Renversé par la France et détenu à Korhogo: Voici où Ouattara cache le président Gbagbo
Le 19 septembre 2011 par Notre voie - Le président Laurent Gbagbo, contrairement aux déclarations officielles d’Alassane Ouattara et ses affidés, n’est pas détenu à la résidence
Le 19 septembre 2011 par Notre voie - Le président Laurent Gbagbo, contrairement aux déclarations officielles d’Alassane Ouattara et ses affidés, n’est pas détenu à la résidence
officielle d’Etat de Korhogo. Ça, tout le monde le sait depuis le début, et le nouveau président installé par coup d’Etat à la tête de notre pays l’a confessé sur le plateau de la télévision française TF1 la semaine dernière en France, en marge de la remise du Prix Houphouet-Boigny pour la Recherche de la Paix. Le président Gbagbo est plutôt détenu dans la résidence d’une des plus hautes autorités de la rébellion qui a coupé le pays en deux du 19 septembre 2002 au 11 avril 2011, date du renversement du chef de l’Etat par l’armée française. L’information nous a été confirmée hier après-midi par Me Sophie Rama Bourthoumieux, un des avocats parisiens du président Laurent Gbagbo et de son épouse, Simone Ehivet Gbagbo, enfermée, elle, à Odienné (900 km d’Abidjan au nord-ouest de la Côte d’Ivoire). Selon l’avocate, qui a fermement refusé de confirmer le lieu gardé secret de détention de son client, «pour des raisons de sécurité», les avocats parisiens Jacques Vergès, Marcel Ceccaldi, Roland Dumas et elle-même ont fini par obtenir gain de cause, samedi dernier, à force d’insister : ils ont eu accès au président Gbagbo avec qui une très fructueuse séance de travail a eu lieu.
Le retour du Barbu…
D’après l’avocate, le président renversé le 11 avril dernier est en « très bon état de santé morale et physique ». D’ailleurs, placé dans des conditions de détention exécrables, le président Gbagbo aurait laissé pousser ses cheveux et sa barbe qui rappellent ses dures et terribles années de lutte contre le parti unique sous feu le président Félix Houphouet-Boigny. « Le président Gbagbo est si fort dans la tête qu’il ne tient pas du tout à ce que l’on s’attarde sur ses conditions de détention », déclare Me Bourthoumieux. Et pourtant, le fondateur du Front populaire ivoirien (Fpi) et père de la démocratie ivoirienne est détenu « dans un isolement inacceptable », ajoute l’avocate. Qui finit par avouer, sous le feu roulant de nos questions : « Oui, en vérité, le président Gbagbo est gardé dans une villa trop petite et qui ne lui permet pas d’entretenir sa forme physique. Tout ce que notre client demande, c’est de l’espace pour faire quelques heures de marche par semaine ». A ce sujet, selon Me Sophie Rama Bourthoumieux, après être resté pendant des mois insensible à cette demande vitale du président Gbagbo, le régime installé par la France se serait déclaré prêt à y accéder pour permettre à l’illustre prisonnier de Sarkozy d’avoir droit à ses exercices physiques. Mais peut-on y croire face à Alassane Ouattara, le geôlier dont le premier souci de certains des tonitruants et sulfureux conseillers politiques reste de mettre fin à la vie du président Laurent Gbagbo par des moyens les plus pervers ?
Le «dossier»
désormais bien coordonné
Parlant de la séance de travail que le président Gbagbo a eue avec Mes Vergès, Ceccaldi, Dumas et elle-même, Me Bourthoumieux soutient qu’une très bonne coordination est mise en place autour du chef de l’Etat ivoirien renversé par la France. Ainsi, le président Gbagbo a confirmé le ministre Justin Koné Katinan dans son rôle de porte-parole. Il a donné des instructions fermes à ses avocats, qui gèrent la partie juridique de son dossier, pour travailler avec le porte-parole qui bénéficie également de toute la confiance du président du Fpi, Pascal Affi N’Guessan, enfermé, lui, à Bouna. D’ailleurs, hier dimanche après-midi, Me Bourthoumieux a pris l’avion pour Accra où le ministre Koné Katinan l’attendait pour un compte rendu des entretiens que les avocats ont eus avec le président Gbagbo. Enfin, selon l’avocate, des actions de communication sont en préparation sur les travers de ce coup d’Etat opéré par l’armée française contre laquelle une plaine déposée pourtant secrètement au Tribunal des armées à Paris fait des vagues en ce moment dans le monde. «C’est sûrement le Tribunal des armées qui a organisé la fuite», constate l’avocate qui se déclare nullement gênée par une affaire qui, tôt ou tard, allait finir par se savoir.
César Etou cesartou2002@yahoo.fr