Politique: MEMORANDUM EN « BETON » DU FPI CONTRE LES VIOLENCES POLITIQUES EN CÔTE D’IVOIRE

Le 06 février 2012 par IvoireBusiness - TEXTE INTEGRAL DU MEMORANDUM DU FPI INTITULE « Attaques armées des meetings du Fpi par le pouvoir Ouattara : la démocratie en péril en Côte d’Ivoire ».

Affi N'guessan et Simone Ehivet Gbagbo, président et vice-présidente du FPI.

Le 06 février 2012 par IvoireBusiness - TEXTE INTEGRAL DU MEMORANDUM DU FPI INTITULE « Attaques armées des meetings du Fpi par le pouvoir Ouattara : la démocratie en péril en Côte d’Ivoire ».

Depuis l’avènement au pouvoir du président Alassane Ouattara, il ne cesse de prôner la réconciliation et la démocratie. A la pratique, les actes posés vis-à-vis de l’’opposition démocratique sont aux antipodes des déclarations. Pour preuves, il convient de citer entre autres l’interruption unilatérale du dialogue républicain avec l’opposition démocratique, la mise en place d’un parlement « monocolore » après avoir astucieusement « chassé » le FPI de la compétition, l’insécurité ambiante orchestrée par les FRCI et l’empêchement des manifestions pacifiques de l’opposition. Le Front Populaire Ivoirien, foncièrement attaché à la démocratie ne saurait se faire complice des dérives antidémocratiques insidieuses qui se mettent en place, en se taisant. C’est pourquoi, il a décidé de porter à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale la duplicité du président Ouattara, de son gouvernement et du parti dont il est issu (RDR). Dans ce registre, il nous parait important de parler des difficultés de l’opposition démocratique à s’exprimer à travers des manifestations publiques reconnues par la constitution. Le dernier évènement est le meeting du 21 janvier 2012 à la place Ficgayo (commune de Yopougon) où les participants ont essuyé la barbarie du RDR et des miliciens pro Ouattara. Pour mieux appréhender cette grave atteinte aux libertés, nous présenteront d’abord les meetings organisés par les structures de base ou les personnalités du FPI, ensuite le rassemblement du 21 janvier 2012, une analyse des méthodes du pouvoir tout en dégageant les enseignements essentiels et enfin nous donnerons les positions du FPI.
I-APERÇU CHRONOLOGIQUE DES MANIFESTATIONS DU FPI ET LES METHODES DE PERTURBATIONS ORCHESTREES PAR LES SOUTIENS DU POUVOIR OUATTARA.
La première manifestation publique du FPI après la prise du pouvoir par le président Ouattara s’est tenue à Abidjan le 04 septembre 2011, dans la commune de Koumassi (prodomo) à l’initiative de l’honorable YAO Yao Jules, Député élu de cette commune. Ce premier meeting n’a connu aucune perturbation, permettant aux militants du FPI de s’exprimer librement sur l’actualité politique nationale. Toutefois, dès le lendemain, une déclaration de presse, de monsieur Ahmadou Amadou Soumahoro, secrétaire général du RDR (parti dont M Ouattara est président), par ailleurs, Ministre-conseiller du chef de l’Etat pour les Affaires politiques, annonçait à la face de toute la Côte d’ivoire et du monde, sa décision d’empêcher les meetings de l’opposition qu’il qualifiait d’arrogants. Depuis ce jour, nous enregistrons des perturbations très violentes des manifestations publiques du FPI, ainsi décrites ci-dessous.
1/ le samedi 08 octobre 2011, dans la commune de Koumassi (grand campement).
Un meeting du FPI a été attaqué par les militants du RDR et les éléments des FRCI. Munis de pierres, d’objets concordant, d’armes blanches et d’armes à feu, ils ont causé de nombreux dégâts corporels (plusieurs participants blessés) et matériels (des véhicules endommagés et la logistique détruite). Aucune condamnation n’a été enregistrée du côté du pouvoir, encore moins une enquête diligentée pour en déterminer les auteurs et les traduire devant la justice.
