François Hollande: «C'est le rêve français que je veux réenchanter»

LE 17 OCTOBRE 2011 PAR LIBERATION - François Hollande a remporté le deuxième tour de la primaire socialiste ce 16 octobre. Il sera le

Liberation.fr. François Hollande parmi ses supporters, dimanche 16 octobre à Solferino.

LE 17 OCTOBRE 2011 PAR LIBERATION - François Hollande a remporté le deuxième tour de la primaire socialiste ce 16 octobre. Il sera le

candidat du Parti socialiste à la présidentielle en 2012. Martine Aubry a accepté sa défaite. La journée du dimanche heure par heure.
22h38. François Hollande a obtenu près de 95% des voix en Corrèze, département dont il préside le conseil général, selon des résultats portant sur 42 des 58 bureaux de vote corréziens et 17000 votants.
22h32. Marine Le Pen s'est "félicitée" que le PS soit représenté à l'élection présidentielle par François Hollande car, a-t-elle dit, "il est un champion du mondialisme le plus féroce", comme le président Nicolas Sarkozy.
22h30. Martine Aubry est en tête à Paris et dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme, tandis que François Hollande arrive premier partout ailleurs, selon des résultats partiels diffusés dimanche à 22h10 sur le site Les Primaires citoyennes. La maire de Lille recueille 68,46% des voix dans le Nord, 56,22% dans le Pas-de-Calais, 52,16% dans la Somme et 50,38% à Paris. Dans tous les autres départements, elle est devancée par M. Hollande, en particulier en Corrèze, dont il préside le conseil général, avec 94,28% des voix. A 22h10, les résultats de 4059 bureaux étaient connus. Seuls les résultats du Gers, de la Mayenne et du Territoire de Belfort étaient complets.
22h20. Carmaux se verrait bien accueillir Hollande pour le lancement de sa campagne présidentielle. Quoique dotée d'une section PS majoritairement aubryste, l'ex-ville minière, à gauche depuis 1892, donne un score de 68,90% à François Hollande. Tout sourire, la secrétaire de cette section, Sylvie Bibal-Diolo, est tout heureuse d'annoncer que «désormais, (son) candidat, c'est Hollande». Dont elle croit savoir qu'il pourrait venir à Carmaux lancer sa campagne présidentielle, comme Mitterrand le fit en 1988.
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21h50. Le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, a estimé dimanche: "Le PS a rassemblé le camp de la gauche, c'est vrai. Nous, ce qu'on veut rassembler, c'est le peuple de France. Ca fait près de trois mois qu'ils ont parlé entre eux. Nous, ce qu'on doit absolument faire, c'est parler aux Français, a-t-il déclaré sur i-Télé. Donc, ce soir, c'est la victoire de la gauche molle. Comment est-ce qu'il va faire ? Les primaires ont dégagé un candidat mais pas de clarté".
21h45. François Hollande a souligné qu'il avait "besoin d'un parti socialiste solidaire" et a salué "la dignité" de sa rivale malheureuse Martine Aubry, dans son premier discours dimanche de candidat socialiste à la présidentielle, au siège du PS, rue de Solférino à Paris. "J'ai besoin de l'unité, du rassemblement, d'un parti socialiste solidaire", a-t-il souligné, en ajoutant avoir "apprécié la dignité de Martine Aubry". Mais, a-t-il prévenu, la "droite luttera avec âpreté contre l'idée même de l'alternance".
21h35. Ségolène Royal a déclaré dimanche soir sur BFM TV qu'elle mettrait "toutes (ses) forces et (son) expérience au service de la victoire de la gauche" et de son candidat François Hollande, porté selon elle par "une dynamique de rassemblement citoyenne". L'ex-candidate PS à la présidentielle de 2007 a affirmé qu'"avec 2,7 millions de votants, le candidat s'appuie sur une véritable force citoyenne". "François Hollande a une très forte avance, ce qui fait que la droite est très embarrassée: elle ne peut contester ni l'avance de notre candidat, ni le succès des primaires. C'est dans le rassemblement et dans l'union que les socialistes vont être forts", a ajouté Mme Royal. "C'est la première étape de l'élection présidentielle qui est déjà remportée. C'est un socle sur lequel notre candidat va pouvoir s'appuyer", a ajouté la présidente de la région Poitou-Charentes.
21h25. Arnaud Montebourg, qui avait obtenu plus de 17% lors du premier tour de la primaire socialiste, a estimé dimanche soir que le PS avait acquis "un leader incontesté" en la personne de François Hollande, au terme d'un "extraordinaire processus de rénovation du parti".
21h20. Valls, Aubry, Royal accueillent Hollande sur le perron du siège du PS. Image très symbolique, Martine Aubry et François Hollande se tiennent la main et se font acclamer.

