Odienné: Des individus tentent d’enlever Simone Gbagbo. Comment le coup a été déjoué ?
Le 21 août 2012 par L'INTER - Simone Gbagbo a-t-elle échappé à un enlèvement ? Tout porte à le croire, selon les informations en notre possession. L’épouse de l’ex-chef de
Le 21 août 2012 par L'INTER - Simone Gbagbo a-t-elle échappé à un enlèvement ? Tout porte à le croire, selon les informations en notre possession. L’épouse de l’ex-chef de
l’État en résidence surveillée à Odienné, à plus de 800 km au Nord-ouest de la Côte d’Ivoire, est actuellement très surveillée.
Et pour cause, un commando serait à ses trousses. Notre informateur à Odienné, bien au fait de l’affaire, nous a conté, dans les détails, cet enlèvement manqué dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 août 2012.
Tout est parti d’une information exploitée par les autorités militaires de la ville. C’est qu’un véhicule de type 4X4 en provenance de la Guinée, dit-on, est tombé en panne à Kodougou, un village proche d’Odienné. L’un de ses occupants est donc allé chercher de l’aide dans un autre village afin de dépanner la voiture. Pendant qu’il procédait au dépannage, le jeune mécanicien a surpris une conversation entre les propriétaires. Ignorant sans doute que le mécanicien comprenait la langue dans laquelle ils s’exprimaient, les occupants du 4X4 ont relevé la nécessité de faire vite, afin d’arriver à temps à Odienné, pour libérer leur cible avec des complicités internes.
L’informateur des autorités militaires de la ville soutient que le commando visait bien Simone Gbagbo, dont le nom leur aurait échappé durant leur conversation. « Il faut faire vite pour ne pas que ceux qui nous attendent se découragent », aurait indiqué un des occupants de la voiture, qui a donc demandé au jeune mécanicien d’accélérer le travail.
Après avoir fini le dépannage, le jeune mécanicien alerte aussitôt les autorités militaires, la Gendarmerie et la Police d’Odienné. Des dispositions sont immédiatement prises. Autre élément qui confond les occupants du 4X4, c’est qu’un habitant d’un autre village a soutenu avoir vu la même voiture à la frontière ivoiro-guinéenne. Le véhicule, selon cet habitant, est passé par Sarala, une localité située plus à l’ouest d’Odienné. Contrairement à l’explication des occupants du 4X4 qui ont confié au jeune mécanicien qu’ils venaient d’un village un peu plus au nord d’Odienné.
Après avoir recoupé les informations, les autorités militaires se rendent compte que quelque chose ne tourne pas rond dans l’affaire. Elles sont davantage confortées dans leur position, quand elles découvrent le 4X4 en question abandonné à la lisière de la ville d’Odienné. L’ex-Première dame Simone Gbagbo est aussitôt déplacée de sa résidence pour un lieu plus sûr afin de mieux se préparer à toute attaque du commando soupçonné de vouloir récupérer la détenue d’Odienné. Le dispositif léger qui surveillait la résidence, au départ près de six (6) personnes, est renforcé.
Etant informées que les membres du commando ont infiltré la ville en empruntant des moto-taxi, les autorités militaires ont bouclé toutes les sorties d’Odienné et procèdent à des ratissages dans la ville. « Ils seront pris. La ville est quadrillée et personne ne peut sortir et rentrer sans subir un contrôle. Surtout que le portrait physique de ce commando a été envoyé à tous les postes de contrôle », nous a indiqué notre source, dont l’information est corroborée par les propos du Général de Corps d’Armée, chef d’état-major général des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), Soumaïla Bakayoko. Il a révélé ce week-end sur les antennes de la télévision nationale, à l’issue d’une visite terrain à San-Pedro, qu’une opération de ratissage est en train d’être menée à Odienné, sans en donner les raisons. Mais l’information que nous avons reçue hier sur une tentative avortée de libération de Simone Gbagbo, semble expliquer le ratissage d’Odienné.
Quant à la santé de l’ex-Première dame, elle se porterait bien, contrairement à la rumeur qui a laissé croire qu’elle était décédée. L’un de ses proches, un ancien député du Front populaire ivoirien (FPI) que nous avons aussi joint hier par téléphone, s’est voulu rassurant. « Elle se porte bien, j’ai eu de ses nouvelles hier avec sa sœur qui a pu la joindre », nous a-t-il confié.
Yacouba DOUMBIA