2/ le samedi 15 octobre 2011, dans la commune de Yopougon (place CPI).
La jeunesse du FPI, conduite par son Secrétaire National, a été brutalement empêchée d’organiser un meeting pour lequel toutes les formalités requises avaient été remplies par les organisateurs. Dans ce cas de Yopougon, l’on peut déplorer le jeu double de l’ONUCI qui a aidé les autorités dans leur forfait.
3/ le samedi 12 novembre 2011, dans la ville de Bonoua (place Amangoua).
Les FRCI ont réprimé dans le sang, un rassemblement pacifique des militants du FPI/CNRD. Ici également, de nombreux dommages corporels et matériels ont été enregistrés. Les nouvelles autorités sont demeurées à nouveau de marbre.
4/ le dimanche 13 novembre 2011, dans la commune de Port-Bouët (Place Laurent GBAGBO).
Les FRCI, appuyés par les jeunes du RDR se sont attaqués violemment aux militants du FPI, rassemblés pour un meeting. Comme toujours, l’on a enregistré plusieurs blessés et d’importants dégâts matériels. Etc.
Cette liste des violences exercées par le pouvoir sur les militants du FPI voulant jouir de leur liberté d’expression n’est pas exhaustive. Elle montre au moins une chose : la volonté des nouvelles autorités de briser l’opposition. Cette attitude est d’autant plus incompréhensible que pour chaque manifestation, les démarches administratives requises sont réalisées par les organisateurs en informant les autorités administratives et policières et en sollicitant la sécurisation de ces réunions conformément à la loi. Pour chaque manifestation, l’attitude des nouvelles autorités est invariable : pas de condamnation, pas d’enquêtes, pas de compassion. Au contraire, on enregistre au mieux des cas, de l’indifférence, sinon, c’est généralement des encouragements à agresser les manifestants.
Le dernier acte d’agression dont nous avons été victimes date du 21 janvier 2012, lors du meeting organisé par la Direction du FPI, à la place Ficgayo (commune de Yopougon) dont les péripéties sont présentées ci-dessous.
II- LE MEETING DU 21 JANVIER 2012 ET LES ACTES DE BARBARIE DES SUPPORTEURS DU POUVOIR
Face à l’évolution de l’environnement politique et social de la Côte d’Ivoire, la Direction du FPI conduite par le Président MIAKA Ourétto, a décidé d’organiser un meeting public pour adresser à ses militants et aux Ivoiriens sa vision pour une Côte d’Ivoire démocratique et prospère. Ce rassemblement meublait la rentrée politique, activité traditionnelle du FPI depuis la restauration du multipartisme dans notre pays en avril 1990. Cette année le lieu choisi était la place Ficgayo (commune de Yopougon).
La première date était fixée au samedi 17 décembre 2011. Pour ce faire, des démarches idoines ont été entreprises auprès du Ministre de l’Intérieur et celui de la Défense ainsi que du Maire de la commune de Yopougon. Les deux (2) Ministres ont marqué leur accord de principe tout en recommandant le report de la manifestation au motif suivant : les résultats des élections législatives n’étant pas proclamés, aucun agent du maintien d’ordre n’est disponible pour assurer la sécurité du meeting. D’accord partie, la date du 21 janvier 2012 a été retenue au même lieu et à la même heure.
Dès le 03 janvier 2012, la Direction du FPI, par le truchement du Ministre Michel Amani N’GUESSAN (président du comité d’organisation) a repris les formalités en adressant des lettres aux ministres de l’Intérieur et de la Défense, au Maire de Yopougon, au Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU en Côte d’Ivoire.
Il les informait à nouveau de l’organisation par la Direction du FPI d’un meeting, le 21 janvier 2012, à la place Ficgayo (commune de YOPOUGON). Le FPI sollicitait également la sécurisation de la manifestation par la police et la gendarmerie nationale ainsi que la police onusienne. En plus, des courriers ont été adressés à la chefferie traditionnelle, aux ministres de Culte et aux chancelleries à titre d’information.
