Débats et opinions : Pourquoi les cadres ou les instances du PDCI ne peuvent pas répondre à Konan Bédié?

Par Correspondance particulière - Pourquoi les cadres ou les instances du PDCI ne peuvent pas répondre à Konan Bédié?

Konan Bédié accueillant Alassane Ouattara en sa résidence de Daoukro, à l'occasion de sa visite d'Etat dans l'Iffou.

Notre pays est bâti sur un système de corruption d'Etat qui est nettement au-dessus de la démocratie ou des libertés d'opinion. Plus que la peste et le sida, la corruption tue, elle est devenue un des facteurs essentiels du sous-développement, et un crime contre l'humanité. En Côte d'Ivoire, les effets pervers de la corruption sont bien plus importants que la valeur des sommes d'argent détournées. Par exemple, c'est le pouvoir qui entretient les anciens chefs d'Etat, les cadres retraités, les ministres en fonction et anciens ministres, certains cadres de l'opposition et leurs familles. Ces derniers ne paient pas d'impôts, d'électricité, d'eau, d'essence et leurs enfants sont tous boursiers de l'Etat ou de la présidence Ivoirienne pour aller étudier dans des grandes écoles Européennes ou Américaines. Les frais d'hospitalisation de leurs familles sont pris en charge par l'Etat. Comment voulez-vous que ces cadres du PDCI puissent se permettre la moindre réplique ou critique aux déclarations de Bédié et de Ouattra? Ils sont tous redevables au parti-Etat de Côte d'Ivoire(RDR). Ils ne sont pas libres pour agir, car ils portent des menottes qui ne sont pas visibles. Celui qui a le malheur de lever le petit doigt pour apporter la moindre contradiction aux déclarations de Bédié ou de Ouattara pourrait du jour au lendemain se retrouver devant le service de recouvrement des impôts. Ils sont pris dans un engrenage de chantage irréversible. Ils étaient tous au départ des gens honnêtes et sincères, mais leur degré de cupidité les a trahi et a fait d'eux des proies faciles ou des ruminants. Parlant des pays Africains corrompus, Jean Paul Sartre disait:<<....J'ai pensé à...un petit pays riche en pétrole, par exemple qui vivrait totalement dans la dépendance de l'étranger. Et j'ai imaginé le cas d'un homme qui arriverait au pouvoir avec des intentions révolutionnaires....En choisissant un personnage parfaitement honnête et sincère, qui croit vraiment au socialisme, j'ai voulu montrer que ce n'est pas là une question d'homme ou de caractère; c'est le pouvoir lui-même qui est corrompu dans un pays où l'étranger règne par personne interposée, et ceux qui le détiennent se font, comme Jean, criminels malgré eux. >>
C'est pourquoi, depuis plus de 72 heures, aucun cadre ou une instance du PDCI n'a officiellement pris la parole pour condamner l'attitude de Bédié. Ils vont créer dans les jours à venir des comités de médiation pour faire diversion et plonger les militants dans un état léthargique.
Restons à l'écoute. La démocratie est un leurre pour nos pays.

Une contribution de Liadé Gnazégbo