenue un Etat de droit. Ce qui vient de se passer démontre que nous sommes loin de cette réalité. Nous avons posé des préoccupations par rapport au problème de sécurité. Les événements qui viennent de se dérouler nous donnent raison ». Ces propos sont de Mme Bamba Masséni, député de Port-Bouët (une des dix communes d’Abidjan). Elle les a livrés, samedi dernier, suite aux violences perpétrées par des pro-Ouattara sur des militants du Fpi lors d’un meeting pacifique du parti de Laurent Gbagbo à Koumassi (commune d’Abidjan). Les propos de l’honorable parlementaire, traduisent le fossé abyssal existant entre les déclarations d’Alassane Dramane Ouattara et la réalité qui prévaut en Côte d’Ivoire, sur le terrain. Une réalité tenue par les hommes en armes de Ouattara qui, en toute impunité, commettent des exactions, pillent et violent. Pour les protéger, le procureur Simplice Kouadio Koffi qualifie les pro-Ouattara armés (ex-rebelles et dozos) de « sauveurs ». Ces « sauveurs » et leurs commanditaires (Ouattara et Soro) que la France et les Etats-Unis s’évertuent à soustraire de la Cour pénale internationale (Cpi) agissent contre les populations civiles. Hier à Bingerville, ils ont tiré sur des jeunes gens, faisant trois morts.

Ouattara et la démagogie

Alors que la violence à grande échelle a été introduite dans la vie politique ivoirienne avec l’arrivée sur la scène de son parti politique, le Rdr, Alassane Dramane Ouattara s’est toujours mis, sur conseils de ses communicants hexagonaux, dans une posture « enviée » de victime. Durant ses années passées dans l’opposition (sous Bédié, Guéï et Gbagbo), il a fait de la victimisation, son arme de combat. Bien que les actes de violence inouïe étaient posés par ses hommes, Ouattara réussissait, grâce à une certaine presse internationale financée par ses partenaires (exemple : TF1 et Le Monde tenus par Martin Bouygues) à retourner la faute contre les régimes au pouvoir. Ce jeu de violence-démagogie a fait croire, tout au long des dix dernières années, qu’après Henri Konan Bédié et feu Robert Guéi, Laurent Gbagbo était le « diable » et Alassane Dramane Ouattara, « l’ange ». Que Gbagbo était « le dictateur qui confisquait la démocratie dans son pays » et Ouattara, « le démocrate qui constitue la chance pour le pays ». C’est donc sur la base de ce mensonge grossier, ahurissant mais bien camouflé, que Nicolas Sarkozy a emballé Barack Obama pour une guerre postélectorale contre le régime Gbagbo. Bilan effroyable de cette guerre : 3000 morts dont de nombreux civils innocents. En bombardant la résidence de Laurent Gbagbo et en laissant les forces pro-Ouattara massacrer, piller et violer les populations, Sarkozy et Obama prétendaient « libérer » la Côte d’Ivoire d’une supposée dictature et bien de bonnes gens ont cautionné la combine de toute bonne foi.

