Politique: Lettre ouverte à Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République française
Le 30 novembre 2011 par Correspondance particulière - Mardi 29 novembre 2011 "Un tout petit maître de France voyait le soleil de son règne lentement
s’obscurcir. Les victoires s’éloignaient, la gloire lui échappait, les sondages l'accablaient, ses innombrables crimes le rattrapaient. Il lui fallait des triomphes, quitte pour cela à remporter ces triomphes au mépris de la vérité et de la justice, au détriment de l'honneur et des chances d'avenir de son propre pays; au mépris de l'avenir de l'humanité tout entière."
Le 30 novembre 2011 par Correspondance particulière - Mardi 29 novembre 2011 "Un tout petit maître de France voyait le soleil de son règne lentement
s’obscurcir. Les victoires s’éloignaient, la gloire lui échappait, les sondages l'accablaient, ses innombrables crimes le rattrapaient. Il lui fallait des triomphes, quitte pour cela à remporter ces triomphes au mépris de la vérité et de la justice, au détriment de l'honneur et des chances d'avenir de son propre pays; au mépris de l'avenir de l'humanité tout entière."
(D'après un extrait du "discours des Cévennes" de Nicolas Sarkozy, Alès, 4 octobre 2011)
Monsieur Sarkozy,
Nous avons déjà eu l'occasion de "faire connaissance", il y a huit mois. C'était quelques jours avant l'ignoble séquestration par la grâce de vos troupes de son Excellence le président légitime de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo – ce juste prince dont bientôt, si vous en avez encore la faculté, et si sa légendaire humilité s'en accommode, vous serez trop heureux de baiser respectueusement la main –. Au détour d'une première lettre ouverte, j'en appelais, en termes virulents il est vrai, et sans nourrir trop d'illusions, à un sursaut de lucidité salvatrice de votre part : j'espérais encore que du tréfonds d'une région insoupçonné de votre cœur pétrifié, quelque lueur s'éveillerait, l'une de ces lueurs qui portent le nom d'"humanité".
Huit mois plus tard, La page et tournée : l'une des pages les plus cyniquement cruelles et sanglantes de notre histoire récente, l'histoire d'un peuple qui, voici bientôt cinq ans, a eu l'inconscience de vous confier les rênes du pouvoir. Des pages cruelles, l'histoire de France en regorge. Mais des pages d'une perversité meurtrière à ce point assumée, le front haut, par des dignitaires drapés dans le mensonge absolu du maquillage de leurs crimes en vertu altruiste, je ne suis pas sûr que vous ne soyez pas le premier à les voir écrites.
Entendez-vous à présent, Monsieur Sarkozy, le tonnerre infernal de ces cohortes d'anges de la mort que vous venez de susciter, en présidant – c'est là, et là seulement que votre titre se justifie – au massacre de dizaines de milliers d'innocents, égorgés, déchiquetés, brûlés vifs dans le déluge de fer et de feu déchaîné sur vos ordres contre la Côte d'Ivoire et la Lybie ? Deux agressions décrétées sans autre raison que votre soif démentielle de pouvoir, et votre asservissement viscéral à tout ce que le monde de la haute finance, des lobbies affairistes et des industries de la mort civile et militaire compte de plus irrémédiablement cupide…
Après avoir procédé de vos mains sinistrement immaculées – comme celles d'un autre petit caporal hyperactif – à la destruction d'un pays qui, sous la gouverne de Mouammar Kadhafi, était devenu l'un des fleurons de l'Afrique, vous avez personnellement supervisé l'épouvantable extermination du guide libyen, humilié, traîné tel une bête à l'abattoir, torturé, supplicié, massacré, brûlé, "effacé", comme vous et vos semblables souhaitez que soit effacée la mémoire de tout ce qu'une nation – passée en quarante ans de la misère moyenâgeuse d'une royauté fantoche vendue aux maîtres de l'Occident à la modernité d'un état florissant et authentiquement souverain – lui devait, en termes de fierté, de prospérité, de sécurité, de solidarité intérieure et extérieure, de justice sociale, d'éducation et de santé : autant de valeurs qui vous sont étrangères, autant de domaines retentissant de l'écho des criants échecs de votre politique intérieure – échecs à l'ombre desquels, il est vrai, se déploie le panache de votre réelle et secrète réussite, à vous dont l'acharnement à démanteler méthodiquement tout ce qui faisait de la France une terre modèle n'a jamais obéi qu'à un seul impératif : servir à tout prix les intérêts du grand capital, avide d'économies ruinées pourvoyeuses de dettes inextinguibles, et de populations suffisamment appauvries pour continuer à consommer sans se plaindre ni relever la tête. Mais ceci est une autre histoire…–.