Aucune correspondance adressée aux autorités n’ayant fait l’objet d’une suite écrite, le Ministre Michel Amani N’GUESSAN, au nom du Président du FPI, s’est rendu dans les cabinets et les bureaux respectifs pour discuter de vive voix avec les concernés. Malgré quelques difficultés notamment avec le Maire de la commune de Yopougon, visiblement sous pression, tout est rentré dans l’ordre.
Une réunion d’harmonisation présidée par le Ministre de l’intérieur s’est tenue le jeudi 19 janvier 2012 à son cabinet. Elle était suivie d’une réunion technique avec la hiérarchie de la Police Nationale, le même jour, à la Préfecture de Police d’Abidjan. Quant à l’ONUCI, elle avait marqué sa disponibilité sans faire aucune difficulté. Deux faits méritent d’être soulignés à ce stade:
- d’une part, au cours de la réunion à la Préfecture de Police, les commissaires ont voulu savoir si le FPI disposait de groupes de sécurité interne et la radio ONUCI FM insistera sur cette question de sécurité interne dans une interview téléphonique à lui accordée par le Ministre Michel Amani N’GUESSAN, Président du comité d’Organisation du meeting ;
- d’autre part, le refus de la télévision ivoirienne de diffuser le spot publicitaire au motif que « le FPI est un Parti subversif »…
S’agissant du déroulement de la manifestation, tout a bien commencé le vendredi 20 janvier 2012 date à laquelle tout le dispositif matériel installé a été sécurisé par un fort détachement de policiers toute la nuit, jusqu’au samedi 21 janvier2012 dans la matinée.
Par contre, grande fut notre surprise de constater la faiblesse des effectifs des agents et des moyens au moment où les participants affluaient sur le lieu de la manifestation. Le nombre des agents de la police onusienne était désespérément faible au regard de la mobilisation du jour.
Aux environs de 09 heures, alors que nos militants bravant la peur et fortement mobilisés dansaient au son de la musique, les premières pierres ont commencé à tomber sur la place Ficgayo. C’était l’œuvre des militants du RDR visiblement excités et massés sur le boulevard qui longe le lieu du meeting. La Police et la Gendarmerie Nationale du fait de la faiblesse des moyens de dissuasion dont elles disposaient ne pouvaient que rester impuissantes. C’est alors qu’’un détachement de la Police onusienne intervint en lançant des grenades lacrymogènes pour disperser les agresseurs. Le rassemblement a pu continuer paisiblement, et l’on dénombrait au moins 20.000 participants, impatients d’écouter le premier message de la Direction du FPI après le 11 avril 2011.
C’est donc dans une ambiance joyeuse que la Direction du FPI arrive sur la place vers 12 heures. Les allocutions ont, à peine, commencé lorsqu’une deuxième pluie de jet de pierres s’abattit sur la place. C’est pratiquement sous ces jets de pierres que le Président du FPI livra un bref message pour mettre fin prématurément à la manifestation. Pendant ce temps, la horde des agresseurs grossissait et les jets de pierres s’intensifiaient. Les agresseurs étaient munis de gourdins, de cailloux, d’armes blanches, d’armes à feu, etc. Chose curieuse, ils avaient franchi avec une facilité déconcertante le «cordon» formée par la Police onusienne pour soutenir les forces nationales de maintien d’ordre. Paradoxalement l’Onuci a attendu que les agresseurs soient en contact avec le lieu du meeting pour chercher à les disperser à l’aide de grenades lacrymogènes ; ce qui ressemble plus à un acte délibéré de dispersion du meeting. Après l’arrêt de la manifestation, la furia des assaillants s’est poursuivie dans le quartier SICOGI de Yopougon, réputé abriter plusieurs militants du FPI/CNRD.
Les conséquences de cette attaque sont particulièrement graves et même dramatiques. Dans l’immédiat et dans nos rangs, on dénombre :
•01 mort, 68 blessés dont 07 cas graves et 01 personne portée disparue.
