Ghana: SELON LES EXILÉS, " IL Y A UN DEAL DRAMANE-DRAMANI". En plus d'Abehi et Dibopieu, 2 autres exilés extradés

Le 07 février 2013 par L'INTER - Les exilés dénoncent un deal entre Ouattara et Dramani.

Le voile se lève petit à petit sur l'arrestation du commandant Jean-Noël Abehi, pris le lundi 04 février dernier au Ghana, ainsi que Jean Yves Dibopieu, leader de mouvement patriotique sous Laurent Gbagbo.

Selon des sources bien informées, Abehi et Dibopieu n'ont pas été les seuls partisans de l'ancien président ivoirien qui ont été cueillis au Ghana ce lundi puis extradés en Côte d'Ivoire. Cette information était d'ailleurs contenue dans le communiqué officiel relatif à ces arrestations lu à la télévision nationale le mardi 05 février 2013. « A l'occasion d'une opération policière conjointe de la Côte d'Ivoire et du Ghana, plusieurs personnes ont été appréhendées le lundi 04 février 2013, dont le commandant Jean-Noël Abehi. Il est actuellement détenu en Côte d'Ivoire dans le cadre des procédures judiciaires ouvertes contre lui », indique le communiqué. Qui est resté muet sur l'identité des autres prisonniers. «Peut-être parce que nous voulons éviter de donner à ces choses l’importance qu’elles n’ont pas », a laissé entendre hier le ministre Koné Bruno, porte-parole du gouvernement ivoirien.
Deux autres personnes, dont l'identité ne nous a pas été révélée, feraient en effet partie du groupe d'Abehi pris dans les filets de la police ivoirienne. Ce qui porte à quatre (4) le nombre de pro-Gbagbo ramenés dans leur pays le mardi 05 février 2013.
Des arrestations qui, il faut le dire, ravivent l'inquiétude chez les exilés ivoiriens, et démontrent qu'ils sont plus que jamais dans le viseur des autorités de la Côte d'Ivoire. C'est en tout cas l'émoi dans leur camp. Au point que certains d'entre eux ont retiré leur confiance aux autorités ghanéennes qu'ils soupçonnent de ne plus jouer franc jeu. Des leaders de jeunesse ivoiriens en exil que nous avons joints hier au téléphone croient dur comme fer que le président Alassane Ouattara a conclu un deal avec son homologue ghanéen John Dramani pour liquider tous les pro-Gbagbo poursuivis par la justice ivoirienne. Vrai ou faux ?
En tout cas, ces exilés opposés au régime d'Abidjan et qui bénéficiaient d'une sorte de protection du pouvoir ghanéen ne savent plus à quel saint se vouer. Selon notre interlocuteur, ils sont dans le désarroi et souhaitent que le Ghana clarifie sa position dans la gestion du dossier des exilés ivoiriens.

H. ZIAO
NB: Le titre est de la rédaction.

Arrestation des pro-Gbagbo au Ghana, le gouvernement hausse le ton: « Nous traquerons tous ceux qui s’en prennent à la Côte d’Ivoire » (L'INTER)

Le gouvernement ivoirien est déterminé à faire extrader vers la Côte d'Ivoire, les Ivoiriens, en l’occurrence tous les proches de l’ancien régime, si ceux-ci s’adonnent à des actions subversives.
C’est ce qui ressort de la conférence de presse du porte-parole du gouvernement, Koné Bruno Nabagné, à l’issue d’un Conseil des ministres qui s’est tenu hier mercredi 6 février au Palais présidentiel au Plateau. Selon le porte-voix du gouvernement, les bonnes relations entre la Côte d’Ivoire et ses voisins favorisent l’exécution des mandats d’arrêt lancés par la justice contre les pro-Gbagbo réfugiés à l’extérieur.

« Le principe est que tous ceux qui vont s’en prendre à la Côte d’Ivoire, qui vont s’en prendre à la sûreté de l’Etat des Ivoiriens, vont être poursuivis, et traqués. Nous avons des pays amis et ces pays nous aideront dans la traque de ces personnes-là. Je pense que c’est le lieu d’ailleurs de saluer, le Chef de l’Etat l’a clairement dit, la bonne coopération qu’il y a avec le Ghana sur ces questions- là », a-t-il soutenu.

Même s’il a refusé de livrer le nombre de personnes extradées le lundi, pour Koné Bruno, les pro-Gbagbo doivent rentrer dans les rangs. Le disant, il s’est appuyé sur l’organisation des élections locales auxquelles doivent prendre part les Ivoiriens qui veulent jouer un rôle politique. « Il s’agit aujourd’hui pour les uns et les autres de rentrer dans le rang. Il y a des principes démocratiques et il y a des élections qui ont lieu en Côte d’Ivoire. Donc quand on veut exercer une responsabilité politique, on rentre dans ces principes-là et quand il y a une élection, on se porte candidat à cette élection. C’est tout ce que nous demandons », a-t-il interpellé. A la question de savoir pourquoi il y a un manque de communication dynamique autour des derniers extradés, il a répondu laconiquement que le gouvernement ne veut pas donner à ces choses-là l’importance qu’elles n’ont pas.

Y. DOUMBIA (L'INTER)