Dialogue direct avec le Fpi: Quand Ouattara revient à la réalité

Le 24 janvier 2013 par Notre Voie - Le Fpi et le gouvernement se sont rencontrés de nouveau.

Le Fpi et le gouvernement se sont rencontrés de nouveau hier à l’immeuble Sciam à Abidjan- Plateau au cabinet du ministre Mabri Toikeusse qui représentait le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan. Au terme de cette rencontre, les deux parties ont en mis en place le comité paritaire qui va mener les discussions dans le cadre du dialogue direct entre le parti du président Gbagbo et le régime Ouattara. Ainsi donc après avoir longtemps rusé avec la réalité politique, Alassane Ouattara revient à l’essentiel.
Le comité paritaire Gouvernement-Fpi qui va débattre des questions de fond dans le cadre du dialogue direct entre le régime Ouattara et le parti créé par le président Laurent Gbagbo a été mis en place hier à Abidjan. Le dialogue direct va donc entrer dans sa phase active dans les tout prochains jours. Avec ce dialogue direct qui s’ouvre, Ouattara met fin aux nombreuses tergiversations dont il a habitué les Ivoiriens. En effet, c’est en juillet 2011 que la direction intérimaire du Fpi conduite par Miaka Ouretto et le congrès national pour la résistance et la démocratie (Cnrd) ont demandé un dialogue direct avec le régime Ouattara. Le Fpi avait même remis au gouvernement, un mémorandum contenant les points qui étaient susceptibles d’être inscrits à l’ordre du jour des discussions. Mieux, le Fpi avait proposé une méthodologie de travail au pouvoir. Celle-ci consistait à désigner des experts des deux parties qui devraient débattre de tous les points conflictuels en vue de parvenir à un consensus sur chaque point. Sans même prendre le temps d’examiner les propositions du Fpi, Alassane Ouattara les avait rejetées en bloc. Et pour noyer le poisson, il avait mis en place ce qu’il a appelé le forum de Grand-Bassam. Une plate forme de négociation regroupant tous les partis de l’opposition qui visait essentiellement à contourner le Fpi. Pour Ouattara et ses hommes, il n’était pas question de négocier directement avec le Fpi.
Près de six mois après la mise en place de ce forum de Grand-Bassam, la situation socio-politique et économique n’a pas changée. Le processus de réconciliation n’a toujours pas décollé. Il est toujours au point mort. L’insécurité et la pauvreté sont galopantes. Au plan économique, l’argent est devenu rare. Il ne circule pas. La flambée des prix des denrées alimentaires et autres est démentielle. Conséquence, tout est bloqué en Côte d’Ivoire. Ouattara n’arrive pas à gouverner le pays. La veste semble trop grande pour sa taille. Au plan politique, il y a des forces qu’on ne peut ignorer en Côte d’Ivoire et prétendre la gouverner. Le Fpi figure en bonne place. Alassane Ouattara semblait vouloir évacuer cette réalité implacable. Lui qui croyait à la disparition du Fpi se rend compte que le parti du président Gbagbo constitue une force incontournable. Et qu’il est impossible de gouverner la Côte d’ivoire en l’ignorant. Ajouter à cela, toute la pression qu’il subit de la part de ses « amis » de la communauté internationale, Ouattara se voit contraint de faire ce qu’il avait refusé : discuter directement avec le Fpi. Après donc les tintamarres, Ouattara est rattrapé par la réalité du terrain. Il faut donc souhaiter que le régime Ouattara soit sincère dans les discussions qui vont s’ouvrir.

Boga Sivori, bogasivo@yahoo.fr