Incident diplomatique/Frédéric Bongo Ondimba répond à Christian Vabé: "Je n'ai pas été radié, je suis parti de l'armée moi-même "."Je ne ferai pas de coup d'État "

Frédéric Bongo Ondimba, le frère du Président déchu du Gabon, Ali Bongo, a répondu au Président Christian Vabé concernant sa radiation de l'armée pour faute grave, par le Président du Gabon, le Général Oligui N'Guema.

Il a transmis le courrier à son avocat, Me Charles Consigny, du cabinet parisien Consigny Bellour Associés, sis 26 avenue Victor Hugo Paris 16e arrondissement, qui l'a transmis à son tour à Christian Vabé le 27 octobre, le jour-même de la déclaration à la nation de ce dernier concernant la radiation de Frédéric Bongo de l'armée.

Frédéric Bongo Ondimba, Colonel de Gendarmerie et ancien patron des services de renseignements du Gabon et ancien patron de la sécurité du Président Ali Bongo, a démenti les informations officielles selon lesquelles il a été radié de l'armée.

Il a également démenti les allégations de prise de pouvoir par coup d’Etat pour renverser le Général Oligui N'Guema.
Pour rappel, Christian Vabé, s'adossant sur le décret de la Présidence gabonaise n°0024/PR/MDN/CAB-MD-PT du 19 octobre 2023 portant radiation des cadres d’un officier supérieur des Forces de Défense et publié le 23 octobre 2023 notamment de Frédéric Bongo Ondimba pour faute grave, avait dans une déclaration à la nation le 27 octobre 2023 pris acte de la décision et accusé Frédéric Bongo Ondimba d'avoir manqué de sagesse et d'avoir lui-même précipité sa déchéance comme avant lui son frère le Président déchu Ali Bongo Ondimba.

La réaction du Président Christian Vabé est attendue suite à cette mise au point de Frédéric Bongo.
Ci-dessous, le texte intégral du Communiqué confidentiel de Frédéric Bongo Ondimba au Président Christian Vabé.

Nous y reviendrons.

Éric Lassale

COMMUNIQUÉ DE MONSIEUR FRÉDÉRIC BONGO-ONDIMBA

J’ai bien pris note de la décision du président de la transition de prononcer ma radiation de l’armée
gabonaise que j’ai servie pendant 25 ans.
Je m’interroge sur la motivation de cette décision qui invoque des fautes, touchant mon honneur,
ma probité ou encore mon sens du devoir. Tous les Gabonais qui me connaissent, qui m’ont
côtoyé, ou qui ont servi à mes côtés, tous mes interlocuteurs internationaux, comprennent que les
termes de ce texte sont ceux des conclusions d’un conseil d’enquête de 2022 qui ne fut qu’une
mascarade initiée par des personnes aujourd’hui écrouées et sous le coup de graves accusations, et
qui ne visait qu’à me détourner de mon devoir premier, à l'époque celui de renseigner le président
en exercice et par là même de protéger la République du Gabon.
Mon sens de l’honneur, ma probité, mon sens du devoir, je les tiens à la fois de l’éducation sans
concession que j’ai reçue et de toute l’expérience acquise au cours de ma carrière.
Certains cherchent à me porter préjudice aujourd’hui simplement parce que je porte le nom de
mon père.
Les valeurs qui m’animent sont aussi celles que l’on m’a enseigné à Saint-Cyr puis à l’Ecole de
Guerre, où j’ai eu l’honneur de recevoir ma formation.
J’ai toujours mis ces valeurs au service du Gabon.
J’ai servi mon pays avec fierté.
Je me suis éloigné du Gabon ces dernières années, et j’ai moi-même sollicité d’être dégagé de mes
obligations militaires pour développer des projets personnels.
Je souhaite poursuivre sereinement et librement une carrière dans le secteur des activités de la
sûreté, de la sécurité et de l’intelligence, qui sont mes domaines d’expérience et d’expertise
reconnus.
Pouvant enfin sortir de ma réserve, je démens fermement les ambitions de prise de pouvoir qui
m’ont été attribuées par les médias suite au changement de régime intervenu au Gabon le 31 août
2023.
Je souhaite sincèrement que le Gabon et les Gabonais connaissent la paix et la prospérité qu’ils
méritent et j’espère que l’équipe dirigeante actuelle saura faire preuve de la volonté et du courage nécessaires.

Frédéric Bongo Ondimba