Débats et Opinions: Le cas "Affi N'guessan", l'unité de mesure des adversaires du FPI pour jauger sa détermination à résister sans s'essouffler jusqu'au bout

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Le cas "Affi N'guessan", l'unité de mesure des adversaires du FPI pour jauger sa détermination à résister sans s'essouffler jusqu'au bout.

Affi N'guessan lors du dépôt de sa candidature à la présidence du FPI.

LE CAS « AFFI N’GUESSAN », L’UNITÉ DE MESURE DES ADVERSAIRES DU FPI
POUR JAUGER SA DÉTERMINATION À RÉSISTER SANS S’ESSOUFFLER JUSQU’AU
BOUT

Ce n’est un secret pour personne que le Front Populaire Ivoirien du
Président Gbagbo Laurent n’est pas une référence très fiable en
matière de fermeté et quand il s’agit de prendre une position ferme et la
maintenir du début à la fin. À ce sujet, les dix ans de crise ivoirienne
ont permis d’exposer les failles dans le bouclier politique du FPI qui a
régulièrement eu plusieurs positions sur une question donnée. Et qui a
souvent changé de position, fort malheureusement contre ses propres
intérêts, dans bien des cas. Aussi Alassane Ouattara et le RDR
cherchent-ils à exploiter ce talon d’Achille du FPI pour briser son front
commun apparent en faveur de la défense de Gbagbo Laurent et la lutte pour
sa libération jusqu’au bout.

Ouattara et le RDR ont réussi, plus ou moins, à soumettre le PDCI. Ils
veulent soumettre le FPI et pensent pouvoir le faire sans grande peine
s’ils réussissent à briser le bouclier d’acier fait autour de Gbagbo.
En clair s’ils réussissent à isoler Gbagbo Laurent et le faire oublier
dans le goulag colonial de la Haye où les parrains français de la
rébellion de Ouattara l’ont envoyé. Réussir ce pari immense, ce serait
casser le dernier obstacle aux ambitions politiques folles et irréelles du
RDR qui veut réimposer le parti unique, la pensée politique
consubstantielle et inopposable pour ainsi conserver le pouvoir de façon
indéfinie. Ceci après avoir convaincu les nigauds du PDCI que «
l’oraison politique de Daoukro », malicieusement dénommée « l’appel
de Daoukro », veut dire que le PDCI reviendra au pouvoir en 2020. Alors
qu’en réalité il s’agit des funérailles du parti d’Houphouët-Boigny
en échange d’une vie continue de luxe aux frais de l’État ivoirien pour
Henri Konan Bédié au soir de sa vie, ainsi que son clan et son entourage,
pendant que les ivoiriens ordinaires dorment affamés et tirent le diable par
la queue.

« L’oraison politique de Daoukro » est l’un des plus grands
attrape-nigauds de l’histoire : permets-moi de garder encore le pouvoir et
je te le redonne dans cinq ans. Ou permets que ta femme reste chez moi encore
et je te la redonne dans cinq ans. Bédié lui-même, s’il n’avait pas
été renversé par coup d’État en 99 par ceux qui aujourd’hui sont
devenus ses alliés circonstanciels d’intérêts politiques éphémères et
imaginaires, aurait-il quitté le pouvoir volontairement ? Presqu’aucune
chance, il serait certainement toujours au pouvoir. Leur parrain même qui a
fait vingt-sept ans de pouvoir trouvait ce temps insuffisant et était
toujours accroché. Il a fallu que la population verse son sang pour le
chasser. Et même après avoir versé son sang pour chasser Compaoré, le
pouvoir est toujours tombé entre les mains de ses sbires. Donc les partisans
de « l’oraison politique de Daoukro » peuvent continuer à délirer et
radoter. Combien en Afrique abandonnent volontairement le pouvoir ? «
L’oraison politique de Daoukro » est pire qu’une filouterie ; c’est un
viol moral. Mais ceci est un autre sujet peut-être pour un autre article.
Nous devons rester concentrés sur le sujet du jour, celui du présent
article sur le rôle nocif d’Affi N’Guessan aux efforts collectifs de
déboulonnement de Ouattara.