Kadhafi était juif, peut-être l'ignorez-vous – tout le monde connaît sa famille en Israël –, et cela suffit à charger chacun des détails de sa "passion" d'une portée prophétique : par ce haut-fait barbare dont personne ne vous contestera jamais l'exclusive paternité, vous avez pris l'initiative de dévoiler aux yeux du monde entier la vraie nature des projets que l'Occident de vos confrères en abjection rumine envers toute l'Afrique; une Afrique dont Kadhafi était devenu l'emblème émancipateur. Au travers du spectacle de cette shoah symbolique – celle qui vient d'engloutir un Juif de plus, le Juif de trop –, vous venez de sceller la vocation de l'Afrique à regarder en face l'atroce et lente agonie que vous et vos semblables lui destinez, tout en puisant dans le regard de ce martyr immense la force de vous résister pour devenir, à l'instar du peuple juif au lendemain du cauchemar hitlérien, un lion appelé à briser les os de quiconque, en s'en prenant à lui – comme vous, Monsieur Sarkozy, bourreau sanguinaire de la Côte d'Ivoire et de la Libye –, s'en prend directement au Créateur et Maître de l'univers.
S'il est vrai que vos crimes se situent dans le droit fil de la délinquance d'état caractérisant la politique "étrangère" de la France "républicaine" – coloniale et post coloniale – depuis plus d'un siècle et demi, ils s'en détachent par la le caractère inouï de votre inimaginable impudence. Avec vous, la revendication tonitruante des pires forfaits s'est substituée au silence feutré du secret-défense : méthodiquement canalisés par tout un réseau de caniveaux médiatiques bétonnés sous le contrôle pointilleux de votre chimère démocratique, les fleuves de sang que vous avez fait couler ne dérangent plus personne, au sein d'une population collectivement hypnotisée par le magnétisme omniprésent de votre hystérie mégalomane, manipulatrice, et dévastatrice.
On savait la raison d'État féconde en massacres; nul n'imaginait qu'elle en viendrait à exhiber au grand jour les sanglants oripeaux de sa honte séculaire, sur l'air de "nous n'avons rien à cacher, la France ne peut qu'être fière de nous; fière de notre fidélité à tout ce que son histoire a compté de plus noble et de plus méritoire". Hitler en somme, à l'heure où plus personne n'ignore plus la monstruosité de ses forfaits, passant la tête haute de la nuit de son bunker à la tribune illuminée de l'assemblée – Reichstag, Palais-Bourbon, Siège de L'ONU… –, et parvenant à convaincre un auditoire médusé qu'il n'a agi que pour le bien de l'humanité, la défense de ses valeurs éternelles...
Monsieur Sarkozy, vous êtes l'un de ceux qui, sur la scène politique internationale contemporaine, auront contribué à l'avènement de l'ultra-nazisme. En effet, à quel autre modèle historique apparenter ceux qui, comme vous, au vacarme de l'extermination concentrationnaire, font succéder aujourd'hui, en "temps réel" – celui de la torpeur d'opinions publiques scientifiquement neutralisées – le silence abyssal de l'annihilation feutrée sur fond de trucages statistiques ? Ceux qui méprisent, jalousent, ridiculisent et tuent les Africains, comme leurs pères – sans être Hitler, mais en lui offrant l'assistance de leurs idées, puis de leur indifférence – ont méprisé, jalousé, ridiculisé et tué les Juifs... Ceux enfin qui – affublés comme vous du masque de la respectabilité bien-pensante – ne stigmatisent à l'envi la divinisation romantique de la race – les démons du passé – que pour mieux banaliser celle, trivialement abjecte, du profit et de sa mécanique mortifère – les démons de l'avenir que vous rêvez d'écrire –...