Violence au pouvoir

A la vérité, il ne s’agissait ni d’une dictature à dégommer ni d’une libération de la population ivoirienne à exécuter. Les raisons de la guerre contre la Côte d’Ivoire étaient purement économiques et géostratégiques. Comme nous le confiait, en juin dernier, un diplomate occidental en poste à Abidjan, « la France se plaignait d’avoir perdu sous Gbagbo, son influence politique et économique en Côte d’Ivoire. Et cette influence était également mise à rude épreuve en Afrique à cause de l’aura de Gbagbo. Elle a décidé de le dégager du pouvoir par la force pour y installer son homme. Les Etats-Unis et la Russie ont été impliqués dans le deal. La Russie a reçu l’assurance des Etats-Unis et de la France que ses pays alliés ne seront plus persécutés en Asie et au Moyen-Orient, l’Iran, notamment ». Après le renversement de Laurent Gbagbo et l’installation de Ouattara au pouvoir dans des conditions si ensanglantées, le temps est sûrement venu pour que le monde découvre que la France et les Etats-Unis ont installé la violence au pouvoir en Côte d’Ivoire. Avant les brutalités contre le militants Fpi de Koumassi, l’actualité nous a démontré que dans le Nord-Ouest (Touba) et dans l’Ouest du pays (Man), les pro-Ouattara armés sèment la terreur. Ils tuent et dépossèdent de force les autochtones de leurs terres. De Kouibli à Taï en passant par Toulepleu, Guiglo, Duékoué, etc., les autochtones se réfugient dans la brousse fuyant les exactions des dozos et autres hommes armés pro-Ouattara. Le 29 septembre 2011, au lendemain de l’installation de Charles Konan Banny dans ses habits de « réconciliateur », des éléments Frci (pro-Ouattara) ont violenté les populations civiles, incendié le village de la sous-préfecture de Gnagbodougnoa (département de Gagnoa). Samedi dernier, au moment même où les pro-Ouattara semaient la violence sur un meeting pacifique du FPI à Koumassi, d’autres militants Rdr battaient, trainait dans le caniveau et séquestraient le maire intérimaire de la ville d’Issia, au motif qu’ils disent ne plus vouloir de maire Bété à Issia ! Comment cela peut-il être possible ? Ne plus voir de maire Bété sur la terre des Bété !? Quel est donc ce pouvoir qui veut chasser les autochtones de leurs terres natales ? Quelles dérives tribales !

Violence dans l’opposition…

Chasser le naturel, il revient au galop, dit l’adage. Le Rdr et la violence ont un pacte d’amour, vieux de plusieurs années. Sous Bédié et Guéï, Ouattara et ses partisans ont utilisé la violence pour tenter de s’imposer. Dès octobre 2000, alors que Gbagbo était à peine élu, Ally Coulibaly (actuel ambassadeur du régime Ouattara en France) demandait, au nom de Ouattara, aux militants du Rdr de prendre « le pouvoir qui est dans les rues ». Un appel à la violence qui sera suivi par les pro-Ouattara. Bilan : 300 morts à Abidjan. S’en suivra l’histoire du charnier de Yopougon, un montage malsain attribué au régime Gbagbo alors que le président élu n’avait pas encore prêté serment. La suite est connue.
En sa qualité de nouveau Président de la République, Laurent Gbagbo initie, dès octobre 2001, un forum national pour la réconciliation. Il envoie, en prélude à ce forum, des émissaires dans le nord du pays pour parler de paix avec les populations. Contre toute attente, à Séguéla, les pro-Ouattara agressent physiquement la délégation et son chef, le ministreAbou Drahamane Sangaré. Qu’à cela ne tienne. Convaincu que seule la paix peut sauver le pays, le Président Gbagbo engage des pourparlers avec Ouattara et le Rdr afin que les cadres pro-Ouattara entrent au gouvernement. Le gouvernement d’ouverture est effectivement formé le 5 août 2002. Alassane Dramane Ouattara et son parti y entrent sans doute pour distraire le peuple ivoirien. Mais le couteau était dissimulé dans leurs dos. Le 19 septembre 2002, la rébellion armée sur laquelle la paternité de Ouattara et le parrainage de la France sont clairement établis depuis la crise postélectorale attaque la Côte d’Ivoire et occupe la partie septentrionale du pays. De septembre 2002 à avril 2011, la zone occupée par la rébellion armée est interdite aux autres partis hormis le Rdr d’Alassane Dramane Ouattara. C’est une zone de non-droit qui le demeure encore. Parmi les dirigeants de cette rébellion, on a très vite identifié les hommes de Ouattara, militaires (Ibrahim Coulibaly dit IB) comme civils (Guillaume Soro Kigbafori, colistier d’Henriette Dagri Diabaté aux législatives à Port-Bouët, actuel Premier ministre et chef de la rébellion).
C’est clair. En Côte d’Ivoire, Ouattara et ses partisans ont toujours incarné la violence. Dans l’opposition, dans la nuit opaque, ils ont pu se faire passer pour les victimes. Mais ils sont au pouvoir depuis le 11 avril 2011 et à la faveur de cette lumière du jour, clarté divine, les voilà à découvert, violents et sans limites. La violence est au pouvoir en Côte d’Ivoire !

Par César Etou et Didier Dépry