Au plan des dégâts matériels, on note :
•10 véhicules cassés, la destruction et le vol de 1000 tee-shirts ; la destruction de la logistique (40 bâches, 4000 chaises et le matériel de sonorisation).
Au regard de ce qui précède, plusieurs constats s’imposent :
1/ le dispositif des forces de Police et de Gendarmerie était très léger et insuffisant pour sécuriser une manifestation rassemblant au moins 20.000 personnes ;
2/ il n’y a eu aucune interpellation dans le rang des assaillants et le pouvoir ne manifeste aucune volonté de diligenter une enquête pour prévenir de telle situation à l’avenir ;
3/ l’Onuci a donné des signes d’une complicité passive en ne se contentant que de balancer quelques grenades lacrymogènes sur les assaillants qui avaient réussi à franchir la «cordon» de sécurité qu’elle était sensée mettre en place.
III ANALYSES ET ENSEIGNEMENTS
3. 1 Décryptage de la déclaration du Ministère de l’Intérieur
Dans une intervention télévisée, le lundi 23 janvier 2012, le porte-parole du Ministre de l’Intérieur justifie l’attaque du meeting par des propos malveillants que le FPI aurait tenus. Cette déclaration appelle de notre part les observations ci-après :
1- le Ministre de l’Intérieur, par la voix de son porte-parole, reconnaît solennellement que les partisans d’Alassane OUATTARA sont les auteurs de l’attaque du meeting du FPI. On est en droit d’affirmer que cette barbarie est l’œuvre des militants du RHDP, soutien politique du pouvoir avec le RDR comme tête de pont, appuyés des milices du pouvoir (armée de réserve) pro-OUATTARA ;
2-le porte-parole du Ministre de l’Intérieur reconnaît, également que ces attaques ayant fait un mort, de nombreux blessés et d’importants dégâts matériels sont motivées par le délit d’opinion. Les partisans de OUATTARA ont tué et blessé des personnes parce qu’elles ont émis des opinions contraires à leurs opinions ;
3-cette déclaration ne résiste pas à une analyse sérieuse.
En effet, on est en droit de se demander :
a - ce que cherchaient lespartisans d’Alassane OUATTARRA à un meeting du FPI ?
b – pourquoi les assaillants pro-OUATTARA étaient-ils armés de pierres, de gourdins, d’armes blanches, d’armes à feu et même des grenades lacrymogènes pour participer à un meeting ?
Les objets dont les assaillants se sont servis étaient-ils regroupés sur le lieu du meeting ?
Non, les agresseurs s’en sont procurés ailleurs pour venir attaquer de paisibles citoyens ; cette attaque est un acte prémédité, préparé, organisé et exécuté de manière consciente ; Il ne s’agit nullement d’une réaction spontanée provoquée par un quelconque langage des militants du FPI.
c – pourquoi les premières agressions ont-elles eu lieu dès 09 heures, au moment où les militants du FPI créaient une ambiance festive ?
Qui était, donc, entrain de faire des déclarations à cette heure pour qu’on motive ces agressions par une provocation du FPI ?
La direction du FPI qui est arrivée sur les lieux aux environs de douze (12) heures n’a pu développer son message quand l’agression s’est amplifiée.
d - au total, en voulant « justifier l’injustifiable », le pouvoir OUATTARA vient d’avouer sa culpabilité avérée dans l’attaque du meeting du FPI ; il reconnaît de fait, sa culpabilité dans les agressions antérieures.
3. 2 Décryptage des méthodes d’agression
Les agressions perpétrées contre les militants du FPI présentent une constance : attaque avec des armes blanches et des armes à feu à travers une violence inouïe. Le fait majeur observé le samedi 21 janvier 2012 était l’utilisation des grenades lacrymogènes par les assaillants qui avaient une parfaite maîtrise des armes à feu (pistolets) et des grenades lacrymogènes (dégoupiller cette arme de maintien d’ordre ne peut se faire que par des personnes formées à cet effet). Une analyse plus fine, montre la résurgence de la « loubardisation » de la vie politique comme les années 1990 quand Alassane OUATTARRA était le premier ministre de Côte d’Ivoire. Pire, aujourd’hui en 2012, on assiste au développement insidieux d’une stratégie encore plus dangereuse pour étouffer l’opposition démocratique : la formation d’une « réserve militaire ».