Vous vous apprêtez à parrainer la farce d'élections législatives ivoiriennes dont chacun sait d'avance que votre insignifiante créature Alassane Ouattara sortira vainqueur : tout simplement parce que, parachevant avec un zèle inégalable l'œuvre falsificatrice de vos prédécesseurs, vous avez entre temps mis à sa disposition toutes les compétences de vos services (1) pour l'aider à substituer un nombre incalculable d'étrangers frauduleusement recensés comme ivoiriens aux centaines de milliers d'Ivoiriens chassés de leur pays et/ou dépossédés de leurs terres et de leurs biens par le déferlement d'une violence que vous avez encouragée, veillant depuis l'Élysée à ce qu'elle se prolonge indéfiniment…
Cette dernière forfaiture de votre part illustre à merveille la mise en œuvre d'un nouveau concept, imaginé dans le cercle très fermé de ces maîtres du nouvel ordre mondial auquel vous vous glorifiez d'appartenir : celui de génocide introuvable. D'industrielle à l'époque hitlérienne, la gestion de l'horreur est devenue virtuelle. A la méticuleuse mise à jour de listes et d'archives répertoriant leurs crimes, les nazis d'aujourd'hui – dont vous êtes – préfèrent le non moins méticuleux effacement de leurs traces : cela va de l'évaporation des victimes dans le nuage indifférencié de leur "collatéralité", à l'escamotage pur et simple de leur disparition par simple omission médiatique, en passant par tous les artifices du maquillage des faits sur le mode mafioso-barbouzard (en Côte d'Ivoire, il y a sept ou huit mois, cela s'appelait largage en mer et incinération de cadavres, récupération de douilles laissées sur le terrain...). A cette gestion virtuelle de l'horreur se rattachent les trois-cent dix sept soldats français tombés lors de votre sale guerre des mois de mars et avril dernier contre l'armée régulière ivoirienne, dont personne en France n'a jamais entendu parler, et sur lesquels ni vous ni aucun de vos complices du gouvernement n'a prononcé d'éloge funèbre : la Côte d'Ivoire, bien sûr, n'est pas l'Afghanistan.
A cette gestion virtuelle de l'horreur se rattache également l'assassinat de Monsieur Philippe Rémond, égorgé à l'instigation des autorités françaises par les rebelles de Ouattara dans la chambre d'hôtel où, se sachant menacé, il s'était réfugié. Oui, Philippe Rémond menacé, traqué et éliminé par les tueurs de votre pantin local grâce au repérage de vos services de renseignements.
Vous vous apprêtez en outre à perpétrer un nouveau crime, économique celui-là, dont la dénonciation anticipée a valu à des journalistes du quotidien ivoirien "Notre Voie" d'être emprisonnés par vos sbires putschistes d'Abidjan : la dévaluation du franc CFA, dont vous escomptez qu'en contribuant à asservir un peu plus les pays de votre chasse-gardée ouest-africaine à la loi perverse de l'échange matières premières à bas prix contre produits manufacturés – inabordables sans une aggravation de la spirale de la dette, elle-même génératrice pour vous et les vôtres de profits exponentiels –, elle vous permettra de retarder jusqu'au lendemain des élections françaises le crash inéluctable de notre économie nationale.
Vous soufflez aujourd'hui sur les braises du foyer de la révolte syrienne – allant jusqu' à recruter, encadrer, et expédier sur le front de la "révolution" du CNS plusieurs centaines d'assassins du CNT –, condamnant ainsi sciemment à la détresse, à la mort ou à l'exil des centaines de milliers de Chrétiens syriaques : chrétiens de Syrie, mais aussi Chrétiens Irakiens, obligés de fuir leur pays livré au chaos depuis l'intervention "libératrice" de vos mentors américains.
Suivant la nouvelle mode des grands prédateurs de la jungle occidentale, qui, non contents de boire le sang de leurs victimes, revendiquent ensuite les lauriers de leur défense posthume, vous avez récemment poussé l'obscénité jusqu'à tenter de séduire successivement les communautés protestante, arménienne et juive de France, à grand renfort de démagogie rhétorique. Les "nègres" de votre entourage ont dû mettre les bouchées doubles, afin de vous livrer dans les délais et clefs en main quelques discours impeccables, truffés de références érudites : épopée camisarde, combat pour la liberté de conscience, mémoire du génocide arménien, admonestations ciblées en direction des autorités turques, protestation de votre indéfectible solidarité avec le peuple juif et l'État d'Israël, lequel vous devrait, à en croire vos récents transports d'enthousiasme larmoyant, rien moins que la libération de Guilad Shalit…
La vérité, c'est qu'au sein des trois communautés susnommées, quiconque possède encore une once d'aptitude à observer et à réfléchir a depuis longtemps discerné en vous un nouvel avatar de cet Ennemi qu'elles ont dû affronter au cours de leur histoire. Les camisards d'aujourd'hui, ce sont ces résistants ivoiriens assassinés, emprisonnés ou en exil, chrétiens ou musulmans fervents, auxquels s'identifie tout protestant digne de ce nom, déterminé à combattre le persécuteur que vous êtes, à l'instar de cet intendant de Lamoignon de Bâville, qui figure en bonne place dans votre "discours des Cévennes", aux côtés de vos lyriques évocations d'espérance, d'identité, d'âme, de courage et de ténacité… Pour qui consent à ouvrir les yeux sur l'abominable réalité et les terrifiantes conséquences de votre action en Côte d'ivoire et en Lybie – qu'il soit protestant, arménien ou juif –, une autre phrase du discours évoqué à l'instant suffit à vous caractériser, en décrivant trait pour trait vos mercenaires de la rébellion ivoirienne et du CNT, exécuteurs de vos dragonnades à vous : "ils pouvaient voler, piller, violer, humilier, incendier, sans même avoir à craindre la moindre remontrance d’officiers disparus comme par enchantement".