Le cas Affi N’Guessan, comme « un loup solitaire politique », est
l’ultime test par lequel les ennemis de Gbagbo Laurent qui cherchent à
l’enterrer politiquement, à tourner sa page définitivement, et à «
pedecéiser » son parti le Front Populaire Ivoirien jugeront la
détermination de ce parti à : 1. Demeurer indépendant et autonome, et 2 :
Demeurer LOYAL et soutenir Gbagbo Laurent jusqu’au bout, c’est-à-dire
jusqu’à sa sortie de ce goulag colonial de la communauté
franco-internationale où il a été arbitrairement ennoyé, et où il est
toujours illégalement séquestré et retenu otage. Et ce n’est guère une
coïncidence, ni avec désintéressément total et encore moins par charité
politique, si les journaux du RDR s’intéressent à la guerre de leadership
au FPI en se faisant les caisses à résonnance d’Affi N’Guessan, et en
le portant publiquement comme un messie.

Si Affi gagne la partie, ce sera le signe pour Ouattara et le RDR qu’ils
n’ont plus d’opposition de poids et ils ont réussi contre vents et
marées leur défi surréel et inimaginable de ressusciter en Côte
d’Ivoire le parti unique et la pensée politique autocratique vingt-quatre
ans après leur mort. Le RDR pourra alors rêver, comme le Parti National
Socialiste Allemand en son temps, de faire mille ans au pouvoir, avec ou sans
Ouattara. Puisqu’il n’existera plus d’opposition au vrai sens du mot.
Évoluant dans la même logique, les Nazis avaient prédit que leur pouvoir
durerait mille ans – ils avaient écrasé et anéanti toute opposition
politique en Allemagne.

Mais si Affi échoue, ce sera le signe irréfutable, irrécusable, clair et
précis, sans ambiguïté aucune, que la page Gbagbo ne sera pas tournée,
que le FPI ne le lâchera pas et ne l’abandonnera pas seul dans la prison
coloniale de la France, la communauté internationale des anciens négriers
et les ex-puissances négrières, et que les efforts de « pedecéisation »
du Front Populaire Ivoirien sont vains et voués d’avance à l’échec. Et
que ces efforts ne constituent que des caprices et enfantillages de la part
d’apprentis-stratèges en Sorcellerie Politique du RDR. Mais tels sont
clairement les enjeux pour d’une part le FPI et son avenir politique en
Côte d’Ivoire, et d’autre part les mandants de Pascal Affi N’Guessan,
qui sont aussi les commanditaires et bailleurs politiques des actes
choquants, voire suicidaires, qu’il pose en ce moment. Affi fait plus de
zèle que les ennemis même de Gbagbo Laurent ; c’est un mauvais signe et
c’est INACCEPTABLE.

Un parti politique moderne, respectable et crédible, c’est d’abord et
avant tout LA DISCIPLINE. Plus précisément la discipline du parti. Surtout
pour les leaders, dirigeants et hauts cadres du parti. Ça veut dire quoi
concrètement ? La discipline du parti, c’est l’obligation de réserve
dans l’intérêt supérieur du parti concernant toutes ses affaires et tous
ses bobos internes, surtout en ce qui concerne les dirigeants et hauts cadres
du parti. La discipline du parti, c’est le comportement et l’attitude
aussi bien en public qu’en privé consistant avec la bonne image et les
intérêts du parti … encore une fois, surtout en ce qui concerne les
dirigeants et hauts cadres du parti. La discipline du parti, c’est comme la
raison d’État qui s’impose à tous, sans exception. L’État a toujours
raison, aura toujours raison, et la force de sa raison va toujours en dernier
recours s’imposer à tous. C’est pourquoi un serviteur sensé et loyal de
l’État accommode toujours ses intérêts autour de ceux de l’État et il
n’attend pas le contraire. La même logique s’applique pour les partis
politiques modernes, nonobstant quelques querelles intestinales ou problèmes
mineurs de personne. C’est pourquoi tout le monde ne peut pas diriger un
parti et tout le monde ne peut pas être appelé aux postes de hautes
fonctions d’un parti. La discipline de parti est inviolable et
non-négociable, sous aucun prétexte, à fortiori quand le parti traverse
une crise extrêmement grave et sérieuse qui met à rudes épreuves ses
fondements, sa fondation, tous ses acquis, et menace même son existence.