Les éléments de cette réserve sont des anciens supplétifs de la rébellion armée qui ne pourront pas intégrer l’armée régulière. Disséminés dans les quartiers des villages et des villes, ces éléments ont pour mission de « casser » tous ceux qui contredisent ou ne pensent pas comme le pouvoir OUATTARRA. C’est cette armée de réserve qui est actionnée par le régime pour empêcher les meetings et autre manifestation d’expression de la liberté d’opinion. Car un civil, même en grande colère, ne peut dégoupiller une grenade lacrymogène et utiliser avec précision un pistolet, comme cela nous a été donné de voir ce samedi 21 janvier 2012 à Yopougon. Cette milice, semblable aux «tontons macoutes» de DUVALIER à HAÏTI, est mieux armée que les forces régulières, désarmées et sans minutions. Cette milice est créée avec la complicité active de l’ONUCI. C’est le lieu d’attirer l’attention de la communauté nationale et internationale sur le danger que revêt pour la Côte d’Ivoire la naissance d’une milice au service d’une personne et de son pouvoir. Car en vérité un tel groupement armé, outre l’étouffement de l’opposition démocratique, s’adonne à des actes de violence de toute nature sur les populations : agressions, braquages, vols et meurtres impunis.
3.3 Décryptage du dispositif de sécurité au meeting du 21 janvier 2012
Lorsque le porte-parole du ministre de l’intérieur déclare à la télévision que pour la sécurité du dernier meeting, environ 1000 éléments des forces de l’ordre (540 Policiers et 460 Gendarmes) ont été mobilisés, on est endroit de se demander si nous parlons de la même manifestation. Qui peut croire que 1000 agents de maintien d’ordre, correctement outillés de moyens dissuasifs suffisants puissent être débordés par des assaillants à moins que ceux-ci soient plus nombreux et plus outillés que les forces régulières. Dans tous les cas quand un détachement des forces de sécurité est en difficulté, le principe veuille qu’un renfort soit demandé. La réalité est que le dispositif de sécurité était faible (pas plus de 100 personnes) pour une manifestation qui a accueilli au moins 20.000 personnes. En sus, les agents en mission ne disposaient d’aucun moyen d’intervention. L’on peut stigmatiser la volonté manifeste de favoriser l’action des assaillants, préalablement organisés et pré positionnés pour perturber et/ou empêcher le meeting.
Quant à l’ONUCI, elle a manqué à sa mission d’appui en laissant franchir son «cordon» par les agresseurs pour balancer des grenades lacrymogènes au moment où ils sont en contact avec les manifestants. Cette attitude passive marque une complicité tacite qui ne peut échapper à tout observateur.
Au total, il ne fait l’ombre d’aucun doute de la complicité avérée entre les autorités, l’ONUCI et les forces nationales de sécurité pour empêcher l’opposition de s’exprimer conformément à la loi.
3.4 Enseignements
Le Front Populaire Ivoirien en organisant les différents meetings, demeure fidèle à la vision politique de son fondateur le président Laurent GBAGBO qui a toujours œuvré pour la sauvegarde de la démocratie.
La grande mobilisation du peuple aux différents meetings du FPI dénote de sa forte implantation qui en fait est le premier parti politique ivoirien. Par cette mobilisation, les Ivoiriennes et les Ivoiriens démontrent leur attachement au président Laurent GBAGBO. Ils montrent également leur disponibilité à reprendre la lutte démocratique.
Justement ce sont ces mobilisations qui font peur au régime qui, régulièrement, actionne son armée de réserve pour agresser les meetings du FPI.
