France: Des primaires socialistes "haut en couleur" avec une attention particulière du côté de l’Afrique

Le 10 octobre 2011 par IvoireBusiness – Les africains suivent de très près les primaires socialistes actuelles, dont le premier tour a eu

Candidats socialistes à la primaire.

Le 10 octobre 2011 par IvoireBusiness – Les africains suivent de très près les primaires socialistes actuelles, dont le premier tour a eu

lieu hier, et qui ont battu tous les records d’affluence, avec près de 2 millions de votants.
Record de participation que l’UMP a essayé de relativiser, voire de minimiser.
François Hollande est arrivé en tête avec 39% des voix, suivi de Martine Aubry avec 31%.
La plus grosse surprise est venue d’Arnaud Montebourg qui a fait une percée avec 17% de voix. Il endosse de fait, les habits de faiseur de Roi.
Ségolène Royal, l’ancienne perdante de l’élection présidentielle de 2007, apparait comme la plus grande perdante de ces primaires, avec un maigre score de 6% de voix.
Ce lundi matin jusqu’à 9h30, les résultats partiels se déclinaient comme suit :
Il s'agit des résultats validés de 7 690 bureaux de vote, sur un total de 9 502 bureaux (soit 2 211 933 bulletins).
• François Hollande : 39 %
• Martine Aubry : 31 %
• Arnaud Montebourg : 17 %
• Ségolène Royal : 6 %
• Manuel Valls : 6 %
• Jean-Michel Baylet : 1 %
Du côté de l’Afrique, les résultats de la primaires sont suivis avec une attention toute particulière. Car les sondages réalisés jusqu’içi donnent au futur candidat socialiste, la victoire sur Nicolas Sarkozy à la prochaine élection présidentielle de 2012. Ce dernier, empêtré dans pas mal d’affaires au niveau de ses très proches lieutenants, entame une fin de règne calamiteuse.
Les chefs d’Etat africains, dont il est perçu comme le véritable parrain, voient d’un mauvais œil l’arrivée d’un socialiste au pouvoir, qui les priverait du parapluie atomique sarkozien, et les rendrait orphelins et plus vulnérables.
De l’avis de tous, la primaire socialiste a été un véritable succès, tant politique que médiatique.
Mais le second tour s’annonce des plus incertain, car nul ne peut prédire la consigne de vote de Montebourg à ses partisans, ni si celle-ci sera suivie.
Ségolène Royal n’a non plus fait aucune déclaration sur ses intentions réelles.
Seul Manuel Valls a appelé à voter pour François Hollande au second tour.

Christian Vabé

REACTIONS DES CANDIDATS, DE LEURS SOUTIENS MAIS AUSSI DE TENORS DE LA DROITE, DE L'ONG GREENPACE, ET DE LA PATRONNE DU MEDEF LAURENCE PARISOT

François Hollande sur RTL: «Je souhaite bien sûr gagner cette primaire, et je pense la gagner. Mais je n'aurai pas une marge très grande». «J'appellerai tous les candidats, ce serait anormal de ne pas les appeler, nous appartenons au même parti».

Elisabeth Guigou (soutien de Martine Aubry) sur Canal+: «Je crois que Martine Aubry est décidée à aller au second tour: elle a des atouts, elle incarne une ligne très précise et très claire, elle est au centre de la gauche».

Laurent Fabius (soutien de Martine Aubry) sur France Info: La «ligne» défendue par Mme Aubry «est tout à fait compatible avec les principales thématiques d'Arnaud Montebourg, la lutte contre les délocalisations, une Europe offensive et défensive...» «Les choses sont parfaitement ouvertes, je pense même qu'il y aura plus de votants dimanche prochain».

Pierre Moscovici (animateur de la campagne de François Hollande) s'est dit lundi hostile aux «tractations» d'entre-deux-tours, ajoutant que «respecter Arnaud Montebourg, (17%, arrivé troisième dimanche) ce n'est pas le récupérer». «Le rassemblement suppose qu'on soit capable d'écouter ce qui a été dit» pendant la campagne de premier tour, a lancé l'ex-ministre, citant «l'exigence de la refondation républicaine», l'«urgence écologique» et «le renouvellement de la politique». Et le député d'ajouter: «Arnaud Montebourg, ce qu'il attend, ce n'est pas qu'on le singe, qu'on l'imite, c'est qu'on l'entende. Et entendre quelqu'un et le respecter, ce n'est pas la même chose que le récupérer».

Bertrand Delanoë (maire de Paris, soutien de Martine Aubry). Il a vanté sur Europe1 «l'identité sociale forte» et les qualités de rassembleuse de Martine Aubry. «C'est normal que les deux candidats veuillent être rassembleurs, mais Martine Aubry est beaucoup plus rassembleuse, elle a démontré durant tout son parcours, notamment depuis trois ans (à la tête du PS), qu'elle sait faire des synthèses très dynamiques», a expliqué Bertrand Delanoë. «Honnêtement, les deux sont à gauche, doivent être respectés mais l'identité sociale de Martine Aubry est beaucoup plus forte: elle a rétabli les comptes sociaux, a fait la Couverture maladie universelle...», a détaillé le maire de Paris. Se refusant à dire quoi que ce soit de «désagréable» sur François Hollande, Bertrand Delanoë a également pointé la «pugnacité» de Martine Aubry.