21h21. Harlem Désir à l'AFP: "Nous offrons notre meilleur candidat à la France".
21h05. Nadine Morano, déléguée générale de l'UMP aux élections, a estimé dimanche que Martine Aubry, qui a subi "un désaveu des militants et des sympathisants" à la primaire socialiste, devrait "démissionner" de son poste de première secrétaire du PS. "Arrivée en seconde position, elle qui avait dit de François Hollande qu'il était l'homme du système, l'homme flou qui lui a laissé le PS à l'état de cadavre à la renverse, on ne voit pas aujourd'hui comment elle pourrait faire avec honnêteté intellectuelle sa campagne", a déclaré à l'AFP la ministre de l'Apprentissage. Depuis sa candidature à la primaire, Mme Aubry était provisoirement en congé de ses fonctions de première secrétaire.
Liberation.fr

Hollande candidat, les socialistes s'affichent rassemblés

LEMONDE.FR | 16.10.11 | 22h49 • Mis à jour le 17.10.11 | 07h38

Hollande: "Je mesure la tâche qui m'attend". "Je prends acte avec fierté du vote de ce soir qui me donne la majorité large que j'avais souhaitée". C'est avec une certaine modestie que François Hollande a accueilli, dimanche 16 octobre, sa victoire au second tour de la primaire socialiste. Avec 56,37% des voix, selon les dernières estimations disponibles dimanche soir sur le site du PS, le député de Corrèze (où il a obtenu 95 % des suffrages) a amplifié son succès du premier tour, tandis que Martine Aubry ne parvenait pas à inverser la tendance.
Le candidat investi du PS a prononcé, au siège du parti, rue de Solférino, un discours grave et volontariste : "Je mesure la tâche qui m'attend, elle est lourde et grave. Je dois être à la hauteur des Français qui n'en peuvent plus de la politique de Nicolas Sarkozy." Il a promis la victoire de la gauche, mais aussi expliqué que "la tâche serait difficile". Déclinant l'axe majeur de son programme, il a évoqué "le rêve français" qu'il a promis de "réenchanter", en renouvellant sa promesse de donner la priorité à la jeunesse et à l'éducation.
Mais ce ton modeste était quelque peu oublié lorsque François Hollande a remercié ses partisans à la Maison de l'Amérique Latine. Le candidat élu s'est fait plus triomphant, expliquant : "Il m'est demandé si c'est un grand jour de ma vie. Mais non, c'est un grand jour de mon existence, un grand jour de notre vie. Un moment d'espoir avant de relever ce défi".
Le candidat s'est tout de même permis une petite pique à l'égard des écologistes. "J'ai compris qu'ils voulaient s'immiscer dans nos débats... Leur nombre n'a pas suffit", a-t-il lancé, en allusion aux écologistes qui avaient pris position pour Martine Aubry.
L'unité affichée par tous. Fiers du succès de leur primaire, qui a réuni entre 2,7 et 3 millions de votants, selon les dernières estimations, les socialistes ont tout fait pour montrer que l'heure était désormais au rassemblement. "Aucun candidat n'a perdu", assurait François Hollande, "nous avons obligation de nous rassembler et d'entamer la marche vers la présidentielle."
Malgré une fin de campagne tendue, son adversaire, Martine Aubry, a rapidement reconnu dimanche soir sa défaite, et n'a laissé place à aucune rancoeur. "Désormais François Hollande incarne l'unité des socialistes et de la gauche", a-t-elle expliqué. "Je sais que tous ceux qui m'ont soutenue sont déjà au service du rassemblement autour de notre candidat". "Depuis que je suis à la tête du PS je n'ai eu qu'un seul objectif, que l'un d'entre nous soit élu. François Hollande est notre candidat, les primaires l'ont rendu plus fort encore. Je mettrai toute mon énergie et toute ma force pour qu'il soit dans sept mois notre prochain président de la République", a assuré celle qui redeviendra dès demain la première secrétaire du parti.
Le ton était le même chez Arnaud Montebourg ou Ségolène Royal, qui avaient soutenu François Hollande dans l'entre-deux-tours. De Laurent Fabius à Ségolène Royal en passant par Martine Aubry, Manuel Valls ou Arnaud Montebourg, tous se sont affichés, unis, sur le perron du siège du PS, rue de Solférino, pour une photo de famille emblématique d'un PS qui se veut désormais offensif contre la droite et Nicolas Sarkozy.
Face à cette primaire, l'UMP a une nouvelle fois décliné ses arguments désormais classiques critiquant le bien fondé du scrutin, la participation et les divisions au sein du PS, et appuyant sur le "gauche molle" lancé par Martine Aubry à l'encontre de M. Hollande. Le PS doit désormais investir officiellement son candidat, samedi 22 octobre. Et l'UMP organise, mardi 18 octobre, une convention destinée à "démonter le programme" du PS.
François Hollande devra également constituer son équipe de campagne, ce qui ouvre la voie à quelques tiraillements. C'est ainsi que Julien Dray, l'un des partisans du député de Corrèze, a jugé dès dimanche sur I-Télé, qu'il faudrait "qu'il y ait osmose entre le candidat et la direction du parti. Il ne peut pas y avoir deux équipes en concurrence (...) qu'il y ait un rééquilibrage à l'intérieur de la direction qui permette justement que les équipes se fondent pour qu'il y ait effectivement osmose".

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