"Politique ivoirienne": "Mémoire d'un général de division de l'armée ivoirienne, le général "Bertin Zézé Baroan"(ancien aide de camp de "Félix Houphouet Boigny")

Le 10 octobre 2011 par IvoireBusiness - Le général de division "Bertin Zézé Baroan" a tiré sa révérence il ya quelques années! Ainsi l'histoire de la Côte d'ivoire indépendante retiendra

certainement un jour de ce valeureux général, l'attachement viscéral aux valeurs régaliennes: Enfant de troupe à l'école militaire de "Bingerville" en Côte d'ivoire, commandant du deuxième bataillon militaire de "Daloa" dans les années 70, aide de camp de feu "Félix Houphouet Boigny", puis général de division de l'armée ivoirienne sous le règne "d'Houphouët Boigny" pour achever cette longue carrière professionnelle en tant que ambassadeur de la Côte d'ivoire au "Brésil" à partir de 1987.
Notons que ma dernière entrevue avec l'ex-général de division "Bertin Zézé Baroan" remonte à l'année 2004 à sa résidence privée de la "Riviera 2" à Abidjan. Loquace et ayant le sens de l'humour et de l'ironie, l'ex-général donnera libre cours à des confidences majeures à la lisière d'un testament politique et d'un dossier diplomatique de type(A1)...Pour la mémoire de l'ex -général aujourd’hui disparu, il nous paraissait impérieux de faire un feed-back au niveau des faits tant cela en valait la peine dans cette impasse politique actuelle!
"Bertin Zézé Baroan" m'a reçu ce mois de décembre 2004 en une heure d'horloge en compagnie de mon frère cadet(Michel T).Sans ambages, il m'a affirmé ceci :"Gbagbo n'est pas un homme d'argent. Il est humble, spontané surtout idéaliste. Mais malencontreusement, lors des accords de "Lina Marcoussis" en France, ce qui l'a davantage fragilisé, c'est que les hautes sphères politiques françaises dirigées par le président français "Jacques Chirac" avaient pris la précaution d'identifier la nomenclature des comptes bancaires bien fournis de certains de ses ministres avec à leur tête l'ex premier ministre "Affi N'GUESSAN"...
Il poursuit dans son argumentaire en ajoutant ceci: "Gbagbo est mon petit frère, mais j'ai l'impression qu'il se méfie de moi et de tous ceux qui ont travaillé avec le président "Houphouet Boigny", qui a été son adversaire politique!
J'ai été l'aide de camp "d'Houphouët" et même général de l'armé ivoirienne sous le règne "d'Houphouët", en bon historien, il doit se dire que celui qui a servi mon adversaire politique peut être aussi mon adversaire dans la vie...
Mais cela ne l'a pas empêché de me convoquer nuitamment en 2003 à sa résidence privée lorsque la ville de "DALOA" située dans le centre-ouest de la Côte-D’Ivoire, troisième place financière de Côte d'ivoire, fut prise d'assaut par les rebelles ivoiriens.
Il n'avait pas le choix, car disposait d'informations avérées selon lesquelles j'avais dirigé le deuxième bataillon militaire de "Daloa" pendant des années! Par conséquent, sur le plan géostratégique, j'étais le mieux placé pour donner une réplique militaire aux rebelles ivoiriens dans la ville de "Daloa".
C'est donc à sa résidence privée de Cocody que je proposai au Président "Gbagbo" la stratégie militaire à adopter pour libérer rapidement la ville de "Daloa".
De retour à ma base arrière à "Daloa" située à quelques kilomètres de la ville "Daloa" précisément dans mon village natal. Nous avons convoyé munitions et militaires.
La réplique fut nette , offensive et fatale aux rebelles..En deux heures, nous avons libéré la ville de "Daloa" au grand dam des soutiens extérieurs de la rebellion.
Et le président "GBAGBO" d'apprécier cet acte de bravoure militaire à sa juste valeur républicaine. Mais là où le bât blesse, il a manqué à cet militaire de grande classe avant sa mort la reconnaissance nationale officielle: une sorte de symphonie inachevée."Zézé Baroan" aurait pu être décoré dans l'ordre du mérite ivoirien avant sa mort...A bon entendeur, salut!!

(Yves T Bouazo)