Lorsqu’il était dans l’opposition, le RDR, parti dont le président OUATTARA a toujours assuré la présidence (même contre les dispositions constitutionnelles), se caractérisait par la violence qui l’a amené à créer une rébellion armée. Au pouvoir, le RDR et ses alliés du RHDP demeurent dans la logique de la violence. Cette violence ontologique est le signe patent d’un déficit de foi en la démocratie et d’une illégitimité du régime vis-à-vis du peuple ivoirien qu’il veut mettre au pas. Car le Baron de Coubertin l’a dit ; « la haine et la violence sont l’apanage des cœurs faibles ».
Les agressions persistantes contre les manifestations publiques du FPI ne sont qu’une infime partie du lot des répressions et exactions de toute nature infligées quotidiennement aux Ivoiriens dans leur ensemble par le pouvoir OUATTARA. Le faisant, ce pouvoir démontre sa farouche volonté de saboter la réconciliation entre les Ivoiriens.
Cette duplicité politique du régime faite de déclarations de bonnes intentions et d’actes de barbarie vient à nouveau de se concrétiser le 21 janvier 2012 : le pouvoir fait attaquer un meeting qu’il a « autorisé » et qu’il a promis de sécuriser.
Par leur passivité face aux actes répréhensibles des miliciens pro-OUATTARA, les casques bleus de l’ONUCI se sont à nouveau montrés complices d’un régime liberticide et violent.
M. Alassane OUATTARRA, dans sa quête de légitimité hypothétique pense qu’en imposant le silence à l’opposition démocratique, il aura l’onction populaire, confondant ainsi la paix et le silence du cimetière. Le « désert électoral », pendant les élections législatives du 11 décembre 2011 causé essentiellement par le mot d’ordre d’abstention lancé par le FPI et la forte mobilisation de la population aux différents meetings de ce parti constituent indéniablement les mobiles de la barbarie des suppôts du pouvoir qui y voit un désaveu non seulement de sa gouvernance mais aussi et surtout de la manière dont il a accédé au pouvoir.
Or ce déficit de légitimité aurait pu inspirer le régime à avoir le triomphe modeste et poser des actes significatifs dans le sens de la réconciliation. La répression ne peut jamais défaire les convictions forgées durant de longues années de lutte et profondément ancrées dans la culture politique des démocrates Ivoiriens. On peut embastiller, emprisonner, violenter et même « tuer » le combattant, mais jamais le combat. C’est pourquoi, les plus grandes dictatures que l’humanité a connu ont fini par s’effondrer. Le régime OUATTARRA ne fera pas l’économie de cette fatalité.
La communauté internationale qui a cautionné le bombardement de la Côte d’Ivoire au nom de la démocratie est interpellée. Elle doit tirer les leçons de ce qui se passe actuellement dans ce pays. Sinon comme le dit le penseur : « démocratie, que de crimes commis en ton nom ! ». Il faut que les parrains de ce pouvoir l’aiguillonnent sur le chemin de la démocratie dont la liberté d’expression, de réunion et d’aller et de venir sont quelques uns des grands fondements. Si la communauté internationale reste amorphe face aux dérives totalitaires de ce régime qu’elle a installé, elle sera complice d’une dictature.
Car en démocratie, on réplique à la parole par la parole. On ne tue pas, on ne blesse pas et on ne détruit pas pour se venger d’une supposée «parole véhémente».
IV POSITIONS ET ATTENTES DU FPI
Suite à la barbarie des suppôts du régime OUATTARRA, beaucoup d’interrogations sont formulées par les militants et les démocrates. Les Ivoiriens dans leur majorité, des chancelleries et en particulier les parrains du président OUATTARRA se posent la question de savoir la réplique que le FPI entend donner à cette attaque injustifiée du meeting du 21 janvier 2012.
Dans un premier temps, le FPI s’incline devant la mémoire du camarade APPIENI B. Innocent. Il exprime ses sincères condoléances à la famille éplorée ; il compatit à la douleur des personnes blessées et à celle de tous ceux qui ont vu leurs biens détruits ou volés.
