Rama Yade : "l’homme africain est le premier à être entré dans l’histoire"
PARIS (AFP) le 29 octobre 2010 - La secrétaire d’Etat chargée des Sports, Rama Yade, interrogée sur le discours polémique que Nicolas Sarkozy a tenu à Dakar en 2007, a
PARIS (AFP) le 29 octobre 2010 - La secrétaire d’Etat chargée des Sports, Rama Yade, interrogée sur le discours polémique que Nicolas Sarkozy a tenu à Dakar en 2007, a
expliqué que contrairement à lui, elle pensait que "l’homme africain" était "le premier a être entré dans l’histoire".
La secrétaire d’Etat s’est exprimée dans l’émission "En sol Majeur", consacrée à des personnalités ayant une double culture, qui sera diffusée lundi sur RFI.
Interrogée sur le discours de Dakar dans lequel le président français avait expliqué en juillet 2007 que l’homme africain n’était pas entré dans l’histoire, Rama Yade a relativisé ces propos tout en marquant sa différence.
"Sarkozy n’est pas un Africain.Moi je pense que non seulement l’homme africain est entré dans l’histoire mais qu’il a même été le premier à y entrer.Parce que j’en connais la culture", a-t-elle expliqué.
Questionnée sur sa réaction à ce discours controversé, la secrétaire d’Etat a expliqué qu’elle ne pouvait rien dire à Sarkozy.
"Je suis pas son professeur.Qu’est-ce-que vous voulez que je fasse que je saute sur la tribune et que je gifle le président de la République.J’y peux rien.C’est le président de la République, c’est le Président de tous les Français", a-t-elle expliqué.
"Mon sentiment, c’est que l’homme africain est le premier a être entré dans l’histoire.Je réponds par l’histoire", a-t-elle insisté.
A-t-elle pensé alors à démissionner ?"A chaque fois que j’ai eu envie de dire quelque chose je l’ai dit, à ce moment-là, les fois précédentes, les fois d’après.J’ai plusieurs fois exprimé ce que je voulais dire sans que cela plaise à tout le monde.Alors pourquoi voulez-vous que je démissionne", a-t-elle répondu.
"On a fait longtemps un procès à Senghor (ancien président du Sénégal, un proche de sa famille) parce qu’il avait prononcé une phrase où il parlait de la science pour l’Occident et de l’instinct pour l’Afrique", a-t-elle rappelé.
"Il y avait eu un malentendu évidemment car il ne voulait pas dire que les africains n’avaient pas d’intelligence.Alors même Senghor n’y a pas échappé", a-t-elle lancé.