Vous venez enfin de couronner la pyramide infernale de vos méfaits d'un ultime trophée : celui du transfèrement à la Haye de son excellence le président Laurent Gbagbo, dont vous avez réussi, au terme de presque huit mois de laborieuses tractations – visant à prostituer le droit dans les coulisses de cette cour de justice internationale dont je me demandais dans ma première lettre si elle faisait partie de la vôtre : j'ai aujourd'hui ma réponse – à obtenir l'inculpation officielle, avec délivrance d'un mandat d'arrêt en bonne et due forme.
Monsieur Sarkozy, votre maîtrise de l'art du mensonge et votre pouvoir de nuisance, votre assimilation de la politique – nationale et internationale – aux formes les plus grossières du brigandage – qu'il soit militaire ou économique – font probablement de vous le dirigeant occidental le plus pervers, le plus dangereux et le plus intégralement corrompu depuis la fin de l'ère hitlérienne.
Pourtant, je ne suis pas sûr qu'à terme, Hitler soir jugé plus sévèrement que vous. Lui, au moins, assumait fièrement l'horreur de ses crimes, sans les travestir en initiatives humanitaires, sans les envelopper de pieuses courbettes devant le Saint Père, d'un hommage hypocrite à Jean-Paul II, ou de protestations de fidélité à des valeurs qui tremblent de se voir durablement associées aux mensonges de vos lèvres : démocratie, justice, vérité, protection de civils.
Hitler, lui, au moins, s'est abstenu de souiller, la main sur un cœur auquel il avait, tout comme vous, renoncé, la mémoire de ce qui, de l'histoire des peuples, demeure, comme l'honneur de leur commun héritage.
Mais rassurez-vous : de cette mémoire, l'humanité, indéfectiblement solidaire de la foule de vos victimes; de cette mémoire, l'humanité vous a d'ores et déjà effacé.
Aujourd'hui, l'heure des comptes a sonné : la France, cette France que vous avez cru pouvoir séduire comme l'une de vos maîtresses, en la soumettant tour à tour à tous les fantasmes de votre extravagante malfaisance, va bientôt payer la dette exorbitante des crimes qu'elle vous a laissé commettre en son nom – dette cumulée avec toutes celles des innombrables exactions commanditées par vos prédécesseurs –. Mais soyez sans crainte, l'histoire, cette fois-ci, ne fera pas crédit ad aeternam au prince dévoyé que vous êtes : vous et vos sbires paierez d'abord, à la face du monde; votre honte précédera celle de la nation; on vous verra, dans la lumière crue des projecteurs d'une vérité sans ombre, monter seul au front, enjamber les cadavres de vos compagnons de disgrâce, en première ligne pour éprouver l'irréversible impossibilité d'échapper au jugement doublement implacable des peuples que vous avez violés et torturés, et du grand Défenseur de leur cause : Celui dont vous avez encore le front de vous réclamer, prenant son silence pour un quelconque aveu d'impuissance à vous détruire.
Monsieur Sarkozy, vous allez tomber, très vite, bien avant l'échéance de ces élections dont vous espérez qu'elles vous mettront à l'abri des conséquences de vos forfaits. Votre chute, votre fin sont imminentes : elles seront douloureuses, soudaines, définitives et exemplaires. Parce qu'il n'est pas possible que la France – promise, elle et son peuple, à la repentance et à la vie – soit condamnée à ne pas survivre à la démence terminale d'un seul de ses démons; parce qu'aujourd'hui, Monsieur Sarkozy, le temps de la Patience des hommes et de leur Créateur a atteint ses limites.
Respectueusement,
Une contribution d'un ancien pasteur de l'Église Réformée de France
(1) On connaît le rôle dévolu à cette entreprise spécialisée dans le traitement informatique de données biométriques installée dans la place par votre acolyte François Fillon : insérer frauduleusement, avec la collaboration de la CEI, de l’INS et de la SAGEM., les 429.030 personnes que Beugré Mambé avait voulu insérer et qui lui avait coûté son poste ainsi que les 1.033.000 inscrits de la liste litigieuse dite « liste grise ».