FMI : Désignée mardi DG du FMI, Lagarde a appelé les Grecs à l'unité, et promet de la continuité

PARIS (AFP) le 29 juin 2011 - Pour sa première déclaration après sa désignation à la direction générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde a appelé

Christine Lagarde, nommée DG du FMI mardi 28 juin 2011. De reuters.

PARIS (AFP) le 29 juin 2011 - Pour sa première déclaration après sa désignation à la direction générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde a appelé

les Grecs à s'unir autour du plan d'austérité, et s'est engagé à oeuvrer dans la continuité de son prédécesseur Dominique Strauss-Kahn.
"Si j'ai un message à faire passer ce soir concernant la Grèce, c'est un appel à l'opposition politique grecque pour qu'elle rejoigne dans une entente nationale le parti qui est actuellement au pouvoir. Il y va vraiment du destin d'un pays", a déclaré Mme Lagarde, désignée peu avant à la tête du FMI.
Les députés grecs doivent d'ici jeudi voter sur le projet de budget d'austérité soumis par le gouvernement de Georges Papandréou, qui les a exhorté à voter pour que le pays, au bord du gouffre financier, "reste debout".
La Grèce a vécu mardi la première journée d'un grève générale de 48 heures, ponctuée de violences, destinée à protester contre les hausses d'impôts et privatisations massives contenues dans le plan.
Interrogée sur les chaînes de télévision TF1 et LCI, Mme Lagarde a jugé qu'il fallait "faire un peu fi des grandes différences politiques".
De plus, "il faut que tous les prêteurs se penchent au chevet de la Grèce, mais il faut que la Grèce se prenne en charge de manière responsable", a relevé la nouvelle responsable du FMI. Ceci implique toutefois de rester "attentif" aux "plus démunis", a dit Mme Lagarde.
Concernant les autres pays de la zone euro fragilisés sur les marchés en raison de leur situation financière, la directrice générale désignée a estimé quelques minutes plus tard qu'il ne fallait "pas généraliser" et que ces pays étaient dans des situations bien distinctes.
"Il faut, de manière très attentive, chirurgicale, point par point, pays par pays, traiter les dossiers", a-t-elle dit.
"L'Irlande est dans une situation particulière qui tient fortement à son secteur bancaire, à un développement massif de l'immobilier et à l'éclatement d'une bulle", a jugé Mme Lagarde.
Le Portugal "est dans un troisième cas de figure", car il a "besoin de faire des réformes structurelles", et il s'est engagé à les faire dans "l'union nationale".
Quant à "aller dire +l'Espagne va mal+, ce n'est juste pas le cas, quand vous regardez les efforts engagés par le gouvernement espagnol (...), l'assainissement du secteur bancaire", a-t-elle relevé.
La ministre de droite, qui devrait quitter le gouvernement mercredi a aussi déclaré que l'attention aux populations les plus fragiles serait une de ses préoccupations, et qu'en cela, elle s'inscrivait dans la continuité de l'action de Dominique Strauss-Kahn, démissionnaire après avoir été accusé de viol à New-York.
"Il est évident que le libéralisme (...) tradition du Fonds monétaire international, a été très nettement atténué par des changements, des réformes, une approche différente qu'a mis ne place et qu'a soutenus Dominique Strauss-Kahn. Cela me parait correspondre à ce que j'appelle le libéralisme tempéré, dont je me réclame", a déclaré Mme Lagarde sur LCI.
"Je m'inscris dans cette logique", a dit la ministre, qui avait déclaré auparavant dans un communiqué que "le FMI a été au service de ses 187 pays membres pendant la crise économique et financière mondiale, ce qui l'a amené à évoluer profondément. Mon objectif premier à la tête de notre institution sera de faire en sorte qu'elle continue dans cette voie".
Sur la gouvernance du Fonds, régulièrement critiquée par les pays émergents qui réclament d'y avoir plus de poids, Mme Lagarde, désignée "par consensus", a assuré être "l'otage d'aucune promesse" et "d'aucune demande" des pays qui l'ont soutenue.
La directrice générale désignée quittera la France "lundi après-midi" pour être à pied d'oeuvre à Washington dès le lendemain matin.
AFP