Inquiétante dérive: On veut éliminer Gbagbo à tout prix ! Gnénema déclare Gbagbo persona non grata en Côte d’Ivoire

Le 04 octobre 2011 par le Nouveau courrier - Le ministre des droits de l’homme, a livré en France le plan du régime Ouattara pour se débarasser du président Gbagbo qui selon eux

Gnénéma Coulibaly, ministre ivoirien des Droits de l'Homme.

Le 04 octobre 2011 par le Nouveau courrier - Le ministre des droits de l’homme, a livré en France le plan du régime Ouattara pour se débarasser du président Gbagbo qui selon eux

est un frein à la réconciliation nationale.
La campagne pro-Ouattara pour un éventuel transfert du président Gbagbo à la Cpi bat son plein. Le ministre chargé des droits de l’homme et des libertés publiques, Coulibaly Gnenema s’est mué depuis en ministre chargé du transfèrement du président Gbagbo à la Cour pénale internationale. En mission à l’extérieur du pays depuis le 22 septembre dernier dans plusieurs institutions internationales, notamment à la Cpi à la Haye au Pays-Bas, pour faire un exposé sur la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. En réalité, il a été dépêché par Alassane Ouattara auprès de ces institutions pour faire campagne en vue d’«offrir le président Gbagbo à la Cpi», néo programme de gouvernement du chef de l’Etat. Et pour cela, Ouattara y met les moyens et les hommes.
Après ses différents plaidoyers à toutes les tribunes qui s’offraient à lui, c’est Henri Konan Bédié à qui il ouvre tous les médias occidentaux qui embouchera la trompette. Et maintenant, l’ex-commissaire de la Cei pour le compte de l’exrébellion, Coulibaly Gnenema. Pour le ministre en charge des droits de l’homme, le transfèrement du président Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (Cpi) à La Haye, «faciliterait le processus de réconciliation» en Côte d'Ivoire. Il s’exprimait ainsi déclaré hier à Paris, devant la presse.
«J'ai expliqué au président de la Cpi, l'importance pour la réconciliation nationale de cette procédure. Si l'ex-président n'était plus sous notre responsabilité, sur le territoire de la République, cela faciliterait le processus de réconciliation et contribuerait à dépassionner la suite du débat, notamment les élections législatives », a déclaré le ministre à la presse à Paris, après avoir rencontré les responsables de la Cpi aux Pays-Bas. Selon le cadre de l’ex-rébellion ivoirienne, la présence de Laurent Gbagbo – en Côte d’Ivoire – freine le développement du processus de réconciliation. Avant d’ajouter que les responsables de la Cpi «se sont montrés sensibles à nos arguments».
Seulement, le ministre de Ouattara oublie ou ignore (c’est selon) que la Cour pénale internationale peut aussi décider de poursuivre Alassane Ouattara lui même, au-delà des personnalités de son camp. En effet, si on impute à Laurent Gbagbo les supposés crimes de son camp parce qu’il en est le chef politique, la réciproque doit s’appliquer à Ouattara, chef politique des FRCI qui ont commis, selon des organisations de défense des droits de l’Homme, le plus grave massacre de l’histoire de la Côte d’Ivoire, au quartier Carrefour à Duékoué. Et beaucoup d’autres violations des droits de l’homme depuis 2002. Mais à cela, Gnénéma répond du bout des lèvres. «Nous exécuterons tout mandat d'arrêt de la Cpi, quels que soient les noms qu'ils nous soumettront», a-t-il affirmé, en restant persuadé que le statut d’allié des puissances occidentales de son «patron» lui évitera forcément les poursuites à tête chercheuse de la Cpi.
On veut éliminer Gbagbo à tout prix
Or donc Gbagbo gêne la réconciliation nationale ? Or donc Gbagbo gêne la tenue des prochaines législatives ? La sortie irresponsable du ministre ivoirien des droits de l’Homme, consécutive à celle de Ouattara qui clamait récemment qu’il ne veut pas qu’on dise que c’est lui qui a condamné Gbagbo, et donc il lui fallait la Cpi, à l’avantage de montrer aux yeux du monde, mais surtout aux yeux des Ivoiriens, que le but ultime du
régime Ouattara est de ‘‘liquider’’ le président Gbagbo. Après avoir manqué de l’éliminer physiquement le 11 avril à cause de la médiatisation en temps réel des bombardements français, il faut maintenant tirer un trait sur lui. En l’envoyant en quarantaine à mille lieues de la terre de ses ancêtres. Vu le timing que se donne le régime ivoirien pour se débarrasser du prisonnier de Korhogo, les défenseurs des droits de l’Homme et ses avocats doivent redoubler de vigilance et veiller à ce que son état de santé ne se dégrade pas. La fin justifiant les moyens, il ne faut pas donner l’occasion au nouveau régime de trouver une alternative au transfèrement à la CPI qui tarde, tarde et tarde…
Porte-parole d'un projet machiavélique
Un ministre issu d’un mouvement armé qui a semé la mort et la désolation dans ce pays devrait avoir honte, sinon être gêné, magistrat qu’il est, de se faire le porte-voix de ce projet machiavélique. At-il oublié les morts de Guitrozon, de Petit Duékoué, de Yopougon, les danseuses d’Adjanou de Sakassou… Les auteurs de ces crimes sans nom, et leurs commanditaires sont bien vivants et à des postes de responsabilité aujourd’hui. Les Ivoiriens auraient pu légitimement les rejeter. Mais au nom de la paix, de la réconciliation entre fils et filles de ce pays, des accords ont été signés et les Ivoiriens ont réappris à vivre avec leurs bourreaux d’hier. Grâce à qui ? Grâce à un homme qui a le sens de l’Etat, qui a fait avaler des couleuvres à ses concitoyens meurtris par une rébellion meurtrière. Il a un nom : Laurent Gbagbo.
Les Ivoiriens ne sont pas prêts de l’oublier pour célébrer ceux qui l’ont humilié et sont prêts à lui payer un aller simple pour le cachot. Gbagbo à La Haye, et les chances de réconciliation en Côte d’Ivoire s’évanouiront. Gbagbo assassiné de manière perfide, c’est la volonté même des Ivoiriens de continuer à partager la même nation qui sera menacée

Le nouveau courrier