Débats et Opinions: M. Alassane Ouattara, Attention au retour fatal du bâton

Par correspondance particulière - M. Alassane Ouattara, Attention au retour fatal du bâton.

Tout le monde sait que depuis que vous avez fait votre apparition sur la scène politique de la Côte-d’Ivoire, les ivoiriens n’ont plus la paix. Votre volonté farouche de devenir président de la république vous a poussé à utiliser tous les moyens pour parvenir à votre fin.
Le président Henri Konan Bédié a été le premier à faire les frais de l’intrusion de la violence en politique par votre parti politique. Tellement traumatisé par cet état de fait qu’il est obligé de vous faire allégeance pour obtenir quelques miettes lui permettant de survivre.
Auréolé de votre "victoire", M. le président Ouattara, vous continuez d’endeuiller et de faire souffrir les ivoiriens. Et cela à la recherche d’une hypothétique légitimité. Après votre rébellion qui a fait beaucoup de victimes en 2002, vous avez, avec l’aide du président français, Nicolas Sarkozy, imposez un embargo sur les médicaments, faisant ainsi plusieurs morts. Et pourtant, malade, vous êtes allés vous faire opérer de la sciatique en France. Dans votre chevauchée solitaire, vous déportez des dignes fils de la Côte-d’Ivoire, en l’occurrence Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à LA HAYE comme au temps colonial. Comme quoi, nous ne sommes plus capables de régler nos différends sous l’arbre à palabre. C’est vraiment dommage ! Vous venez de créer ainsi un antécédent difficilement gérable. Les fondements sociologiques du pays viennent d’être modifiés à des fins électoralistes. La part belle est faite à nos frères du nord dans un souci de rattrapage ethnique. Heureusement que certains de ces frères ne cautionnent pas votre façon de gérer le pays.
Avec le transfèrement à LA HAYE du président Laurent Gbagbo, de Charles Blé Goudé et peut-être de Mme Simone Gbagbo, vous venez de signer l’arrêt de mort de votre régime. Dans la vie, il y a des limites à ne pas franchir. Certes, en posant ces actes, vous démontrez votre bravoure et aussi vous intimidez les autres ivoiriens qui oseront s’opposer à vous. Cela s’appelle la dictature. Bien au contraire, c’est maintenant que les ivoiriens, les vrais seront plus solidaires et plus déterminés dans la lutte pour la démocratie et la liberté. Les temps à venir ne seront pas vous un temps de repos. Lorsqu’on crache en l’air il faut s’attendre à recevoir des gouttes sur le nez. Pendant combien de temps les occidentaux à la recherche de charogne vous soutiendront ?
Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est lorsque « tu vois la presse occidentale traiter unanimement un chef d’Etat de dictateur et d’irrespectueux des droits de l’homme, c’est que ce dernier défend bien les intérêts de son pays au détriment de ceux des occidentaux. » Laurent Gbagbo était en phase avec son peuple. Il travaillait pour son peuple. C’est ce qui lui a valu la haine de Jacques Chirac et ensuite celle de Nicolas Sarkozy. Et comme M. Ouattara vous êtes leur bras séculier, ils ont vu en vous un instrument utile pour bouleverser l’ordre établi en renversant Laurent Gbagbo.
Ne fais pas à l’autre ce que tu refuses qu’on te fasse, dit l’adage. Aujourd’hui, les occidentaux, notamment la France et les Etats-Unis vous soutiennent M. Ouattara parce que vous faites pour l’instant leur affaire. Et demain ? Lorsque tu assistes aux funérailles de ton voisin dis-toi que tu assistes à tes propres funérailles. Qu’est devenu Charles Taylor après avoir fait la volonté de ces mêmes occidentaux ? Ils sont insatiables quand il s’agit de leurs intérêts. Et les personnes qui savent un peu trop sur leur pratique satanique ne terminent pas en beauté leur temps de règne. Votre patron Nicolas Sarkozy est dans les cordes actuellement en France. Il est impliqué dans des affaires sales. En remontant les faits, il se pourrait qu’on démasque le deal qu’il a passé avec vous pour vous mettre à la tête de ce pays en piétinant la constitution ivoirienne. Je suis certain que vous n’est pas serein en ce moment, mais vous faites semblant que tout va bien.
Dès lors que Laurent Gbagbo et Blé Goudé sont partis à La HAYE, comment peut-on, M. Ouattara, raisonnement empêcher vos partisans que la CPI réclamerait éventuellement d’être aussi transférés ? Vous venez de tomber dans un piège qui va vous perdre à jamais. Vous venez de manger votre totem. Vous êtes monsieur ‘’solution’’. La solution idéale aurait été que vous transfériez tous ceux qui épousent l’idéologie de Laurent Gbagbo à la CPI. Ainsi, vous pourriez tranquillement diriger la Côte-d’Ivoire sans propriétaire.
Malheureusement, cela dépasse votre compétence. La graine de la haine que vous avez semée a pourri. Les germes de cette graine sont en train de sortir de terre. C’est ce qui explique les fissures du sol autour de la nouvelle plante. Tout ceci pour dire que les souffrances endurées par les ivoiriens prendront fin bientôt. Attendez-vous donc au retour fatal du bâton. L’arroseur sera lui-même arrosé.

Une contribution de G.OURA KOUAKOU
ourandrin@yahoo.fr