Et généralement les partis politiques en Afrique ont toujours un leader
incontournable, le plus souvent le père-fondateur du parti, qui joue le
rôle à la fois de baobab et boussole du parti. Il y a beaucoup de choses à
reprocher à Gbagbo Laurent mais il a fondé avec un courage remarquable et
admirable le Front Populaire Ivoirien en Côte d’Ivoire à un moment où il
n’existait pas dans le lexique politique ivoirien le mot « opposition ».
À un moment où parler d’opposition, ou tenir un discours politique
contraire à celui d’Houphouët-Boigny était élevé au rang de « Haute
Trahison » contre l’État de Côte d’Ivoire. A la différence de
Ouattara et des autres, Gbagbo a pris le temps de se forger une carrure et
une fourrure politique de personnage national incontournable en Côte
d’Ivoire. Il s’est bâti ce personnage à l’époque où Houphouët seul
chantait et le pays entier dansait en reprenant en chœur ses chansons. On
reprenait les pensées d’Houphouët-Boigny comme les paroles de
l’Évangile. Gbagbo était seul à prêcher son propre évangile politique,
qui était contraire à celui d’Houphouët. Il était seul à offrir une
autre vision de comment diriger la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi son
journal s’appelle « Notre Voie », c’est-à-dire la voie de leur vision
politique pour le pays, lui et ses camarades du FPI. Ce sont des moments
forts et mémorables de l’histoire politique de la Côte d’Ivoire. On ne
peut pas et on ne doit pas oublier ces moments, ou omettre volontairement la
contribution de Gbagbo Laurent. Ce serait un crime contre l’histoire et
contre notre propre conscience. Nous avons l’obligation morale de mémoire,
surtout que le pays traverse en ce moment la plus grave crise de sa jeune
histoire.

Gbagbo Laurent a pris le temps de faire la politique, de bâtir son parti et
le conduire au sommet de l’État par le combat politique. Il y a très peu
de politiciens au monde – et il y en a eu peu tout au long de l’histoire
– qui font peur et donnent la trouille et l’insomnie à leurs
adversaires, même étant séquestrés entre les quatre murs d’une prison
coloniale. C’est parce-que Gbagbo Laurent a pris le temps de faire les
choses correctement et dans les normes en tant que leader politique ivoirien.
On peut forcer une femme à vous épouser mais elle n’oubliera jamais son
petit ami qui a pris le temps et des années pour la courtiser et la
séduire, dont elle est finalement tombée follement amoureuse mais qu’on
l’a obligée à quitter pour se marier à vous. Gbagbo Laurent a pris le
temps de séduire les ivoiriens et entrer dans leur cœur. Il a payé sa
dîme pour l’amour qui existe entre lui et les ivoiriens en allant dans
presque tous les villages en Côte d’Ivoire du temps où il était opposant
pour faire campagne, rencontrer et échanger avec les populations et les gens
ordinaires – pendant ce temps Ouattara était lui occupé à tisser ses
amitiés dans les milieux politiques français mafieux avec des bandits et
indélicats comme Nicolas Sarkozy pour l’aider à prendre le pouvoir de
force à Abidjan. Personne donc ne pourra faire oublier Gbagbo Laurent si
facilement, pas même Ouattara … pas plus qu’un inconnu imposé comme
époux à une jeune fille par sa famille ne pourra lui faire oublier son ex
petit ami qui lui manque et qu’elle pleure tous les soirs en sanglotant en
silence dans son nouveau lit conjugal qui la fait déprimer.

