Politique: Les raisons de la démission de Mamadou Koulibaly

Le 04 août 2011 par IvoireBusiness - Ce qui se pressentait et qui alimentait les causeries dans tous les milieux d’affaires ces derniers jours, est tombé comme un couperet ;

Mamadou Koulibaly, président du LIDER.

Le 04 août 2011 par IvoireBusiness - Ce qui se pressentait et qui alimentait les causeries dans tous les milieux d’affaires ces derniers jours, est tombé comme un couperet ;

Mamadou Koulibaly quitte le navire « bleue » en pleine tempête pour incompatibilité de vision politique avec ses camarades. Ces derniers refusent d’aller à son école de pensée. Même, si cela fait partie de la vie des partis politiques d’enregistrer des départs, aussi des arrivées en leur sein, le départ de Mamadou Koulibaly relève du politiquement incorrecte de l’avis de certains cadres du FPI et des sympathisants de la LMP (La Majorité Présidentielle). Pour eux, le moment est vraiment mal choisi. Comme dirait l’ivoirien lambda, on ne se met pas dans magnans pour enlever magnans. Après ce tsunami franco-rebello-onusien qui vient de souffler sur le parti, les premiers responsables du FPI ont jugé inopportun l’organisation d’un congrès – bilan comme le recommandait Mamadou Koulibaly, à l’heure actuelle des choses, vu surtout que les cadres influents du parti subissent la furia du RHDP et de ses rebelles. Le Président Laurent Gbagbo et les autres camarades sont torturés et humiliés dans le « Guantanacissé» au Nord. Le groupe des Assoa Adou plus chanceux est en exil forcé. Certains militants et sympathisants sont traqués à l’intérieur comme à l’extérieur comme des rats avec des mandats d’arrêt fantaisistes, des gels de compte et autres actes inhumains et criminels. Alors, toutes ces raisons ont suffi aux cadres du FPI pour désavouer le « héros de Marcoussis ».
Pour en savoir davantage sur les motivations du Président de l’Assemblée Nationale, nous avons approché certains cadres de la haute direction du parti. Il en ressort que Mamadou Koulibaly ne roule pas pour le chef du « Dioulabougou » (mot emprunté) mais plutôt pour lui-même.
" Mamadou Koulibaly a la certitude qu’à l’heure actuelle, il est la seule personne capable de faire front à la France, à Ouattara et tous ses chefs de guerre. Pour lui, Ouattara n’a pas la majorité sociologique du Nord comme il le laisse croire. Il doit son fauteuil à Nicolas Sarkozy. Alors, il faut qu’il (lui Koulibaly) soit au premier plan pour continuer son combat contre le pacte colonial qu’il dénonce depuis. D’où son obsession à organiser un congrès pour être président du parti et avoir les pleins pouvoir." nous a confié un cadre sous couvert de l’anonymat. Un autre cadre, lui va plus loin en disant qu’un membre du RHDP proche de Ouattara lui aurait confié (à Mamadou Koulibaly) que le président Laurent Gbagbo et les siens ne seront pas libres de sitôt. Car selon Paris, la libération de Laurent Gbagbo le présenterait comme un Nelson Mandela. Surtout que la France est convaincue que son odeur populiste (l’expression est de l’ambassadeur français Simon, nous a-t-il confié) souffle encore très fort sur la Côte d’Ivoire et que cela renforcerait son image de combattant de la Liberté. Ce qui pourrait mettre à mal le pouvoir de leur poulain. Alors, le sachant Mamadou Koulibaly veut prendre la tête du parti pour se préparer pour la compétition de 2016. Ce qui pourrait expliquer ces prises de position contre son ex-parti et le président Laurent Gbagbo dont il sait que l’aura sur les militants, les sympathisants et les démocrates est indéniable. Mais, voilà les autres cadres ayant vite perçu sa perfidie, ont stoppé net son rêve « présidentialiste ».
Un fédéral de la région des Lagunes que nous avons aussi rencontré estime pour sa part que Mamadou Koulibaly répond coup pour coup à toutes les frustrations dont il dit avoir été l’objet au sein de son parti( ex-parti désormais). Parce qu’après Marcoussis, lui qui a eu le courage de dénoncer ce coup d’Etat constitutionnel de la France, fut mis sous l’éteignoir par le président Laurent Gbagbo. Au lieu que celui-ci s’appuie sur lui pour mener le combat contre la France et ses rebelles et qu’il fasse de lui le pilier central du régime, ce qui le mettrait en pôle position pour représenter le parti aux élections présidentielles futures, il (le président Laurent Gbagbo) a préféré se tourner vers les Tagro, Affi, Blé Goudé et autres. Chose qu’il digère mal jusqu’aujourd’hui. Il veut prendre sa revanche en se positionnant numéro un du parti. Son combat pour la libération du Président Laurent Gbagbo et des siens ne sera une priorité que lorsqu’il aura pris les rênes du parti.

Au sortie de notre enquête, nous avons constaté que les militants et sympathisants du FPI sont très affectés par cette crise interne suite à la démission du président Mamadou Koulibaly. Elle tombe vraiment mal parce qu’elle vient perturber tous ces nombreux militants et sympathisants qui sont déjà assez éprouvés par cette barbarie « franco-rebello-onusuienne ». Il faut que la sagesse gagne le cœur des uns et des autres afin qu’ils mettent de côté leur ego pour se serrer les coudes et affronter ce trident France- Rebelle -Communauté Internationale qui n’a pas encore fini de nous faire voir de toutes les couleurs.
Charles Tiekpo
tiekpocharles@yahoo.fr