Bruno Julliard (soutien de Martine Aubry). «Martine Aubry aborde ce second tour avec une dynamique toute particulière. Pour convaincre les électeurs d'Arnaud Montebourg mais pas uniquement, aussi ceux de Ségolène Royal, elle n'aura pas à changer d'orientation». «Je pense qu'il y a eu dans le discours d'Arnaud Montebourg, une certaine radicalité, qui correspond au temps actuel. Cette radicalité existe aussi dans le discours de Martine Aubry».

Anne Hidalgo (porte-parole de Martine Aubry). «Martine Aubry est dans une gauche déterminée». «Nous avons la possibilité de faire accéder une femme à la présidence de la République». «Martine Aubry, comme Ségolène Royal et comme Arnaud Montebourg, même si on est dans des situations différentes, prônent le non cumul des mandats».
Jean-Marc Ayrault (président du groupe socialiste à l'Assemblée et soutien de François Hollande), a estimé que le vainqueur de la primaire socialiste devrait «être désigné avec une majorité forte» pour pouvoir battre Nicolas Sarkozy en 2012. «Je voudrais qu'on fasse très attention: il faut tout faire pour qu'il n'y ait pas d'affrontement, rien ne doit altérer celui ou celle» qui défendra les couleurs socialistes à l'élection présidentielle, a-t-il mis en garde. «François Hollande, depuis le début, a mis la rénovation au coeur de son projet, il est capable de faire monter en ligne les partenaires sociaux pour trouver les bonnes réformes, de vivre la démocratie locale», a estimé le maire de Nantes avant de faire des appels du pied au troisième homme, Arnaud Montebourg, en critiquant les paradis fiscaux et en appelant de ses voeux «une Europe de combat».

Jean-Pierre Chevènement (président d'honneur MRC) s'est réjoui lundi matin du bon score d'Arnaud Montebourg à la primaire socialiste, y voyant la force de ses propres idées contre «la mondialisation libérale». Pour l'ancien ministre de François Mitterrand, «le vent se lève» et le score du député de Saône-et-Loire «traduit l'existence forte à gauche des idées que nous portons, visant à remettre en cause la mondialisation libérale». «Ce score manifeste l'exigence d'un redressement par rapport au social-libéralisme», poursuit le sénateur. «Nous avons besoin de règles, de protections, d'un Etat stratège, d'une Europe de la croissance».

Xavier Bertrand (ministre du Travail) a estimé lundi sur RTL que «ces primaires montrent surtout qu'on a un parti socialiste très divisé et à mon avis c'est ce qu'il faut regarder à la loupe pour l'élection présidentielle». «Regardez les différences: M. (Arnaud) Montebourg est le vainqueur de cette primaire, c'est quand même la gauche de la gauche qui va choisir», a-t-il dit. «Il y a de telles incohérences, de telles différences entre eux qu'il faut qu'ils se mettent au clair si c'est possible», a affirmé l'ancien secrétaire général de l'UMP. «M. Montebourg, est-ce qu'il pense toujours ce qu'il a dit en janvier 2007: "le seul défaut de Ségolène Royal c'est son compagnon"», s'est interrogé Xavier Bertrand en rappelant une déclaration du président du Conseil général de Saône-et-Loire de la dernière campagne présidentielle, alors qu'il était porte-parole de Ségolène Royal.
Greenpeace. Sur la question du nucléaire, les votants au second tour de la primaire socialiste auront à choisir entre une candidate défendant «une sortie indéterminée» du nucléaire et un candidat adepte d'une «réduction molle», a estimé lundi l'organisation écologiste Greenpeace. Depuis la fin août, Greenpeace tient à jour un «stress test» des candidats déclarés ou potentiels à la présidentielle de 2012 en les classant en fonction de leurs positions en matière énergétique. François Hollande «veut que la France fasse les mêmes efforts que son voisin allemand en réduisant la part du nucléaire français de 75% à 50% du mix électrique d'ici à 2025», mais «personne ne peut dire à quoi correspondrait cet effort, notamment combien de réacteurs devraient être fermés», selon l'ONG. Sa rivale du second tour, quant à elle, «engagée sur le principe d'une sortie du nucléaire, devient de plus en plus énigmatique sur la date de cette sortie», relève Greenpeace, soulignant notamment son «refus de se positionner clairement sur l'avenir» du chantier de l'EPR à Flamanville.

Laurence Parisot (présidente du Medef). Laurence Parisot a estimé qu'il faut «profiter du succès incontesté d'Arnaud Montebourg pour ouvrir un débat public sur les limites de la globalisation». Elle récuse en revanche l'idée d'une «démondialisation» suggérée par Arnaud Montebourg: «un salarié sur 4 en France dépend de l'exportation, donc imaginer que du protectionnisme ou des fermetures des frontières feraient du bien serait faux».

Source Libération