Le FPI réaffirme son attachement à la démocratie et la prise du pouvoir par les urnes. C’est pourquoi en réaction aux actes de barbarie du régime et aux justifications éhontées engagées par le Ministre de l’intérieur, le Front Populaire Ivoirien :
1.demande aux militants et aux démocrates Ivoiriens meurtris de garder la sérénité et d’être à l’écoute de la Direction du Parti ;
2.décide de porter plainte contre X pour marquer son attachement aux procédures légales mais aussi pour l’histoire;
3.s’insurge contre les perturbations et les attaques répétées de ses rassemblements démocratiques et en particulier le meeting du samedi 21janvier 2012 ;
4.dénonce vigoureusement les tentatives de mise à mort de la démocratie en Côte d’Ivoire ;
5.exige que la lumière soit faite sur ce qui s’est passé à la place Ficgayo, dans la commune de Yopougon, ce 12 janvier 2012.
En tout état de cause, le FPI affirme solennellement qu’il ne se laissera ni intimider, ni distraire par les manœuvres anti-démocratiques du pouvoir OUATTARA. Il continuera d’organiser les meetings, les marches et les sit-in, manifestations reconnues par la Constitution.
Il appelle ses militants et tous les démocrates à se tenir prêts et mobilisés pour les prochaines manifestations dont les dates leur seront communiquées. En aucun cas, nous ne suivrons le président OUATTARA, son gouvernement et leurs appuis politiques (le RDHP avec le RDR, comme chef d’orchestre) dans la logique de la violence perpétrée à dessein pour masquer leur incapacité à offrir aux Ivoiriens, un mieux-être social et économique. Le FPI, s’abreuvant aux sources de la sagesse politique de Laurent GBAGBO, demeure l’alternative démocratique dans ce pays.
CONCLUSION
Le FPI, Parti démocratique, s’inspirant de la philosophie politique de son fondateur, le président Laurent GBAGBO, inscrit ses actions dans la voie de la légalité et du respect des institutions. Pour ce parti, les meetings, les marches et les sit-in sont des moyens démocratiques garantis par la Constitution pour permettre aux citoyens de s’exprimer librement. L’obstination du pouvoir OUATTARA à faire attaquer nos manifestations par les éléments de son «armée de réserve» est une atteinte aux droits fondamentaux des habitants de ce pays. L’existence de cette « armée de réserve » semblable aux escadrons de la mort des régimes militaires d’Amérique Latine dans les années 70 et 80 est un grand danger pour la démocratie et une menace sur les vies humaines.
La déclaration du ministère de l’intérieur suite à l’attaque du meeting du 21 janvier 2012, montre au moins deux choses :
1/ l’aveu de culpabilité du pouvoir OUATTARA dans l’agression pour réponse aux supposées «déclarations véhémentes» des responsables du FPI.
2/l’incapacité ontologique de ce pouvoir à garantir la sécurité des citoyens.
En outre, le FPI refuse catégoriquement toute complicité avec un pouvoir liberticide en se taisant sur les dérives totalitaires qui s’implantent insidieusement dans notre pays. Il continuera ses activités politiques dont les meetings en toute légalité et ne se laissera pas distraire, ni intimider par les actes de violence des suppôts du régime.
Le FPI appelle encore une fois, le pouvoir à tirer humblement et avec honnêteté les enseignements de cet acte unanimement condamné par l’opinion nationale et internationale en tournant définitivement dos à la violence et en acceptant le dialogue républicain avec l’opposition démocratique.
Enfin, le Front Populaire Ivoirien appelle à nouveau la communauté internationale à « ouvrir grandement les yeux » sur les agissements du régime OUATTARA pour ne pas se faire complice d’une désarticulation sociale de la Côte d’Ivoire que le régime est en train de préparer.

Fait à Abidjan le 31 janvier 2012
Le Secrétariat général du Front populaire ivoirien (Fpi)

Le Secrétariat général du Front populaire ivoirien (Fpi)