Présidentielle : La France n`a pas de candidat
Le 04 octobre 2010 par Fraternité Matin - J’ai dit à mes interlocuteurs que la France se réjouit profondément que l’élection
Le 04 octobre 2010 par Fraternité Matin - J’ai dit à mes interlocuteurs que la France se réjouit profondément que l’élection
présidentielle puisse bientôt se tenir, maintenant que la liste électorale a été définitivement adoptée. Dans cette élection, et je le dis avec force, la France n’a pas de candidat, elle n’a pas de favori. Son devoir est de ne pas en avoir». Le Secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, a fait cette déclaration hier dimanche 3 octobre. Dans le salon d’honneur de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët. Au cours d’une conférence de presse qu’il animait au terme d’un séjour de deux jours (les 2 et 3 octobre) en Côte d’Ivoire. «Le Président de la Côte d’Ivoire sera choisi par les Ivoiriens. Qui qu’il soit, il sera le représentant de son peuple et par conséquent, il sera l’interlocuteur de la France», a-t-il précisé avec insistance. «Je suis venu en Côte d’Ivoire à la demande du Président Sarkozy parce qu’une page de l’histoire de ce pays est en train de se tourner, qu’une ère nouvelle s’annonce à laquelle chacun aspire, les Ivoiriens au premier chef et tous les amis de la Côte d’Ivoire et par conséquent, la France», a relevé l’émissaire du président français. Qui a précisé que pendant son séjour, il a rencontré le Président Laurent Gbagbo à Yamousssoukro (le 2 octobre) et le Premier ministre Guillaume Soro, les présidents du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié et du Rdr, Alassane Dramane Ouattara, à Abidjan le 3 octobre. Il s’est également entretenu avec le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, Choi, et celui du Facilitateur, Bouréima Badini. La nouvelle page de la Côte d’Ivoire, a-t-il dit, viendra de l’élection présidentielle que le pays s’apprête à vivre. Une élection, a espéré l’hôte du Président Laurent Gbagbo, qui va permettre à la démocratie dans ce pays «de reprendre son cours normal». Et, selon ses explications, «le cours normal d’une vie démocratique étant, bien sûr, d’être jalonné par des élections». C’est pourquoi il a estimé que le scrutin du 31 octobre est «une étape majeure dans le retour de la paix et de la reprise du développement de la Côte d’Ivoire». L’envoyé de Paris s’est du reste félicité du fait que le désir de voir se dérouler ladite élection conformément aux règles démocratiques fasse l’unanimité chez les hommes qu’il a rencontrés. «La France fait vraiment le vœu que ces élections se passent bien dans une totale transparence et que les partis, comme ils en ont pris l’engagement, accueillent les résultats, quels qu’ils soient, sans les contester autrement que par les voies de droit en même temps qu’ils se mettront au travail pour le bien commun», a-t-il poursuivi.
La Côte d’Ivoire, un Etat souverain
«La France se réjouit également de pouvoir reprendre, après l’échéance (électorale), dans leur plénitude, les relations d’amitié et de coopération qui, fondamentalement, unissent nos deux peuples», a annoncé le Secrétaire général de la présidence française. «Le Président Sarkozy l’a dit à maintes reprises, il souhaite que les relations entre la France et les pays de l’Afrique francophone se débarrassent des complexes nourris de notre passé commun. La France est un Etat souverain, la Côte d’Ivoire est un Etat souverain, et elle n’est pas un Etat moins souverain que la France. C’est d’égal à égal que nous devons travailler ensemble entre partenaires», a souligné l’émissaire du président français. Qui était accompagné d’André Parant, conseiller diplomatique adjoint à l’Elysée chargé de l’Afrique. «Je veux le dire solennellement, si le gouvernement ivoirien souhaite renouer avec la France le partenariat d’exception dont nous ont un peu éloignés les circonstances difficiles que nous avons connues ces dernières années, eh bien, la France y est prête, elle y est résolue et j’ajoute qu’elle en sera très heureuse», a indiqué Claude Guéant, reconnu comme étant un des bras droits de Nicolas Sarkozy. Du reste, il a salué «l’amitié entre nos deux pays, entre nos deux peuples. Cette amitié fondée sur une culture, une langue que nous partageons. Elle est fondée sur les échanges économiques, culturels, universitaires. Elle est fondée sur cette familiarité très particulière qui vient de ce que beaucoup de Français vivent en Côte d’Ivoire (13 mille) et de ce que beaucoup plus d’Ivoiriens (trois fois plus) vivent en France», a-t-il dit.
Pascal Soro