Les ivoiriens connaissent très peu Alassane Ouattara qui n’est pas
d’ailleurs pas de nature « un homme du petit peuple » comme Gbagbo
Laurent, c’est-à-dire l’homme qui s’approche facilement des gens
ordinaires et se confond à eux. Ouattara est plutôt l’homme des milieux
élitistes et d’affaires, les requins occidentaux d’Afrique … ceux-là
même qui pompent les richesses des pays pauvres avec l’aide de politiciens
locaux qui n’ont plus d’âme. On ne connait pas Ouattara autant qu’on
connait intimement Gbagbo Laurent. Alors Gbagbo Laurent déporté injustement
à la prison coloniale des amis blancs de Ouattara, pour la plupart des
ivoiriens, c’est une partie d’eux qui a été déportée. La plupart des
ivoiriens en souffrent terriblement. Et ils vont au lit tous les soirs en
oubliant leur propre nouvelle condition de misère sous le nouveau régime
clanique et tribal, et en pensant à Gbagbo, priant pour lui comme la jeune
fille dans un mariage arrangé de force pense à son vrai amour perdu.
Alassane Ouattara le sait ; il en est conscient. Et c’est pour cela qu’il
a la trouille, l’insomnie, et Gbagbo lui fait toujours peur même étant en
prison, comme le mari indésiré qui a éternellement peur que sa femme
épousée de force retrouve un jour son vieil amour. Et voilà qu’Affi
N’Guessan s’est mis au service des intérêts d’Alassane Ouattara
contre Gbagbo Laurent. Et il fait maintenant plus de zèle qu’Amadou
Cimetière pour humilier Gbagbo Laurent et détruire son image et aura
publique – Le Patriote et les autres journaux du RDR jubilent comme un
évadé du couloir de la mort dans une maison close à Bracodi Bar chez les
filles de joie, après des décennies sans voir une femme. Ils veulent faire
sortir un caïman du pipi de Gbagbo Laurent pour le manger. On veut couper
Gbagbo avec son propre couteau. Gbagbo se retrouve à la table du dernier
souper comme le Christ et annonce qu’il sera trahi. Tous se regardent et
chacun jure que ce ne sera pas lui. Et pourtant Ouattara et le RDR sont
particulièrement heureux, donnant l’impression qu’ils ont leur corbeau
à la table à souper de Koudou.

Gbagbo Laurent a franchi toutes les étapes avec patience, persévérance et
endurance sans prendre de raccourci. Conséquence : il est devenu un
monument, non seulement pour le FPI mais pour toute la Côte d’Ivoire, du
Nord au Sud, et de l’Est à l’Ouest. Même au Nord de la Côte d’Ivoire
on reconnait Gbagbo Laurent comme un monument et à ce titre, dans une
élection transparente et crédible, personne ne peut le battre … je dis
bien personne. Dans une élection à deux avec Ouattara, il écraserait sans
difficulté Alassane Ouattara et en ferait une pâte à modeler.

