Paris : L’escapade parisienne d’Hamed Bakayoko au MILIPOL a-t-elle pour but de violer l’embargo sur les armes à destination de la Côte d’Ivoire ?

Le 19 octobre 2011 par IvoireBusiness – Hamed le grand est à Paris en mission où il brille de tous feux. Il a été aperçu hier au Salon

Le ministre Hamed Bakayoko attentif le 18 octobre dernier aux armes exposées au Salon MILIPOL, à Paris porte de Versailles.

Le 19 octobre 2011 par IvoireBusiness – Hamed le grand est à Paris en mission où il brille de tous feux. Il a été aperçu hier au Salon

arrivé escorté de motards et de girofards.
La question qui brûle les lèvres est de savoir si l'escapacade parisienne d'Hamed a pour but de violer l'embargo sur les armes à destination de Côte d'Ivoire, votée par l'ONU du temps de Laurent Gbagbo, et toujours en vigueur?
Autrement dit, le ministre est-il venu à Paris acheter des armes?
Lui-même a reconnu que oui, et que la question de l'embargo sur les armes à destination de la Côte d'Ivoire était en voie de règlement.

Déjà imposant pendant ses années de fac, Hamed Bakayoko a gravi tous les échelons pour devenir le bras sécuritaire de la République, depuis qu’il a été élevé à la dignité de ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur par Alassane l’américain, son mentor, son « vieux père » auprès de qui il a tout appris: le métier de journaliste en tant que directeur de publication du quotidien Le Patriote, ensuite comme patron de Radio Nostalgie, puis comme secrétaire national du RDR, et enfin comme franc maçon. Le jour de son intronisation, Hamed avait fière allure. Être parmi « les frères lumières » était un rêve d’enfant, lui l’enfant d’Adjamé.
Aujourd’hui au fait de la gloire, Hamed est resté reconnaissant. Ses amis d’enfance peuvent en témoigner. Il les reconnait toujours quand il les voit, et les aide financièrement.
De ce point de vue, rien à dire. Hamed assure.
Mais dans l’habit de sécurocrate de la République, il devient méconnaissable. Ses partisans disent qu'il doit savoir se faire respecter. Des policiers ivoiriens dont une bonne partie est émasculée, c’est-à-dire sans armes, mais surtout de l’opposition dont il juge souvent « les propositions non recevables ».
Samedi dernier, sans porter de gangs, il avait interdit martialement le meeting des frontistes du bagnard Laurent Gbagbo, ex-Président déporté, et futur Président déportable à la Cour pénale internationale (CPI), probablement vers le 15 novembre prochain, selon son conseiller Alain Toussaint. Le sera-t-il réellement ? Rien n’est moins sûr. Luis Moreno Ocampo à Abidjan n’a pas réussi à rassurer les frontistes sur l’impartialité de sa Cour.
Au stand d’armes lourdes du MILIPOL, aux côtés de son homologue français Claude Guéant, Hamed Bakayoko a multiplié les apartés. Il manipulait avec un intérêt particulier, tel un loup dans la bergerie, les armes présentes, lourdes ou légères.

A la question de savoir si une grosse commande allait être passée devant l'avalanche de propositions, le ministre et son entourage ont affirmé qu'une décision serait prise une fois à Abidjan.

A-t-il l’intention de violer l’embargo de l’Onu sur les armes en destination de la Côte d’Ivoire, qui reste toujours en vigueur?
Tout porte à le croire, même si le langage diplomatique a été utilisé.

Pour annuler la marche des frontistes samedi dernier à Yopougon, il avait invoqué le manque de moyens pour encadrer un meeting d’une telle envergure.
La répression qui a suivi a prouvé le contraire. Lesdits moyens étaient largement disponibles, les FRCI affichèrent une forme des grands jours et les frontistes ne demandèrent pas leurs restes. Avec à la clé, de nombreux blessés et dans l'indifférence de la Communauté internationale, dont la protection des populations civiles n'est plus une priorité.
Hamed Bakayoko est-il venu à Paris se donner les moyens de parfaire l'encadrement des futures manifestations de l’opposition? Tout porte à le croire.
Toujours est-il que la présence d’Hamed au MILIPOL a été particulièrement remarquée.

Mireille (Mimi) Kouamé