Débats et Opinions : Les victimes de Duekoué à propos du recensement général des populations et de la CDVR de Konan Banny

Par Correspondance particulière - Les victimes de Duekoué à propos du recensement général des populations et de la CDVR de Konan Banny.

PHOTO: Refugiés guerés au camp de Nahibly à Duékoué. Laurent Larcher (La Croix).

LES VICTIMES DE DUEKOUE A PROPOS DU RECENSEMENT GENERAL DES POPULATIONS ET DE LA C.D.V.R. DE KONAN BANNY

Plus d’un mois après son lancement, des agents recenseurs ont été chassés par les populations à Korhogo, nid ou fief attitré de la rébellion meurtrière de Septembre 2002 qui par l’entremise de l’armée française, a chassé Laurent GBAGBO (le Président élu par les Ivoiriens en Novembre 2010) du pouvoir. A Duékoué, c’est sans sourciller que les victimes des crimes de masses toujours impunis demandent aux recenseurs de commencer par dénombrer les morts des fosses communes, les disparus à jamais, nos nombreux parents exilés et nos enfants et frères dans leurs prisons néocoloniales voulues par la France. Dépités, ces recenseurs s’asseyent dans le coin d’un bar ou d’un restaurant, imaginent des noms et des chiffres puis remplissent leurs fichiers, après avoir marqué en cachette sur murs ou portes de domiciles vides des inscriptions mensongères.
Dans les autres régions de la Côte d’Ivoire envahies par les ‘’sofas’’ ou f.r.c.i. et dozos du régime, la récolte est tout aussi maigre: partout, où comme un seul homme, le digne peuple d’Eburnie a reçu le mot d’ordre de boycott du Front Populaire Ivoirien contre cette opération de sorcellerie de repeuplement de la terre de nos ancêtres, l’attitude d’indifférence face à cette imposture des assassins de notre jeune démocratie est la même: ‘’pas de recensement dans les conditions sauvages et inédites de perdition que nous vivons!’’. Des conditions de contrition et d’étouffement extrêmes qui se résument en ceci: tueries et massacres impunis par les dozos et f.r.c.i, encore et toujours eux, emprisonnements illégaux par le régime de pauvres innocents dont de simples commerçantes d’aubergines (*), exils forcés et bien voulus par le régime en place, dégradation continue des conditions de vie des populations, bref, un kafka apocalyptique pour le peuple ivoirien commandité par le pouvoir du 11 Avril 2011 et ses maîtres impérialistes. A telle enseigne même qu’à l’ouest ivoirien, même les populations d’ allogènes Baoulé qui, par un vote ‘’moutonnier’’ avaient suivi Henri KONAN BEDIE dans son lâche soutien à Alassane OUATTARA en 2010 et dont un bon nombre sont devenus eux aussi des dozos, en sont aujourd’hui à refuser de se faire recenser et vont jusqu’à demander aux agents recenseurs de traduire leur doléance suivante aux gouvernants ivoiriens actuels à savoir, ramener le prix actuel du kilogramme de cacao à mille (1 000) francs au moins, soit deux dollars, au lieu de sept cents francs actuellement, donc beaucoup moins que ce qu’ils gagnaient sous le Président GBAGBO, celui-là même qui n’avait de cesse de répéter à son peuple que ‘’le temps, c’est l’autre nom de Dieu’’.
Voici donc que sur le terrain du constat de son cuisant échec face au refus de se faire recenser des populations ivoiriennes, le gouvernement et le pouvoir OUATTARA menacent les Ivoiriens qui refusent de se faire recenser : sanctions et arrestations pendent à leur nez ! Ah, peut-être que le retour de la chicotte coloniale n’est pas loin… Et les Ivoiriens, les patriotes ainsi que les victimes de Duékoué d’en rire jusqu’à pleurer et pour cause: qu’ont-ils fait subir à ce jour, OUATTARA et son régime à monsieur SORO Guillaume, alias grand chef de la rébellion ivoirienne, qui a refusé à grand renfort de publicité de se faire recenser ? Là-dessus, on est tenté de s’écrier ‘’pauvre Côte d’Ivoire ! ‘’ car n’est-ce pas là la preuve patente d’un tournis inavoué ou ignoré par ces hordes de rebelles descendus du nord ivoirien, comme toutes ces autres rébellions d’Afrique, provenant elles aussi toujours du nord, pour se perdre ou s’enliser dans les méandres d’un nihilisme à relents foncièrement et inutilement grégaires ? Une simple question qui interpelle à juste titre le très moraliste François HOLLANDE, actuel Président, s’il en est, de la très grande France qui nous a mis et nous maintient, nous Ivoiriens et Africains, dans tout ce kafka hautement tortionnaire et meurtrier. Une confidence : c’est chaque jour que les victimes de Duékoué se demandent comment la France des barbares, des pirates et des mafieux s’en sortira quand par notre détermination, nous, victimes de la méchanceté