Gbagbo Laurent est le baobab, la girouette et la boussole du FPI. Il est
aussi à la fois le fétiche et le bois sacré du FPI. Si vous n’adorez pas
votre fétiche, personne ne va l’adorer à votre place. Et si vous ne
protégez pas l’entrée du bois sacré, toute chose malsaine y entrera pour
le souiller. Pourquoi le comité de contrôle du parti permet qu’Affi
N’Guessan traîne Gbagbo dans la boue publiquement, y compris dans les
journaux de l’opposition, en violation flagrante des règles élémentaires
d’un parti, et surtout de l’obligation de réserve et respect de la
discipline du parti pour ses dirigeants ? À quoi sert le comité de
contrôle du FPI ? Pourquoi on permet à un élément de se comporter en
électron libre, fut-il président du parti ? Surtout même qu’il est le
président du parti et est par définition le garant du respect de ses
règles basiques de fonctionnement. Que Ouattara et le RDR traînent Gbagbo
dans les égouts et ne ratent aucune occasion pour l’humilier, ça peut se
comprendre. Que les ennemis de Gbagbo le fassent, ça peut se comprendre.
Mais pourquoi Affi ? A-t-il vraiment vendu son âme à Ouattara comme l’en
accusent certains et tels que ses actes font croire ? Affi N’Guessan ces
jours-ci traite Gbagbo pire que ses ennemis du RDR et de la rébellion. Et
c’est tout simplement INADMISSIBLE.

Tout le monde est d’accord que diriger le FPI depuis un lieu de détention
n’est absolument pas l’idéal pour un parti dans une lutte existentielle
comme le FPI en ce moment. Mais récupérer le parti et l’offrir sur un
plateau à Ouattara et à la CEBO – Commission Électorale de Bakayoko et
Ouattara – n’est pas l’idéal non plus. Aux problèmes et situations
extrêmes, on propose également des solutions extrêmes. C’est face à la
volonté publiquement affichée d’Affi de dévier des objectifs de lutte du
FPI et offrir le parti à Ouattara comme le PDCI que Gbagbo s’est porté
candidat pour reprendre les choses en mains. Qu’on le veuille ou pas, il
est parti en prison aussi pour le FPI. Donc de sa prison, il a pleinement le
droit de participer à la vie du parti et poser sa candidature à sa
présidence si tel est son désir. Cela ne donne nullement le droit à Affi
de traiter Gbagbo de la sorte. Affi est qui pour vouloir traiter
d’arbrisseau un grand arbre que les ivoiriens appellent baobab ? Pourquoi
veut-il diminuer, rabaisser et ramener au niveau d’arbuste le grand baobab
Gbagbo ? Pourquoi essaie-t-il de faire le travail de démystification de
Gbagbo Laurent que ses ennemis du RDR et sa rébellion ont essayé et
échoué. Enfin de compte Affi vise quoi ? Il travaille pour qui ? Jusqu’à
ce qu’un autre Gbagbo Laurent émerge au FPI, celui-ci est son pilier et
son fétiche. Et il est temps de mettre fin au one-man-show d’Affi
N’Guessan. Le comité de contrôle doit le réduire au silence et lui
imposer la discipline du parti qu’il aurait dû observer seul depuis
longtemps sans qu’on ne lui tire les oreilles. Ou alors ayez le courage de
le virer et dire clairement que ce genre de comportement est inacceptable en
votre sein. Affi croit peut-être peser lourd sans Gbagbo, il se rendra
compte assez vite du contraire. Mais la discipline du parti doit l’emporter
et personne ne doit être ou s’estimer au-dessus.

En l’état actuel des choses, il est mieux pour le FPI de continuer sa
résistance jusqu’au bout plutôt que de servir de faire-valoir à des
pseudo-élections pour seulement ressusciter et renforcer le pouvoir d’un
régime moribond et en fin naturelle de vie. Mieux aussi de continuer la
résistance plutôt que de se compromettre en se soumettant à un moment où
la lutte est en train de payer et le régime est terriblement affaibli par
les évènements des dernières semaines depuis la chute de son dernier
parrain encore au pouvoir. Et chaque jour ce régime barbare et médiéval
est rattrapé un peu plus par son passé. Il est davantage affaibli par
chaque nouveau soulèvement de sa propre armée rebelle composée
essentiellement d’anciens taulards et individus incorrigiblement et
irrémédiablement indisciplinés qu’aucune vraie armée nationale ne
voudrait en son sein. Tout s’écroule autour de Ouattara et personnellement
je ne crois pas qu’il survivra aux défis sécuritaires, surtout après
avoir perdu Blaise Compaoré l’un de ses deux derniers piliers principaux.
Aussi la mort politique de Compaoré est une plongée dans un coma artificiel
pour Ouattara lui-même, en plus des nombreux autres défis
presqu’insurmontables. J’écrirai un autre article sur ce sujet
particulier. Mais si près du but, ce n’est pas le moment de tendre à
Alassane Ouattara une bouffée d’oxygène comme Affi veut le faire. Affi
commet une erreur politique fatale car Ouattara va le rouler dans la farine
– comme il sait si bien le faire et l’a fait à tant d’autres dont
Anaky Kobenan – et ce sera presque sa mort politique.

