Entretien / Zézé Venance dit Zézéto (International Ivoirien) : ‘’Si on n’est pas discipliné, on ne pourra jamais remporter de CAN’’

Publié le vendredi 30 décembre 2011 | L'intelligent d'Abidjan - Zézé Venance à l’instar de nombreux professionnels ivoiriens, séjourne à Abidjan, pour ses vacances. L’ex-Académicien nous donne de ses nouvelles.

Eléphants de Côte d'Ivoire à la présidence de la République.

Publié le vendredi 30 décembre 2011 | L'intelligent d'Abidjan - Zézé Venance à l’instar de nombreux professionnels ivoiriens, séjourne à Abidjan, pour ses vacances. L’ex-Académicien nous donne de ses nouvelles.

Que devient Zézéto ?
J’ai joué cinq ans en Belgique à Beveren. Trois voire quatre ans en Ukraine, puis j’ai été prêté à la Finlande. Ensuite, je suis revenu en Ukraine. Je suis en fin de contrat avec le club ukrainien et je suis en attente de signer dans un autre club. Il y a deux grandes équipes qui veulent me faire signer et j’attends de finaliser d’ici peu un nouveau contrat. Je serai en stage très bientôt avec mon nouveau club. Souffrez que je ne dise pas grand’ chose. Zézéto se porte bien et il continue de jouer au football.

Vous êtes l’un des meilleurs éléments de l’Académie Mimosifcom. Etes-vous satisfait de votre carrière ?
Avec le talent que j’ai, j’aurais pu jouer au FC Barcelone, de grands clubs comme certains de mes amis de l’Académie. Mais vous savez, le football, est ce qu’il est. Ce ne sont pas les meilleurs qui arrivent loin. La vie est ainsi faite. Cependant, je ne me plains pas. Mieux vaut avoir un peu que de ne rien avoir. Dieu merci, j’évolue en Europe et je ne regrette rien. Zézéto ne se plaint pas de sa vie. Il est très heureux. C’est sûr, j’aurais voulu aimer jouer au FC Barcelone ou en Angleterre. Mais les entraîneurs cooptent qui ils veulent et moi, je ne me plains pas de ma carrière. Je viens de finir mon contrat en Ukraine et j’attends de finaliser un nouveau bail.

Vous êtes tout de même déçu de votre carrière vu que certains de vos amis de l’Académie brillent au sein de grands clubs en Europe…
Pas du tout. C’est le football qui me nourrit et qui m’a donné tout ce que j’ai comme réalisations. Non, pas du tout, je ne suis pas déçu. Ce sont les clubs où j’ai évolué qui m’ont permis d’avoir tout ce que j’ai pu avoir. Ce n’est pas le FC Barcelone ou Manchester City. Je ne regrette pas l’évolution de ma carrière. J’étais à Beveren et je n’ai pas eu de propositions concrètes de grands clubs. Comme je le disais tantôt, tu peux être talentueux mais ne pas plaire à différents clubs. C’est toute une question de chance. Je n’étais pas au bon moment, on peut le dire ainsi. Je jouais et j’enfilais des buts au sein de mes clubs. Je jouais convenablement au football. C’est tout. Tu peux avoir le talent, mais la chance compte aussi. Je félicite au passage Yaya Touré qui vient d’avoir le titre de meilleur joueur africain 2011. Il est talentueux et c’est vrai qu’il n’était pas de la même génération que nous, mais nous étions d’accord sur son talent. Sa réussite ne me surprend pas.

Après un début prometteur avec les Eléphants, c’est le divorce depuis 2002. Que s’est-il passé ?
Vous savez, je suis un mec qui ne se plaint jamais. Je devais jouer la CAN 2002, après avoir participé avec brio aux éliminatoires. J’ai joué tous les matches des éliminatoires. Mais pour aller à la CAN, le sélectionneur, pour une question de feeling, m’a écarté du groupe. Je suis retourné dans mon club. Le sélectionneur avait choisi ses joueurs et je lui ai dit de me laisser partir s’il ne pouvait pas choisir librement. En Afrique, on a un défaut. Je ne sais pas parce qu’on a été colonisé par les Français que les différents sélectionneurs préfèrent choisir les joueurs évoluant en France, même en Ligue 2. Tandis que nous autres, on nous ignore. Je ne jouais pas en France et cela a pesé beaucoup dans la balance. J’ai été mis à l’écart à cause de cette façon de faire les choses à l’époque. Les différents sélectionneurs ont beaucoup ignoré des championnats tels que ceux de la Belgique, de l’Ukraine, de la Russie, etc. Ce sont les dirigeants de la FIF qui constituaient le problème. Aujourd’hui, la donne a un peu changé et c’est tant mieux pour les joueurs qui évoluent en dehors de la France, de l’Angleterre et de l’Espagne. Ils ont fait trop de mal à certains joueurs. C’est bien de rectifier le tir. Vous imaginez qu’il y a des joueurs qui appellent leurs camarades pour venir en sélection. Ça fait mal de savoir qu’un joueur puisse coopter d’autres joueurs en sélection nationale. Pis, des joueurs excellents en clubs, parce qu’ils jouent en Russie ou en Ukraine, n’ont pas de chance en sélection, ce n’est pas normal. Un exemple, comment Seydou Doumbia peut-il cirer le banc en sélection ? Ce joueur est très bon, mais comme il joue en Russie, il est négligé en sélection nationale. C’est dommage.

Pensez-vous avoir une place au sein de cette équipe des Eléphants ?
Au départ, je rêvais d’un retour-gagnant. Mais, je peux vous dire qu’à 30 ans, je n’y pense plus. Maintenant, si le staff technique estime que ma présence est nécessaire, je pourrais apporter mon expérience à l’équipe. Mon esprit n’est plus sur l’équipe nationale, mais je ne cracherai pas sur cette convocation. Parce que je suis toujours en pleine forme et toujours excellent. Je pense beaucoup à la fin de ma carrière.

Un mot sur la participation des Eléphants à la CAN 2012…
On a tout pour gagner cette CAN 2012. Cependant, s’il n’y a pas de discipline, c’est sûr qu’on va échouer. A l’Académie, on n’avait pas de Ronaldo, de Messi. Mais on était discipliné et c’est cela qui faisait notre force. Si le staff technique applique la discipline de l’Académie, on peut gagner la CAN 2012. La majorité des joueurs est issue de l’Académie. Il suffit de miser sur la discipline et le tour sera joué. Les autres joueurs qui ne sont pas des Académiciens suivront le tempo. A l’Académie, on jouait simple et pour l’équipe. Les gens ont cru qu’on était fort, mais c’était parce qu’on était solidaire. L’équipe nationale regorge de grands joueurs et de talents. Si on n’est pas discipliné, on ne pourra jamais remporter de CAN encore. Les histoires de clans doivent prendre fin pour le bonheur des Eléphants. Les dirigeants de la FIF doivent régler le problème de clans en sélection sinon le meilleur entraîneur du monde n’y pourra rien.

Réalisé par Annoncia Sehoué