Retour du 3e bataillon à Bouaké/Les Frci menacent: «Nos 5 millions, sinon ça va saigner!».

Le 28 septembre 2011 par Le Quotidien - Les éléments des Frci se sont opposés avant hier dimanche 25 septembre, à l’arrivée des militaires

à Bouaké. Raison évoquée : ils ont été floués par leurs chefs. Ça sent la poudre dans la capitale du centre.

Soldats Frci à Bouaké.

Le 28 septembre 2011 par Le Quotidien - Les éléments des Frci se sont opposés avant hier dimanche 25 septembre, à l’arrivée des militaires

à Bouaké. Raison évoquée : ils ont été floués par leurs chefs. Ça sent la poudre dans la capitale du centre.

« Donnez nos 5 millions ou ça va saigner », telle est la menace que les éléments des ex-Forces Nouvelles de Côte d’Ivoire ont lancé avant hier à l’adresse du général Soumaila Bakayoko, ex-chef d’état major des Fafn, devenu chef d’état major des Frci, depuis le mois de juillet dernier.
De fait, les militaires du 3e bataillon des Fanci de Bouaké et de la compagnie territoriale de Korhogo, devaient regagner leur ancien site. Ainsi, plus de dix(10) cars Utb affrétés pour le transport de ces soldats sont repartis dimanche après-midi sans un seul soldat à son bord. La passation de service qui devait intervenir hier lundi, entre le lieutenant colonel Soualifou Koulibaly, chef de corps sortant et le lieutenant colonel Léon N’goran Kouamé, nouveau chef de corps, n’a pas eu lieu.

L’ancien chef de corps du 3e bataillon qui a reçu des menaces, aurait tenté de négocier. Il a essayé de raisonner les éléments Frci. Il a dit en substance, que tous les problèmes trouvent toujours leurs solutions dans le dialogue et non dans la violence. Mais, les hommes en armes campaient sur leur position. «On nous a promis 5 millions de f Cfa par soldat pour aller au front, chasser Laurent Gbagbo du pouvoir et le donner à Alassane Ouattara. Nous avons accompli avec succès notre mission. Nos chefs ont eu des promotions. Nous sommes sortis ‘’gbanzan’’, bredouilles. Et on nous demande de céder la place aux gendarmes, militaires et policiers.
Certains de nos camarades, seront dans la nouvelle armée, mais et les autres ils vont devenir quoi ? Pour nous, c’est de la foutaise tout cela. Quand on nous demandait de prendre les armes, ils n’ont pas demandé notre âge, ni notre profession. On veut notre argent. C’est tout. Sinon ça va saigner », a déclaré en substance celui qui passait pour leur meneur. Le collaborateur du général Bakayoko aurait plaidé auprès de ces manifestants en arguant que le retour du 3e bataillon à Bouaké et de la compagnie territoriale de Korhogo, s’inscrit dans le processus de réunification de l’armée et du processus de normalisation du pays. Aussi, les militaires n’ont-ils rien à voir avec la supposée prime de guerre.
Mais, les laissés pour compte (sic) ont mis en garde le chef de corps en ces termes : « Si vous vous entêtez à faire venir vos éléments, nous allons les prendre en otage au meilleur des cas ; sinon ils seront fusillés. ». De guerre lasse, il a dû appeler son successeur resté au camp Galliéni avec ses éléments pour leur déconseiller de partir pour Bouaké. Le nouveau commandant du 3e bataillon de Bouaké a trouvé finalement sage de suspendre la décision de retour dans l’ex-fief des ex-rebelles. Il faut noter que le 3e bataillon de Bouaké a été délocalisé à Anyama du fait de la guerre depuis 2002. Ce n’est pas de sitôt que le lieutenant colonel Léon N’Goran Kouamé et ses éléments vont retrouver leur base.

Laurent Okoué et Youssouf Sylla à Bouaké