Toute autre option est mieux que de laisser Affi N’Guessan offrir le
dernier parti d’opposition à Alassane Ouattara pour perpétuer un régime
qui est fini et qui peut normalement tomber à tout moment. En prenant les
choses en main, Gbagbo s’aidera lui-même et aidera son parti. Et c’est
un message fort aux parrains de ce régime fâcheux et affligeant sur ce
qu’on veut en Côte d’Ivoire et ce qu’on n’acceptera plus. Ceux qui
parlent d’une implosion du FPI ou brandissent cette possibilité honteuse
pour faire peur et défendre les actions indéfendables d’Affi ont tort et
auront honte à la fin. Si Affi décide de partir, son histoire finira comme
tous ceux qui sont partis avant lui de façon inopportune et dans des
conditions indignes: il sera président d’un parti avec assez de militants
juste pour remplir une cabine téléphonique et avoir autant d’influence
qu’Anaky Innocent … tout ceci pour pleurnicher dans les journaux à
longueur de journée après afin d’obtenir un poste de conseiller
économique et social.

L’idéal serait qu’Affi N’Guessan se ressaisisse, baisse d’ardeur et
abandonne ses projets personnels contraires aux intérêts à long terme du
FPI. Et que le parti maintienne et affiche son unité. Mais la vérité est
qu’Affi est allé tellement loin que je me demande s’il pourra encore
rester, s’il estimera qu’il a toujours une place et de l’influence au
FPI après l’incroyable zèle dont il a fait preuve vis-à-vis du
père-fondateur et baobab du parti, au moment où celui-ci avait le plus
besoin de son soutien. Si le Comité de Contrôle est incapable de contrôler
Affi et le remettre dans les rangs, il n’aura d’autre choix que de le
virer. Par contre virer Affi astucieusement par des élections serait une
grave erreur et un message ambigu à envoyer à ses mandants qui regardent et
attendent patiemment le dénouement de cette affaire pour voir comment le FPI
va la régler. Il faut envoyer un message fort et sans ambiguïté au RDR, et
aux ex-puissances négrières de la communauté internationale et à la cour
coloniale de la Haye : il faut imposer la discipline du parti à Affi, lui
imposer le silence et le respect scrupuleux en public dû à Gbagbo Laurent
le fétiche du FPI – surtout dans les circonstances actuelles. Et s’il se
refuse à se soumettre à une telle injonction non-négociable des instances
dirigeantes, il faut tout simplement annuler sa candidature et le virer du
parti. Puis expliquer cette décision du parti aux militants de base – vous
devriez normalement avoir un fichier des emails de vos militants pour
communiquer avec eux et leur envoyer des messages importants de ce genre pour
leur expliquer certaines décisions du parti. C’est ce message fort que le
FPI doit envoyer. C’est le moment d’être fort et non faible dans
l’épreuve. Il y va de la liberté du Président Gbagbo, de la survie du
FPI, et de la libération de la Côte d’Ivoire elle-même.

Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.

Une contribution de Me Namory Fatogoma Dosso
Email : Maitre.Dosso.MD@gmail.com