Danielle Boni Claverie : “ma joie n’est pas entière”

Le 12 novembre 2011 par Notre voie - Il est 19 h 45mn, hier vendredi. Le dernier convoi d’une douzaine de prisonniers politiques de Ouattara remis en liberté provisoire, il y a trois

Danielle Boni Claverie.

Le 12 novembre 2011 par Notre voie - Il est 19 h 45mn, hier vendredi. Le dernier convoi d’une douzaine de prisonniers politiques de Ouattara remis en liberté provisoire, il y a trois

jours, après 8 mois de détention à Boundiali (nord), s’immobilise devant l’Hôtel Ibis-Plateau. Aussitôt, parents, amis et connaissances venus les accueillir se massent devant la portière-avant du car qui transporte les ex-prisonniers. Avant d’ouvrir les portières, les éléments Frci veulent d’abord recevoir les instructions de leurs supérieurs hiérarchiques. Une discussion s’engage entre les avocats des ex-prisonniers et les hommes en armes. « Nous voulons d’abord discuter avec nos clients. Donc laissez-nous passer », plaident les avocats. Leur requête est rejetée. A l’intérieur du car, une chaude discussion s’engage. Les ex-prisonniers ne veulent pas entendre parler d’entrer à l’hôtel Ibis. « Mais vous avez peur de quoi ? », demande un élément des Frci à qui répond l’ex-prisonnier Germain Guézé : « des Fusils, nous avons peur de vos fusils ! ». Pendant ce temps quelqu’un ouvre la portière arrière du car. Un Frci s’énerve : « Qui a ouvri (il voulait dire « ouvert ») la porte ! (Il voulait dire portière ». Ces propos détendent l’atmosphère. Le temps passe, on s’impatiente. Les avocats reviennent à la charge. Sans succès. Mais à 19h 50 mn, ils obtiennent gain de cause. Les portières sont ouvertes. La première personne à descendre se nomme Danielle Bonie Claverie. Ses premiers mots à la presse sont chargés d’émotion. « Ma joie n’est pas entière. Car on laisse derrière nous nos amis et camarades encore en prison. Mon souhait le plus cher, c’est que le pouvoir accepte de libérer tout le monde pour que la réconciliation soit effective », déclare la présidente de l’Urd (parti membre du Cnrd) et ex-ministre du gouvernement Aké N’Gbo. « Nous avons étions en résidence puis en détention. Aujourd’hui, nous sommes en liberté. Même si elle est provisoire, c’est quand-même bon », ajoute la franco-ivoirienne. Avant les ex-prisonniers politiques de Boundiali, ceux de Bouna sont arrivés peu avant la tombée de la nuit.
Schadé Adédé