de tous ces impérialistes mal masqués, aurons mis fin à leur indicible ignominie de prédateurs invétérés ! Quand bien avant tout cela, la société française SAGEM, qui dans un forcing mafieux a procédé à notre enrôlement et identification pour l’élection de 2010, en nous attribuant des noms et/ou prénoms qui ne sont pas les nôtres, en camouflant ou en retenant par calcul mesquin les cartes électorales de milliers de voix dans tout bastion favorable à Laurent GBAGBO, oui, quand la pyromane SAGEM aura livré publiquement les mobiles de sa ténébreuse forfaiture ! Or, voici qu’il nous revient avec insistance qu’un préfet de région, devant l’échec de l’actuel recensement, veut obliger manu militari, un cadre local du Front Populaire Ivoirien à appeler ses militants pour se faire recenser. Ignorant ainsi que le rejet du régime en place et ses innombrables travers démocratiques est d’essence patriotique ou nationale et non pas seulement partisane. Les Ivoiriens les plus naïfs ou les plus crédules ont fini par découvrir la terrible puanteur du pot aux roses du pouvoir en place : c’est ça qui est la vérité, comme on dit chez nous !
Quant à monsieur KONAN Banny, cet autre tortionnaire des Ivoiriens qui se moque éperdument de la trop sérieuse tragédie que nous vivons, il peut continuer de voyager et de plastronner aux frais du contribuable ivoirien : sa commission dite de vérité, de dialogue, et de réconciliation a tout son avenir derrière elle, depuis le jour même de sa création ! Que lui, Banny, en pleutre avéré confie aux dozos qui en Mars 2011 ont assassiné par milliers nos parents et nos enfants sous nos yeux sur le pont de la rivière Guémon à Duékoué et dans le vaste ouest ivoirien, qu’il n’a jamais dit que ces anthropophages confirmés ont tué un seul ivoirien quand il les a reçus à son office le 17 Mars dernier est pour nous, victimes de Duékoué, source de trois indices sérieux : -1° : KONAN Banny n’est pas l’homme qu’il faut pour réconcilier les Ivoiriens, vu déjà que dans le rôle qu’il s’évertue à jouer, il se pose en ennemi de la vérité et démontre chaque jour que l’honnêteté, cet autre nom du courage, n’est point du tout sa meilleure compagne. Etant lui-même une partie de notre problème, il va de soi qu’il ne peut pas être le médiateur qu’il nous faut ! -2° : KONAN Banny, à chacune de ses sorties, confirme ce que les rebelles ont toujours dit de lui : s’il n’a tenté aucune poursuite judiciaire contre eux depuis 2003, quand ils ont pillé les sièges de la Banque Centrale d’Afrique de l’Ouest du nord de la Côte d’Ivoire alors qu’il en était le gouverneur, ce n’est pas du poste (C.D.V.R.) à lui octroyé par ‘’leur’’ président Alassane OUATTARA qu’il pourra lever le petit doigt contre eux (cf. google‘’les victimes de Duékoué écrivent à monsieur KONAN Banny, an 2012). -3° : en vérité, tout peuple opprimé qui lutte pour sa liberté et pour sa souveraineté ne doit rien attendre de la trop floue et inconséquente communauté internationale, encore moins de la Cour Pénale Internationale de La Haye qui, dans l’affaire GBAGBO, continue de faire montre de travers judiciaires des plus monstrueux, des plus honteux et des plus dangereux pour la paix en Côte d’Ivoire.
Les incrédules et les criminels peuvent en rire ouvertement et avec arrogance, ils sont libres de nous narguer. Pis, ils peuvent même se permettre de minimiser l’assassinat du jeune Joël TIEMOKO, abattu comme une bête par un mercenaire ou f.r.c.i. d’Alassane OUATTARA, récemment dans un quartier d’Abidjan. Quand bien même un n’égale pas sept (en référence aux sept femmes d’Abobo pour lesquelles SARKOZY et l’O.N.U. ont fait signer une résolution en Mars 2011pour nous massacrer et faire chuter GBAGBO), nous, Ivoiriens, patriotes et victimes des prédateurs des ressources des terres de nos ancêtres, nous ne souscrirons jamais à l’opération d’invasion et de repeuplement de notre pays. Une opération que les initiateurs dans un empressement mal inspiré appellent à tort recensement général des populations.
(*) : comme une prophétie, le roman du professeur GNAOULE Oupoh ( ?), ‘’En attendant la république’’, écrit il y a un quart de siècle est devenu réalité sous Alassane OUATTARA : dans cet ouvrage, un dictateur incompétent et son gouvernement de pantins ont accusé de déstabilisation une pauvre vendeuse d’aubergines qui ambitionnait de devenir ministre du commerce après ‘’le coup d’Etat’’ contre leur régime bananier !
Merci à tous de traduire autour de vous notre grande nausée morale.

Une contribution du collectif des victimes de Duékoué : Emmanuel Caleb, le 07 Mai 2014