Grève des fonctionnaires et agents de l'Etat : L'administration publique paralysée, hier - Comment les grévistes ont dribblé Gnamien Konan

Le 23 janvier 2013 par linfodrome.com - Grève des fonctionnaires ivoiriens.

Comme annoncé depuis plusieurs jours, les fonctionnaires et agents de l'Etat sont entrés en grève depuis hier lundi 21 janvier. Ils ont effectivement déserté les bureaux. Plusieurs services des 14 ministères concernés par cet arrêt de travail de 3 jours décrété par la Cosyfoci (Confédération des syndicats de fonctionnaires et agents de l'Etat de Côte d'Ivoire), ont été paralysés.

Les fonctionnaires et agents de l'Etat ont paralysé l'administration publique, pour cette 1ère journée de grève(Ph:Diom Celest)
Et ce, en dépit de la mise en garde du ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Gnamien Konan. Les fonctionnaires sont allés à la grève. C'est le constat fait par notre équipe de reportage qui a visité plusieurs services de l'administration publique. Il est vrai que dans certains ministères, les grévistes ont bien voulu assurer le service minimum, mais dans l'ensemble, le mot d'ordre de grève a été largement suivi. Au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, seul les membres du cabinet et le personnel de nettoyage étaient à leurs postes. Dans les différents services, il n'y avait personne. Les portes des bureaux étaient fermés à double tour. Il régnait un silence de cimetière dans le hall et les couloirs des différents étages dudit ministère.

Au bas de l'immeuble qui abrite le ministère, de nombreux grévistes dispersés çà et là, occupés à faire passer le message de la grève et aux usagers du ministère et à ceux des fonctionnaires et agents de l'Etat qui n'auraient pas été informés de cet arrêt de travail. " Nous suivons le mot d’ordre de grève. Tant que nos responsables syndicaux ne nous disent pas de reprendre, nous continuons d’observer l’arrêt de travail jusqu’au bout", a déclaré un gréviste rencontré au bas de l'immeuble. M. Kouamé Urbain, responsable de la communication du ministère de la Fonction publique que nous avons rencontré à son bureau, a fait le même constat que nous. A savoir que les agents ne sont pas venus au travail. ''Nous avons des gens sur le terrain pour faire le constat. Nous ferons le point à leur retour'', a-t-il confié.

Selon des confidences certains travailleurs venus assurer le service minimum, dans certaines administrations, la direction des Affaires administratives et financières, relativement à la grève, fait circuler une liste de présence, à signer le matin et le soir avant de descendre du bureau. Les grévistes qui jouent le jeu, montent signer la liste de présence et descendent, pour ensuite remonter le soir, pour signer une nouvelle fois avant de rentrer chez eux.

A la direction des ressources humaines du ministère d'Etat, ministère de l'Emploi, des affaires sociales et la formation professionnelle, sis à la Tour B, nous avons trouvé des travailleurs à la tâche. M. Kouassi Miézan Arthur, Sous-directeur de la valorisation des ressources humaines, nous a même fait visiter des bureaux où des agents étaient à la tâche. Au rez-de-chaussée de la tour A, il est collé sur la vitre de la porte d'entrée, une grosse affiche qui indique que les fonctionnaires sont en grève. Avec en prime, le préavis de grève signé des secrétaires généraux des différents syndicats membres de la Cosyfoci. L'ambiance dans les différents services visités dans cette tour, n'était pas celle des grands jours. Pas de file d'usagers devant les ascenseurs comme c'est le cas d'ordinaire, plusieurs bureaux vides ou fermés.

Au ministère de l'Intérieur, M. Timité Mamadou en charge de la Communication interne, a expliqué que les services dudit ministère fonctionnent normalement. Il dit n'avoir pas eu connaissance d'un préavis de grève des fonctionnaires. Les initiateurs de la grève, eux, se félicitent du respect du mot d'ordre de grève par les fonctionnaires et agents de l'Etat. ''Le mot d'ordre a été largement suivi tant à Abidjan qu'à l'intérieur du pays. Nous en sommes très satisfaits. La grève a été suivie à plus de 95 %'', nous a confié l'un des responsables de la Cosyfoci que nous avons joint hier en fin d'après-midi. $Faut-il le rappeler, la Cosyfoci réclame entre autres, la revalorisation de l'indice salarial à hauteur de 150 points (soit 35.000 fcfa sur le salaire de base), la revalorisation de l'indemnité de résidence à 70.000 francs CFA pour le plus petit fonctionnaire, le paiement intégral des indemnités et primes, payées à moitié depuis 2009 pour certains corps de fonctionnaires, la revalorisation de l'allocation familiale de 2500 fcfa à 10.000 fcfa et de l'indemnité de transport de 7500 fcfa à 25.000 fcfa.

Franck SOUHONE